Latvala marque des points

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Yannick SAGORIN , modifié à
Battu par Sébastien Ogier pour deux dixièmes seulement en Jordanie ce week-end, Jari-Matti Latvala a ainsi démontré toute la compétitivité de sa Fiesta sur terre. En marquant de gros points à l'issue de cette quatrième manche de la saison WRC, le pilote finlandais du team Ford s'est du reste replacé dans le sillage des leaders au classement général. La calamité d'autrefois serait-elle devenue un challenger fiable ?

Battu par Sébastien Ogier pour deux dixièmes seulement en Jordanie ce week-end, Jari-Matti Latvala a ainsi démontré toute la compétitivité de sa Fiesta sur terre. En marquant de gros points à l'issue de cette quatrième manche de la saison WRC, le pilote finlandais du team Ford s'est du reste replacé dans le sillage des leaders au classement général. La calamité d'autrefois serait-elle devenue un challenger fiable ? Jari-Matti Latvala, pour beaucoup, ça reste ce talent brut et brute, capable d'envoyer sa voiture dans le décor à quelques centaines de mètres de l'arrivée de la Super spéciale ultime, alors que son team manager s'apprête à célébrer champagne à la main le doublé de ses troupes. C'est là le scénario lamentable qu'avait connu Ford sur le rallye de Pologne 2009. Une boulette monumentale hélas guère isolée qui à l'époque avait failli priver l'intéressé de volant. Vainqueur l'an dernier en Nouvelle-Zélande et en Finlande, deuxième au classement général au terme du championnat, le Finlandais a depuis ce fâcheux incident revu son pilotage. Moins fougueux, plus réfléchi, celui qui débuta sa carrière en WRC sur le RAC 2002 poursuit cette saison sa progression. A tel point que la concurrence semble aujourd'hui ouverte dans le clan Ford, comme elle peut l'être chez Citroën. En 2010, Jari-Matti Latvala a sauvé l'honneur de son équipe tandis que Mikko Hirvonen sombrait. Et cette année, si le second devance son coéquipier de quelques unités après quatre rallyes, le premier affiche cinq scratches de plus à son compteur (13 contre 8). Handicapé par sa position d'ouvreur sur le rallye de Jordanie, Hirvonen a laissé à Latvala le soin de marquer les gros points constructeurs pour l'ovale bleu ce week-end. Et il s'en est fallu de peu pour que ce dernier ne décroche la timbale dans les environs d'Amman. Passé en tête de la course à l'issue de l'avant-dernière spéciale, cinquième chrono à l'appui, le rejeton terrible de Malcolm Wilson ne s'est incliné au final devant Sébastien Ogier que pour deux dixièmes. "Je garderai longtemps un super souvenir de cette bataille, même si ce n'est pas moi qui l'ai gagnée", dixit le malheureux vaincu à l'arrivée. "Loeb n'est plus seul devant" Frustré certes, Jari-Matti Latvala n'en demeurait pas moins philosophe devant la presse, conscient d'avoir tiré le maximum d'une Fiesta hissée au niveau de la DS3 en Jordanie. "Quand quelqu'un gagne le rallye, quelqu'un d'autre doit le perdre. C'est la même situation que l'an dernier en Nouvelle-Zélande, quand j'ai gagné et que Sébastien Ogier a perdu pour quelques fractions de secondes (Ogier terminera à 2"4 de Latvala, ndlr). Je ne peux pas nier que je suis déçu. Ce fut si tendu. Nous n'avions absolument aucune limite, et les chronos parlent d'eux même. C'est difficile de dire où je pourrais m'améliorer. Il y eut quelques endroits où j'étais un peu large, mais je pense que c'est comme ça pour tout le monde. À cette vitesse, parfois lorsqu'on tente tout, on fait de petites erreurs." Relégué à trois points d'Ogier et revenu à six et huit longueurs de Hirvonen et Loeb au classement général, Latvala sait désormais qu'il a son mot à dire dans la course au titre, même s'il lui reste beaucoup de progrès à accomplir sur le revêtement asphalte, là où le septuple champion du monde règne en maître absolu. "Je commence à avoir de l'expérience. Je sens que j'ai franchi un cap en pilotage depuis peu, et je dois en partie cette progression à Ogier qui nous a servi de guide ce week-end. On voit que Sébastien Loeb n'est plus seul devant aujourd'hui." Malcolm Wilson, son patron, ne dit pas le contraire, et salue la combativité de son pilote sur le site officiel du WRC: "Certaines personnes ne pensaient pas que Jari-Matti serait en mesure de remonter les 30 secondes. Il était très confiant mais nous n'étions pas sûrs qu'il avait pris assez de temps sur Ogier samedi matin. Sa première spéciale de l'après-midi fut sensationnelle. Dès le départ, nous avons vu qu'il était en mesure de s'imposer ici." Et le directeur des teams Ford de conclure: "La compétition est très serrée. Cette saison promet d'être l'une des plus disputées depuis très longtemps." Jamais en effet le championnat du monde des rallyes n'avait paru si indécis, avec autant de prétendants sérieux en lice, ces dernières années.