Lazio, autopsie d'une renaissance

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Benoît CONTA , modifié à
Incapable de terminer au dessus de la dixième place ces trois dernières années, la Lazio Rome fait un retour fracassant sur le devant de la scène de la Serie A. Leader après neuf journées, le club romain réalise son meilleur départ depuis bien longtemps. Un statut que les partenaires de Mauro Zarate doivent notamment à leur coach, Edoardo Reja, et qu'ils vont de nouveau étrenner face à l'AS Rome, dimanche.

Incapable de terminer au dessus de la dixième place ces trois dernières années, la Lazio Rome fait un retour fracassant sur le devant de la scène de la Serie A. Leader après neuf journées, le club romain réalise son meilleur départ depuis bien longtemps. Un statut que les partenaires de Mauro Zarate doivent notamment à leur coach, Edoardo Reja, et qu'ils vont de nouveau étrenner face à l'AS Rome, dimanche. Et si la meilleure recrue de la Lazio se nommait Olimpia ? Inutile d'aller "googliser" son nom, Olimpia n'est pas la dernière perle brésilienne à la mode, ni un cousin lointain du troisième gardien des Girondins. Non, Olimpia est arrivé cet été en provenance du Portugal et n'est autre que l'aigle chargé de faire trois fois le tour du stade Olimpico lors de chaque rencontre à domicile, pour ensuite se poser sur l'emblème du club. Un numéro censé mettre la pression sur l'adversaire. Alors, certes, ce dernier a fait quelques caprices le 24 octobre dernier en refusant de rejoindre l'emblème laziale, préférant regarder la première période du toit du stade. Reste que, hasard ou coïncidence, depuis son arrivée, la Lazio ne perd plus et se retrouve leader de la Serie A. Une place acquise après un parcours conjugué au plus que parfait depuis une défaite augurale face à la Samp', lors de la première journée (0-2). Sept victoires et un match nul plus tard, le club romain est en effet confortablement installé sur le trône, avec quatre points d'avance sur l'Inter et cinq sur l'AC Milan. Un évènement loin d'être prévisible il y a un an, alors que les Biancocelesti naviguaient dans les eaux troubles du bas de tableau. Incapables de faire mieux qu'une pâle dixième place ces trois dernières années, les Romains semblaient bien loin de la splendeur de la fin des années 90. Une époque où l'argent coulait à flot, et durant laquelle les supporters rêvaient devant les performances de Nedved, Veron, Salas, Nesta, Vieri et autres Mihajlovic. Reja, artisan du succès lazial Titrée en 2000, la Lazio a ensuite cédé à la folie des grandeurs. On se souvient notamment des 45 millions d'euros investis sur Gaizka Mendieta. Un four total. Le clinquant a donc laissé place à une politique plus réservée, qui a bien fini par trouver son terminus l'an passé, après une série de 14 matches sans victoire. La Lazio est alors au plus mal, et David Ballardini, fâché avec quelques membres de son vestiaire, prend la porte. Arrive alors un vieux routard. Le genre de type qui a roulé sa bosse de la Calabre au Piémont, en passant par la Toscane: Edoardo Reja. A 65 ans, le bonhomme connaît là son 22e club, après avoir notamment sorti Naples des limbes, de 2005 à 2009. Grand ami de Fabio Capello, avec qui a il a joué dans les années 60, l'expérimenté Reja commence par assurer le maintien, avant de connaître le début de saison que l'on connaît. Pour obtenir ces résultats, le technicien a réussi à former un collectif homogène et discipliné, d'où émerge quelques individualités comme le bouillonnant Zarate, l'ancien exclu Ledesma ou la recrue choc, Hernanes. Un attelage qui tient la route, même si le coach refuse de parler de titre, pas à la portée de sa troupe selon lui. Pour le moment, la Lazio se contente donc de profiter de la médiocrité ambiante en Serie A. Les supporters attendent désormais la cerise sur le gâteau, une victoire dimanche, sur le rival honni, l'AS Rome, bien mal en point en ce moment. Un mauvais présage toutefois: craignant la trop chaude ambiance du stadio Olimpico pour cette rencontre de la 10e journée, les dirigeants laziales auraient décidé de ne pas sortir Olimpia de sa cage...