Lavillenie, perchés de père en fils

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Julien Froment , modifié à
DYNASTIE - Le recordman du monde Renaud Lavillenie est dans la lignée d’une longue tradition.

Chez les Lavillenie, la perche est une affaire de famille. Renaud, qui a battu samedi le record du monde à Donetsk, devant son futur-ex détenteur Sergueï Bubka, avec un bond à 6,16 m, a attrapé le virus auprès de son père et de son grand-père.

Le grand-père en éclaireur. Le grand-père de Renaud, Jean, a découvert la perche un peu par hasard. "Lorsque j’étais au collège, j’ai fait de l’initiation à la perche", raconte-t-il au micro d'Europe 1. "J’ai appris seul, au contact des meilleurs perchistes de la région. Je n’avais pas spécialement le gabarit, et j’avais un problème physique qui m’a empêché de continuer la pratique." Le grand-père s'est finalement tourné vers l’entraînement, un poste qu’il a appris sur le tas, au contact des meilleurs perchistes de Charente. "J’ai appris la technique de saut en regardant, en observant les athlètes sur les concours", poursuit-il. De fil en aiguille, Jean Lavillenie a donné le virus à son fils Gilles, père de Renaud, qui a poursuivi l’entreprise de papa.

Renaud Lavillenie et son frère maxppp

Le père continue le relais. Gilles Lavillenie a repris le flambeau. "A l’âge de 7-8 ans, je me suis mis à l’athlétisme, je me suis essayé à beaucoup de discipline mais j’étais moyen", confie-t-il au micro d'Europe 1. Mais, comme une évidence, c’est à la perche qu’il trouve ses marques. "Il n’y avait pas grand monde dans cette discipline-là, et comme j’étais un peu meilleur que les autres, j’ai attrapé le virus." Si le grand-père s’était arrêté très tôt, le paternel de Renaud part aux quatre coins de la région concourir, avec des sauts aux alentours des 4,41 m.

Dès lors, on comprend vite comment le jeune Renaud, qui suivait son père sur toutes les pistes de la région, est devenu lui-même accro à la perche. Le grand-père a une version plutôt savoureuse : "huit jours après la naissance, son père avait un concours de perche à Angoulême. Il est allé chercher sa femme et son gosse à la maternité, et la première chose qu’il a faite, c’est poser Renaud sur le tapis de perche… C’est là qu'il a dû attraper le virus, ce n’est pas possible."

Renaud Lavillenie pose avec sa compagne, Anaïs :

"Des moments magiques." Depuis, de père en fils, les Lavillenie sont liés par la perche, qui sert de lien intergénérationnel. "C’était des moments merveilleux, ce n’était pas moi qui suivait Renaud, mais Renaud qui venait à ma passion", souligne Gilles. "J’ai vécu des moments magiques, même si ça n’a pas été tous les jours facile." Et cela risque de continuer encore pendant longtemps puisque le frère cadet de Renaud, Valentin, 22 ans, est également perchiste professionnel (son record personnel est à 5,70 m), tout comme sa compagne, Anaïs Poumarat. La dynastie Lavillenie a encore de beaux jours devant elle.

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