Le Shakhtar marche sur Rome

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ERIC DELTOUR , modifié à
Malgré un but somptueux de Jérémy Ménez, l'AS Rome a mercredi fortement compromis ses chances de qualification en s'inclinant (2-3) sur sa pelouse du Stade Olympique face au Shakhtar Donetsk. L'escouade offensive brésilienne des Ukrainiens plonge en plein doute des Italiens sans collectif et réduits à des exploits individuels.

Malgré un but somptueux de Jérémy Ménez, l'AS Rome a mercredi fortement compromis ses chances de qualification en s'inclinant (2-3) sur sa pelouse du Stade Olympique face au Shakhtar Donetsk. L'escouade offensive brésilienne des Ukrainiens plonge en plein doute des Italiens sans collectif et réduits à des exploits individuels. Et de trois. Après ses deux revers sur le front de la Serie A l'AS Rome a bien malgré elle confirmé la crise qui couvait en concédant mercredi une troisième défaite (2-3) de rang, la seconde consécutive sur la pelouse d'un Stade Olympique, qui ne reconnaît plus ses protégés une fois encore passés totalement à côté de leur sujet. Face à un Shakhtar Donetsk, néophyte à ce niveau de la compétition et privé de tout match officiel depuis deux mois - leader d'un championnat ukrainien, qui fait relâche -, l'équipe de Claudio Ranieri, déjà écartée de la course au Scudetto, a peut-être déjà dit adieu à la Ligue des Champions. Le tirage au sort clément de l'automne dernier tourne au piège fatal pour une équipe qui n'en est plus une, réduite à un collectif en lambeaux, à l'image d'une défense dévastée, malgré le retour de Philippe Mexès, et qui vient de concéder dix buts en trois matches. Une formation romaine contrainte de s'en remettre à ses solistes, aussi talentueux soient-ils, à l'image d'un Jérémy Ménez encore auteur d'un geste de grande classe. Mais un Français qui fera défaut, suspendu, tout comme Marco Cassetti, pour le match retour. Une seconde manche sur le terrain d'un Shakhtar qui, pour sa première en huitième de finale, signe sa première victoire en Italie et repart sur les mêmes bases qu'en 2010, une année conclue sur le bilan hallucinant de... 25 victoires en 28 matches. La Roma aurait dû se méfier... La samba du Shakhtar La Roma étale dès les premières minutes de jeu son impuissance à se montrer dangereuse en dépit d'une possession du ballon à son avantage. Là où les visiteurs, dès leur première opportunité sur ce coup franc aux vingt mètres du capitaine, Darijo Srna, sollicite la première parade d'un Doni bien laborieux (12e). Un qualificatif qui définit parfaitement le jeu romain sans idée, ni percussion. La Louve se contente d'être dangereuse sur coups de pied arrêtés, comme sur ce coup de tête de Nicolas Burdisso, non cadré (21e), ou sur une inspiration individuelle, à l'image de cette tentative de lob de Vucinic (22e). Entre le manque de rythme des Ukrainiens et le manque de confiance des Romains, ce match a besoin de se décanter. La demi-heure de jeu en est l'occasion sur cette ouverture du score du malheureux Razvan Dinca Rat contre-son-camp suite à la remise de la tête, pourtant non cadrée, d'un Simone Perrotta, bien servi par le centre du Brésilien Rodrigo Taddei (1-0, 28e). Un but que la Roma, déconcentrée, n'a pas le temps de savourer que le Shakhtar, d'un contre fulgurant, égalise grâce à Jadson. Le néo-international auriverde, depuis ses débuts au Stade de France, le 9 février (0-1), se retrouve isolé aux 22 mètres et trompe Doni d'un tir contré (1-1, 29e). Un retour de bâton dont les hommes de Ranieri ne se remettent pas. Pour preuve cette fin de première période catastrophique, au cours de laquelle la samba de Donetsk se déchaîne. Douglas Costa, l'autre petite merveille brésilienne, "un joueur de la trempe de Messi", dixit son entraîneur, Mircea Lucescu, rend la confiance que lui a accordée son entraîneur en le préférant à Eduardo, et signe un petit chef d'oeuvre. Bien servi par Jadson côté droit, le gaucher de 20 ans, formé au Grêmio, repique sur son bon pied, fixe John Arne Riise et décoche un tir fuyant ultra puissant, imparable pour un Doni trop court (1-2, 36e). Les réactions romaines sont de plus en plus sporadiques, et lointaines, par Vucinic (41e) ou Jérémy Ménez (43e). Quand le Shakhtar profite d'une défense de plus en plus fébrile. La glissade de Riise laisse Douglas Costa servir plein axe Luiz Adriano, dont le plat du pied n'a aucun mal à tromper le pauvre Doni (1-3, 41e). C'est sous les sifflets du Stade Olympique que Philippe Mexes sauve son équipe du KO sur cette dernière tentative de lob de Luiz Adriano, tout prêt de son cinquième but dans la compétition (45e+1), et renvoie les deux équipes aux vestiaires. A défaut d'être capables de se montrer collectifs, les Romains, contrariés par un pressing incessant de leurs adversaires, s'en remettent à... l'exploit individuel d'un Ménez, qui d'une frappe enroulée somptueuse, relance le match (2-3, 61e). Il faut pourtant un double sauvetage de Doni et de Perrotta pour empêcher Luiz Adriano de refaire l'écart dans la foulée (65e). Le même Doni, qui sauve encore son équipe dans les pieds du même Luiz Adriano (68e). Le feu de paille romain va mourir jusqu'au coup de sifflet final, à peine ravivé par la rare inspiration de Francesco Totti, bien captée par Adriy Pyatov (83e). Rome venait de passer du côté obscur...