Le Stade Français sur un fil

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Par Laurent Duyck , modifié à
Auteur de son meilleur match à l'extérieur de la saison mais battu pour la troisième fois de rang le week-end dernier à Toulouse, le Stade Français se doit déjà de réagir pour ne pas avoir à regarder le classement par l'arrière. Mais le club de la capitale devra mettre les formes samedi au Stade de France pour espérer l'emporter face au leader clermontois.

Auteur de son meilleur match à l'extérieur de la saison mais battu pour la troisième fois de rang le week-end dernier à Toulouse, le Stade Français se doit déjà de réagir pour ne pas avoir à regarder le classement par l'arrière. Mais le club de la capitale devra mettre les formes samedi au Stade de France pour espérer l'emporter face au leader clermontois. Beaucoup de choses ont changé à l'intersaison au Stade Français. Le président, une majorité de l'effectif et même une partie du staff technique qui a enregistré l'arrivée de Mario Ledesma, lequel a troqué ses crampons de joueurs à l'issue de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande pour ceux d'entraîneur des avants du club parisien. Mais il reste un acquis du passé incarné par Max Guazzini, en dehors du célèbre calendrier des Dieux du Stade, qui perdure: les affiches programmées au Stade de France et une partie du folklore qui les accompagne. Une première délocalisation programmée ce week-end avec la réception de Clermont, le leader du Top 14. L'occasion pour le club de la capitale et pour son public plus ou moins averti de faire la fête. Encore que... "Il y aura la fête avant et après le match, et nous allons faire en sorte qu'il y ait une fête pour nos supporters pendant le match", précise Pascal Papé, qui sera titulaire pour l'occasion, dix jours après son retour de Nouvelle-Zélande, comme Dimitri Szarzewski. "Je me sens bien, je suis assez frais donc je n'ai pas besoin de vacances tout de suite, ce sera peut-être le cas quand nous avancerons dans la saison, mais pas en ce moment", précise le deuxième-ligne, pourtant beaucoup utilisé par Marc Lièvremont avec le XV de France. En reconstruction, comme Jean-Bouin... Michael Cheika, le manager du Stade Français, ne se plaindra pas de pouvoir compter sur ses deux internationaux français dès ce week-end. "J'aurais compris s'ils avaient voulu souffler un peu, je sais le vide que l'on peut ressentir après une compétition comme la Coupe du monde. Mais ils sont venus me voir pour dire qu'ils voulaient jouer", explique ce dernier. Ils seront donc bien là pour apporter "leur niveau de jeu, leur mentalité et leur expérience", ajoute Cheika pour qui "ça fait du bien de les avoir". De là à en faire des sauveurs, il y a un pas que ne franchit pas l'Australo-Libanais : "On ne va pas mettre toute la pression sur eux." Leur retour tombe cependant à pic pour le Stade Français, dans l'obligation de stopper une série de trois défaites consécutives, toutes concédées à l'extérieur, s'il veut regarder vers le haut, c'est-à-dire vers la sixième place occupée à la veille de la 10e journée par le voisin du Racing et distante de cinq points, plutôt que vers le bas où le LOU, premier relégable, n'est pointé qu'à quatre longueurs... "C'est le moment de trouver une amélioration dans la constance, pendant les matches et match après match", insiste Cheika. Et si possible face à ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle : "Clermont mérite son classement. Défensivement, ils sont impeccables. Ils ont mis un système en place depuis des années que les jeunes suivent à la lettre." Un exemple pour cette équipe en reconstruction, comme son stade de Jean-Bouin, rappelle l'ancien manager du Leinster (2005-2010): "Si on veut être fort à long terme, il faut construire les bases pour le long terme. Si je ne fais pas ça, je triche avec mon président, je triche avec le club." En attendant, samedi face à Clermont, "c'est simple, ça passera par devant", résume Papé. "Car on a beau avoir les meilleurs trois quarts du monde, quand on n'est pas bons devant et qu'on ne met pas l'agressivité et le combat qu'il faut pour gagner les ballons et dominer son adversaire, il n'y a pas de match de rugby. Ça va se jouer sur l'état d'esprit", ajoute le deuxième-ligne qui se souvient du dernier match du Stade Français au Stade Français, contre Clermont déjà lors de la 24e journée de la saison dernière (12-20) : "Nous avions fait un match dégueulasse et nous avions perdu alors que Clermont avait aussi fait un match dégueulasse." Puisse au moins le spectacle être au rendez-vous.