Le GP d'Allemagne dans le rétro

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Fabrice VOISIN , modifié à
Le triomphe convaincant de Lewis Hamilton, la confirmation de Fernando Alonso et la contre-performance toute relative de Sebastian Vettel, exclu du podium pour la première fois de la saison: le Grand Prix d'Allemagne n'a pas manqué d'enseignements ce week-end. Jenson Button, lui, a été nettement moins en veine que son coéquipier. Quant à Nick Heidfeld, il ne fait manifestement plus le bonheur de Lotus Renault.

Le triomphe convaincant de Lewis Hamilton, la confirmation de Fernando Alonso et la contre-performance toute relative de Sebastian Vettel, exclu du podium pour la première fois de la saison: le Grand Prix d'Allemagne n'a pas manqué d'enseignements ce week-end. Jenson Button, lui, a été nettement moins en veine que son coéquipier. Quant à Nick Heidfeld, il ne fait manifestement plus le bonheur de Lotus Renault. LA STAT : 11 Pour la première fois depuis le Grand Prix de Corée 2010, Sebastian Vettel a manqué le podium, ce week-end en Allemagne. Premier ou deuxième des 11 courses précédentes, le champion du monde en titre, relégué en deuxième ligne sur la grille de départ, n'a pu briller à domicile comme il l'escomptait. "Je ne me suis pas senti bien de tout le week-end et je n'ai jamais pu atteindre le rythme de Webber", dixit le pilote Red Bull, manifestement vexé de n'avoir pu soutenir la comparaison avec son coéquipier devant son public. Parti en tête-à-queue dès le 9e tour, l'Allemand a dès lors abandonné toute chance de podium, cantonné ensuite à un duel avec Felipe Massa pour la quatrième place - duel remporté à la seule faveur d'un ultime passage au stand calamiteux de la part de Ferrari. DANS LE BAQUET DE : Lewis Hamilton A tout seigneur tout honneur, Lewis Hamilton peut s'enorgueillir d'avoir réalisé le Grand Prix parfait ce week-end en Allemagne. Surpris de se retrouver en première ligne samedi à l'issue des qualifications, le Britannique n'a pas manqué pour autant de profiter de sa position de force sur la grille, pour annoncer la couleur dès l'extinction des feux. Au contraire d'un Mark Webber qui, une fois de plus, a perdu tout le crédit de sa pole dès le départ. Si sa McLaren reste en-deçà des Red Bull en termes de potentiel et de performance pure, le champion du monde 2008 a bien fait la différence au pilotage sur le Nürburgring, multipliant les offensives et défendant avec agressivité ses acquis, comme à son habitude. "Jamais je n'aurais cru que nous serions aussi compétitifs ce week-end, jubilait l'intéressé après coup. La voiture est rapide et je sais désormais que le travail de ces dernières semaines est en train de payer." Cette deuxième victoire de Lewis Hamilton cette saison, après son succès en Chine, tend à prouver que la saison n'est pas finie. Les triomphes de Jenson Button à Montréal et de Fernando Alonso à Silverstone en attestant également. LA PERF : Fernando Alonso Vainqueur de son premier Grand Prix depuis octobre 2010, il y a deux semaines en Grande-Bretagne, Alonso ne cesse de démontrer qu'il faut bien compter avec lui cette saison. Sur les trois dernières courses, l'Espagnol n'a pas raté un podium, et affiche un bilan de 61 points sur 75 possibles - ce dont personne d'autre ne peut se targuer sur le plateau. Sans un Hamilton au sommet de son art, le Taureau des Asturies aurait fait un lauréat méritant. "Je suis bien sûr très heureux de ce résultat, dixit l'ancien double champion du monde. 2e à Valence, vainqueur à Silverstone puis de nouveau 2e ici, dans des conditions différentes à chaque fois, autant dire que ça nous met dans une position idéale pour bien aborder la dernière partie du championnat." A quelques jours du rendez-vous de Budapest, Red Bull et McLaren n'ont qu'à bien se tenir. LA SORTIE DE PISTE : Jenson Button Button semble maudit depuis sa victoire au Canada. Trahi par son Kers et finalement sixième sur le Grand Prix d'Europe, victime d'une bourde de ses mécaniciens dans les paddocks de Silverstone, le pilote McLaren a dû jeter l'éponge pour la deuxième course consécutive, dimanche, sur le Nürburgring. "Je venais de passer Nico Rosberg pour la 6e place quand ma direction assistée a commencé à devenir lourde. Peu après, on a abandonné pour des raisons de sécurité parce que la voiture rencontrait des problèmes hydrauliques", a-t-il soufflé, "très déçu", à l'issue du Grand Prix. Conséquence, le Britannique, crédité de 109 points au classement, est désormais nettement à la traîne dans la chasse à Vettel, alors que Webber (139), Hamilton (134) et Alonso (130) se tiennent dans un mouchoir de poche. LA PHRASE : "Heidfeld ? Clairement une déception", d'Eric Boullier, manager de l'écurie Lotus Renault Plus responsable de son accrochage avec Paul Di Resta en début de Grand Prix que de son abandon après son dépassement avorté sur Sebastien Buemi, Nick Heidfeld semble dans le collimateur de son écurie. Après un début de saison encourageant, marqué notamment par un joli podium en Malaisie, le remplaçant de Robert Kubica a clairement rétrogradé, se contentant de cinq points sur les quatre dernières courses. "C'est clairement une déception, a ainsi avoué Eric Boullier, le manager du team Lotus Renault, sur le plateau de l'émission Dimanche F1. Il n'a pas apporté le leadership qu'on voulait. Il n'a pas pris la main sur l'écurie et maintenant, on s'appuie davantage sur Vitaly Petrov pour la performance et sur Heidfeld pour le développement." Les premiers essais libres du Grand Prix de Hongrie, vendredi matin, seront assurés par Petrov et Bruno Senna. Un signe ?