Lacourt n'en a pas terminé

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François TESSON , modifié à
Révélé sur le tard, à 25 ans, après une année 2010 exceptionnelle, Camille Lacourt espère encore grandir en 2011. Le dossiste du CN Marseille, dont le nom est désormais connu bien au-delà du monde sportif, compte poursuivre sa progression, devenir "encore plus fort", et rêve tout haut d'un podium aux Mondiaux de Shanghai, fin juillet.

Révélé sur le tard, à 25 ans, après une année 2010 exceptionnelle, Camille Lacourt espère encore grandir en 2011. Le dossiste du CN Marseille, dont le nom est désormais connu bien au-delà du monde sportif, compte poursuivre sa progression, devenir "encore plus fort", et rêve tout haut d'un podium aux Mondiaux de Shanghai, fin juillet. 2010, c'était son année. La relative déception des Mondiaux en petit bassin de Dubaï (une médaille d'argent en individuel, deux quatrièmes places) n'altère en rien le caractère exceptionnel de la saison de Camille Lacourt. Si on pouvait sentir venir la déferlante Agnel, l'explosion tardive du dossiste marseillais (25 ans) a nettement plus de quoi surprendre. Encore que, le Narbonnais de naissance avance souvent que les combinaisons ne lui étaient pas d'un grand secours. Et que ce n'était finalement qu'une demi-surprise de le voir améliorer ses chronos, en bermuda, dès les championnats de France en avril à Saint-Raphaël. Mais tout de même. Lacourt, nageur européen de l'année, comme Bernard champion olympique en 2008, il fallait oser l'annoncer il y a douze mois. Tout comme les trois médailles d'or récoltées par le nageur du CN Marseille lors des championnats d'Europe à Budapest, même si sa victoire contre Peirsol lors du Mare Nostrum au printemps avait laissé entrevoir de belles promesses. Encore fallait-il y faire honneur. "Avant cet été marqué par un titre sur 50m dos, 100m dos et 4x100m 4 nages, je ne savais pas si je pouvais prétendre au gratin mondial", confesse l'intéressé, dans une interview accordée à Reuters. "Désormais, je veux non seulement y rester mais aller encore plus haut en montant sur mon premier podium mondial en grand bassin." "Nager pour progresser, progresser pour gagner" L'ambition, et la volonté, indispensables à tout champion, Camille Lacourt ne les a pas laissées de côté quand les medias, et pas seulement la presse sportive, lui faisaient les yeux doux après Budapest. Une période difficile, que le nageur marseillais a su gérer avec son entraîneur, Romain Barnier, chargé de faire le tri. Et de renvoyer son poulain vers la piscine, là où il se sent le mieux. "Malgré les sollicitations générant une course contre le temps très éreintante, j'ai toujours eu envie de m'entraîner, assure Lacourt. Au coeur de ce tourbillon médiatique, revenir dans l'eau me remettait les pieds sur terre: c'était vital. Là était et est ma vraie place. J'y suis dans mon élément, au calme, à l'abri, porté dans une sorte de havre de paix à faire tout simplement ce que je sais faire. Quelque part, venir m'entraîner était un refuge vers la ligne d'horizon qui doit être la mienne: nager pour progresser, progresser pour gagner." Pour 2011, Lacourt ne cache pas ses objectifs. Il s'en demande toujours plus. "Je veux être plus fort l'an prochain, clame-t-il. Être chassé et non plus chasseur! Maintenant, je ne veux plus être le numéro un européen mais le numéro un mondial." Le rendez-vous est pris pour les mondiaux de Shanghaï, fin juillet. Sur 100 mètres dos, évidemment, mais aussi sur le 200 dos, qui "remplacerait" le 50, distance non olympique. "Je suis en apprentissage sur le 200", explique Lacourt. La concurrence, elle aussi, est annoncée. L'inévitable Américain Aaron Peirsol, voire l'extraterrestre Ryan Lochte. Mais aussi le Russe Stanislav Donets, impérial en petit bassin à Dubaï. Des rivaux de taille. Le défi n'en est que plus beau.