Le champion, c'est bien Lille !

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Thomas SINIECKI , modifié à
Les Dogues ont validé leur titre de champion en obtenant le point du match nul, samedi au Parc des princes, face à un PSG rapidement réduit à 10 mais courageux (2-2). Un résultat suffisant pour les Lillois, qui réalisent ainsi le doublé Coupe-championnat dès la 37e journée.

Les Dogues ont validé leur titre de champion en obtenant le point du match nul, samedi au Parc des princes, face à un PSG rapidement réduit à 10 mais courageux (2-2). Un résultat suffisant pour les Lillois, qui réalisent ainsi le doublé Coupe-championnat dès la 37e journée. "Ici c'est Paris", indique la grande banderole située au-dessus de la tribune Paris, au Parc des princes. Ici, c'est aussi la troisième fois en 12 ans qu'une équipe adverse vient décrocher le titre de champion. Après Bordeaux en 1999 et Lyon en 2004, Lille a décroché son Graal dans l'antre du PSG. Un point lui suffisait, et c'est exactement ce que le Losc est venu chercher (2-2). Un match nul qui n'était finalement pas nécessaire mathématiquement, puisque l'OM a été tenu en échec au Vélodrome par Valenciennes (2-2). Mais les hommes de Rudi Garcia ne venaient pas en touristes et même s'ils n'ont pas réalisé le plus grand match de leur saison, loin de là, les voici officiellement récompensés par un formidable doublé. 65 ans après son dernier - et premier - doublé championnat-Coupe, 57 ans après son deuxième - et dernier - titre de champion, le Losc écrit donc une nouvelle page de son histoire. Une mauvaise série des Lillois - qui avait vu Marseille reprendre très provisoirement la tête du championnat, au soir de sa victoire contre Nice lors de la 32e journée - avait pu laisser croire à un effondrement des Dogues dans le sprint final. Mais il n'en a donc rien été. Lille est devenu une grande équipe et l'a prouvé en cette décisive semaine de mai. Enchaîner trois bons résultats (finale de Coupe de France face au PSG, puis une victoire contre Sochaux et un match nul à Paris en Ligue 1) sur une période aussi courte et aussi sujette à pression, est même plus que l'apanage d'une grande équipe. C'est la marque d'un champion. Pourtant, Paris a joué Les Lillois ont été maîtres de leurs nerfs dans un contexte bien moins évident qu'à Saint-Denis. L'expulsion de Hoarau, après quelques secondes de jeu seulement en seconde période, a déclenché une hostilité générale dans le Parc des princes. Antoine Kombouaré, lui, est sorti de ses gonds peu avant l'heure de jeu, frustré et énervé par un quatrième arbitre un peu oppressant. Deux minutes après son expulsion, comme un symbole, Sow a inscrit le deuxième but du Losc (1-2, 59e). Autre symbole, une semaine après le stade de France, Obraniak s'est chargé d'ouvrir la marque dès les premiers instants du match, suite à une frappe contrée de Sow et en bénéficiant d'un marquage beaucoup trop élastique de Tiéné (0-1, 5e). Fidèle à ses malheureuses habitudes, Hoarau a lui manqué quatre occasions franches après cette ouverture du score (7e, 11e, 12e, 15e), dont la première et la troisième sur des frappes magnifiquement sorties par un Landreau encore très solide. Après une frappe de Giuly (contrée par Chedjou) sur la barre (25e), l'attaquant réunionnais du PSG est enfin parvenu à ses fins au bout du temps additionnel de la première période, en reprenant un coup franc vite joué par Nenê (1-1, 45e+3). Un peu trop vite d'ailleurs au goût des Lillois, qui ne se sont pas privés d'exposer leur façon de penser à M. Jaffredo. Le seul moment où les Nordistes sont apparus un peu nerveux... Sinon, Paris a beaucoup joué, Paris a même mieux joué que son adversaire. Un constat qui vaut aussi pour les 45 dernières minutes, à 10 contre 11. Peu après un centre fuyant de Giuly repoussé par le poteau gauche (70e), le PSG a même été récompensé par l'égalisation de Bodmer (2-2, 73e), à la suite d'un joli slalom dans la surface. Mais comme souvent pour les joueurs de la capitale, de trop nombreuses occasions de but ont été gâchées avant le repos. Et comme souvent aussi, Paris ne profite donc pas de l'énième faux pas de Lyon, tenu en échec par Caen (0-0). Les deux clubs restent séparés de deux points à une journée de la fin, dans la course à la troisième place et donc à la Ligue des champions. "Ici c'est Paris", et Lille, à l'instar de beaucoup d'autres équipes cette saison, a profité du manque de réalisme des pensionnaires du Parc pour gérer son affaire. Ça tombe bien, ce n'était pas la moins importante. Les supporters nordistes, évidemment, ont entonné le traditionnel "On est les champions", rejoints par les joueurs dans l'allégresse générale. Ici c'est Paris, mais samedi soir, c'est un peu Lille aussi.