Le Brésil trop fort

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AXEL CAPRON , modifié à
Double tenant du titre et vice-champion olympique, le Brésil a remporté ce dimanche une troisième couronne mondiale consécutive, ne laissant aucune chance à une trop tendre équipe de Cuba en finale du Championnat du monde italien. Une victoire 3 sets à 0 (25-22, 25-14, 25-22) qui consacre une fois de plus une équipe qui aura maîtrisé son sujet du début à la fin.

Double tenant du titre et vice-champion olympique, le Brésil a remporté ce dimanche une troisième couronne mondiale consécutive, ne laissant aucune chance à une trop tendre équipe de Cuba en finale du Championnat du monde italien. Une victoire 3 sets à 0 (25-22, 25-14, 25-22) qui consacre une fois de plus une équipe qui aura maîtrisé son sujet du début à la fin. Il n'y a pas eu photo. Sans doute émoussé par son combat de la veille en demi-finale face à la Serbie (victoire 3 sets à 2), Cuba n'est pas parvenu ce dimanche à Rome à briser l'hégémonie du Brésil sur la planète volley. Vainqueur de sept des huit dernières éditions de la Ligue mondiale (seule 2008 lui a échappé), champion olympique en 2004, battu en finale quatre ans plus tard à Pékin par les Etats-Unis et double champion du monde en titre au moment de débarquer sur le sol italien, le Brésil a réussi ce que seule l'Italie était parvenue à réaliser avant lui (1990-1994-1988), remporter une troisième couronne de suite. Un sacre qui ne souffre guère de contestation au terme d'un Mondial parfaitement maîtrisé par les hommes de «Bernardinho» Rezende, seulement battus au premier tour par... Cuba (2-3) et au deuxième par la Bulgarie (0-3), une défaite «pour du beurre», puisque volontairement concédée par les Brésiliens, soucieux de se ménager une suite de la compétition plus tranquille. Le calcul a marché, puisque la Seleçao a enchaîné par la suite des succès sur la République tchèque (3-2) et l'Allemagne (3-0) lors de la troisième phase avant de doucher les espoirs italiens en demi-finale samedi (3-1). Vissotto déjà en action Un scénario visiblement encore dans la tête du public romain au moment où les deux équipes attaquent la finale, puisque c'est sous les sifflets que le Brésil inscrit le premier point. Et dans la foulée réalise le premier mini-break avec un contre de Dante qui permet aux champions du monde de mener 4-2, puis 5-2 sur un ace de Vissotto qui surprend les Cubains avant d'enchaîner gros service et smash sur la réception adverse. La Seleçao se détache alors à 6-2 puis à 8-3 grâce au deuxième ace de la partie signé Dante, et 9-3 sur un bloc à trois de Lucas. Un smash trop long de Vissotto permet aux Cubains de recoller (9-5), un feu de paille car c'est bien le Brésil, grâce notamment à sa puissance au service, qui maîtrise ce début de finale, aidé en cela par les quelques fautes directes de ses rivaux (deux services dans le filet). Un smash dehors d'Hernandez met les Sud-Américains à +6 (15-9), écart maintenu jusqu'au 20e point des vice-champions olympiques (16-10 et 20-14). Mais les Cubains, profitant d'un «bloc out» et d'un smash contré de Murilo, recollent à 20-17, provoquant un temps mort des champions du monde. Mis à profit par le même Murilo pour stopper l'hémorragie (21-17), mais un ace d'Hernandez remet les Cubains à deux points (21-19). Le gaucher tente de remettre ça dans la foulée, son service est trop long (22-19), l'arbitre «offre» juste après un 23e point au Brésil en sifflant prématurément (23-19). A 24-20, la Seleçao se voit offrir ses premières balles de set, il faut attendre la troisième pour la voir conclure cette manche initiale après 26 minutes sur un smash de Theo que le bloc cubain ne peut maîtriser (25-22). Les Cubains à la faute Une manche de retard et déjà une entame de deuxième set ratée pour Cuba qui multiplie les fautes directes pour se retrouver mené d'entrée 4-0. Le bras gauche d'Hernandez stoppe la spirale négative (4-1), mais les hommes de Bernardo Rezende, grâce à un bon bloc de Vissotto, son septième point du match, passent à 6-1 puis 7-1 sur un smash de Murilo à trois mètres. 7-3 après deux smashes dehors de Dante, puis 8-5 grâce notamment à Simon, alors meilleur marqueur des siens (5 points). Sous la houlette d'un Vissotto toujours percutant, le Brésil reste à l'abri (11-6 puis 12-7 et 15-10 après une 15e faute directe adverse). Un smash «out» d'Hernandez donne bientôt sept points d'avance aux joueurs auriverde (17-10) qui se détachent ensuite à 20-11 face à des Cubains multipliant les imprécisions. Un bloc de Dante donne une première balle de set au Brésil (24-14) immédiatement convertie par Vissotto pour son 11e point du match. Après 48 minutes d'un match à sens unique, le Brésil n'est plus qu'à un set d'un troisième titre de rang. Cuba va-t-il baisser pavillon sans lutter ? Toujours est-il que pour la première fois de la partie, les hommes d'Orlando Blackwood prennent le score en début de troisième manche (3-1 puis 5-3) avec à la baguette un Leon décisif. Mais une faute de pied de Leal à trois mètres remet le Brésil à hauteur (5-5) puis devant grâce à Rodrigo (6-5). Les deux formations se livrent alors à un mano a mano de quelques minutes, de courte durée puisque deux mauvaises réceptions cubaines puis un smash dehors de Leon offrent un break décisif aux tenants du titre (16-12) désormais sur les rails d'une troisième couronne. Les 16e et 17e points de Vissotto, le 6e de Lucas et voilà les Sud-Américains à +5 (20-15). La partie est cette fois bel et bien pliée en dépit d'un ace heureux de Simon, aidé par le filet (20-17), qui pousse le coach brésilien à demander un ultime temps mort. Cuba revient même à -2 (20-18), mais Simon, en forçant son service, redonne de la marge à ses rivaux (21-18). Vissotto (18e point) puis deux blocs offrent cinq balles de match à la Seleçao (24-20) qui conclut sur sa quatrième grâce au meilleur homme de cette finale, Vissotto, qui boucle son Mondial avec un 19e point synonyme de titre. Titre mérité pour des Brésiliens qui n'auront pas tremblé face à une jeune équipe cubaine rendue sans doute fébrile par le contexte (27 fautes contre 14 à sa rivale). "D'entrée de jeu, le Brésil a mis une énorme pression sur la jeune équipe cubaine par son service. Les Cubains n'ont eu que le défi physique à lui opposer, à ce niveau, ça ne suffit pas", commentera pendant la rencontre le sélectionneur français Philippe Blain au micro de Sport +. Si Cuba a sans doute un brillant avenir devant lui, le plus fort a gagné, la nuit romaine des triples champions du monde s'annonçait longue...