La déception de Chelsea était à la hauteur du renversement de situation opéré par Barcelone sur la pelouse londonienne lors de la demi-finale retour de la Ligue des champions (0-0, 1-1), mercredi. Un but tardif d'Iniesta a offert aux Catalans l'occasion d'aller défier en finale, le 27 mai prochain à Rome, le champion en titre Manchester United, qualifié aux dépens d'Arsenal (1-0, 3-1), mardi.La perspective d'une affiche identique à la finale de la Ligue des champions 2008 a longtemps habité les esprits à l'occasion de la demi-finale retour entre Chelsea et Barcelone à Londres, mercredi (1-1). De la 9e minute et le but exceptionnel de Michael Essien aux arrêts de jeu et le hold-up à l'espagnole d'Iniesta (90e + 3), les Blues ont bien cru tenir l'occasion de prendre leur revanche sur Manchester United à Rome, lors de la finale, le 27 mai prochain. Une qualification barcelonaise à l'arrachée mais entachée de décisions arbitrales contestables en défaveur des hommes de Guus Hiddink pourtant en supériorité numérique une grande partie de la seconde periode après l'expulsion d'Eric Abidal (66e). Très remonté contre M. Övrebö, le technicien néerlandais a fustigé le Norvégien. "Les joueurs font des erreurs, les entraîneurs font des erreurs, les arbitres peuvent aussi faire des erreurs et c'est la raison pour laquelle nous leur donnons parfois le bénéfice du doute. Mais là, je me demande vraiment si j'ai déjà vu pire. On peut toujours se demander s'il y avait penalty en première mi-temps lorsque Drogba est tiré par le maillot, comme on aurait pu se demander la semaine dernière la même chose quand Henry a lui aussi été accroché dans la surface, mais quand il y a trois ou quatre situations litigieuses ?", s'est interrogé le remplaçant de Luis Felipe Scolari sans toutefois nier le manque de réalisme de ses joueurs. Didier Drogba, furieux, n'avait lui accordé aucune clémence à l'arbitre au coup de sifflet final.Le champion 2006 affrontera donc le champion en titre, Manchester United au Stadio Olimpico de Rome fin mai. Les hommes de Sir Alex Ferguson ont eux été bien plus expéditifs face à Arsenal, mardi. Après un match aller dominé mais conclu sur un petit score (1-0), les Red Devils n'ont fait qu'une bouchée de la jeune garde londonienne à l'Emirates Stadium grâce notamment à un Cristiano Ronaldo étincelant (3-1). Des Mancuniens, insatiables cette saison. Déjà vainqueur de la Coupe de la Ligue anglaise, bien parti pour décrocher le titre national, mais éliminé de la Cup par Everton (0-0, 2 t.a.b à 4), MU est toujours en lice pour le triplé.Il faudra pour cela créer l'exploit. Celui de conserver un titre acquis en 2008. Si l'AC Milan avait réussi à accrocher deux titres consécutifs en 1989 et 1990, aucune équipe n'est jusqu'à aujourd'hui parvenue à rééditer l'exploit depuis que la compétition a été renommée Ligue des champions UEFA en 1992.Manchester, invaincu en finale de Ligue des championsD'exploit, il en sera aussi question côté catalan. Son adversaire britannique n'a encore jamais perdu en finale de C1. Que se soit en 1968 à Wembley face au Benfica (4-1 a.p.), en 1999 au Camp Nou face au Bayern Mubich (2-1), ou encore en 2008 à Moscou face à Chelsea (1-1, 6 t.a.b. à 5). En tête de la Liga devant le Real Madrid récemment terrassé sur son terrain par les Blaugrana (6-2), les Barcelonais auront pour ambition d'égaler le palmarès des Mancuniens après leur succès en 1992 et 2006.Face à l'expérimenté Sir Alex Ferguson, le jeune Josep Guardiola disposera d'un effectif amoindri notamment en défense. Daniel Alves, très nerveux face à Chelsea, a écopé d'un carton jaune et sera suspendu tout comme Eric Abidal. Marquez, blessé, manquera lui aussi le rendez-vous. A l'avant, le technicien catalan pourra compter sur le retour de Thierry Henry pour reformer son trio offensif avec Messi et Eto'o. De quoi proposer un jeu offensif moins poussif et plus appliqué ?Des absences qui ne font toutefois pas douter l'entraineur du Barça : "J'ai une foi inébranlable en mes joueurs. N'oubliez pas qu'on a joué 25 minutes en infériorité numérique. Ce sera une belle finale car on va attaquer. Ils ont d'excellents joueurs mais nous aussi. On va tout faire pour mériter de brandir le trophée. On alignera d'autres joueurs en finale mais on conservera notre identité de jeu, faite de possession, de passes et de créativité".Au-delà de ses propres ambitions, Barcelone possède également l'occasion de contrarier la domination des équipes britanniques sur la scène européenne car, pour la quatrième année consécutive, l'Angleterre a réussi à placer au moins l'un de ses représentants en finale.