Le Graët commence son ménage

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AXEL CAPRON , modifié à
Elu à la tête de la Fédération française de football le 18 juin dernier, succédant à Fernand Duchaussoy qui partait pourtant avec les faveurs des pronostics, Noël Le Graët a commencé à se pencher sur l'organigramme de la «3F». Première tête à tomber, celle du directeur général, Alain Resplandy-Bernard, mais pas la dernière, puisque les jours de François Blaquart, le DTN, et André Prévosto, le directeur général adjoint, sont comptés...

Elu à la tête de la Fédération française de football le 18 juin dernier, succédant à Fernand Duchaussoy qui partait pourtant avec les faveurs des pronostics, Noël Le Graët a commencé à se pencher sur l'organigramme de la «3F». Première tête à tomber, celle du directeur général, Alain Resplandy-Bernard, mais pas la dernière, puisque les jours de François Blaquart, le DTN, et André Prévosto, le directeur général adjoint, sont comptés... Les grandes manoeuvres ont débuté à la FFF. Elu haut la main le 18 juin dernier avec 54,38% des voix contre 45,40 à son rival et désormais prédécesseur, Fernand Duchaussoy, Noël Le Graët semble décidé à remettre l'institution en ordre de marche et à lui insuffler un nouvel élan avec une nouvelle équipe. Premier à faire les frais de la réorganisation en cours à la tête de la «3F», Alain Resplandy-Bernard, qui ne sera resté qu'un peu plus de quatre mois au poste de directeur général. Successeur de Jacques Lambert, qui avait démissionné le 26 novembre 2010, cet énarque n'a jamais réussi à s'imposer au sein d'une Fédération dont il ignorait les rouages complexes, manquant de poigne aux dires de proches du dossier. Dans le langage diplomatique de la FFF, cela donne: "La mise en oeuvre du plan d'action du comité exécutif nouvellement élu nécessite une parfaite convergence de vues entre le président et le directeur général. M. Noël Le Graët et M. Alain Resplandy-Bernard constatent que les délais naturels pour construire entre eux cette convergence ne sont pas compatibles avec la courte durée du mandat du nouvel exécutif (18 mois)." Pressé par le temps car la prochaine élection à la tête de la fédération est prévue fin décembre 2012, soit presque demain, Noël Le Graët a besoin d'un homme de confiance à ses côtés qui, selon L'Equipe datée de jeudi, pourrait être l'actuel conseiller d'Etat, Alain Christnacht, 64 ans. Membre du cabinet de Lionel Jospin lorsque ce dernier était Premier ministre, en charge notamment des affaires corses, l'éventuel successeur d'Alain Resplandy-Bernard, également énarque, a fait connaissance de Noël Le Graët, alors maire de Guingamp, lorsqu'il était préfet des Côtes d'Armor, de 1994 à 1997. La confiance semble donc de mise entre les deux hommes, reste à finaliser l'accord, ce qui devrait être fait rapidement. Qui pour succéder à Blaquart ? Dans la foulée, Noël Le Graët compte poursuivre son opération remaniement de l'exécutif de la FFF, avec deux départs qui semblent quasiment actés: celui du directeur général adjoint André Prévosto, l'homme qui n'a pas transmis à sa hiérarchie l'enregistrement de la fameuse réunion du 8 novembre 2010 au cours de laquelle des quotas ont été évoqués au sein des sélections de jeunes, et l'actuel directeur technique national, François Blaquart, celui qui a justement tenu les propos du scandale au cours de cette même réunion. L'un comme l'autre ont réussi jusqu'ici à passer entre les gouttes, écopant de sanctions clémentes (mise à pied de six jours pour le premier, simple avertissement pour le second), le changement de président devrait leur être fatal, Noël Le Graët, même avec des mots pesés, n'ayant pas caché au moment de son élection que des changements auraient lieu: "On va rencontrer les entraineurs nationaux, redéfinir un plan de travail, en tenir compte et présenter une Direction technique nationale en ordre de marche. Joël Muller va se charger de ce dossier et me fera un rapport." Un nouveau DTN devrait donc attaquer la saison 2011-12, les prétendants avançant pour l'instant cachés. Selon nos informations, Raynald Denoueix figurait dans les petits papiers de Fernand Duchaussoy mais ne semblait pas chaud, tandis que l'ancien titulaire du poste, Gérard Houllier, qui n'a pu aller au bout de sa mission de manager général à Aston Villa pour cause de nouveaux ennuis de santé, aurait fait des offres de service, repoussées par Noël Le Graët. Après quoi, ce dernier s'attaquera sans doute aux autres «dossiers chauds» de la «3F», notamment celui de l'arbitrage qui donne lieu depuis quelques années à une guerre de clans néfaste pour l'image des arbitres de l'élite au moment où ils en ont le plus besoin, mais également celui, très sensible, du licenciement de Raymond Domenech, le nouveau président semblant disposé à négocier là où l'ancienne équipe dirigeante, plus intransigeante, voulait aller au bout de la procédure judiciaire en cours. Bref, il y a du boulot...