La vingtième de Petacchi

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GUILLAUME BARDOU , modifié à
VUELTA - L'Italien remporte sa 20e étape sur le Tour d'Espagne.

VUELTA - L'Italien remporte sa 20e étape sur le Tour d'Espagne. Ces sprints de la Vuelta 2010 pourraient tourner à la malédiction pour Mark Cavendish. Inquiétant pour l'ogre britannique de la HTC-Columbia à un mois des Mondiaux de Melbourne taillé pour les sprinteurs. Une échéance où le mal-aimé du peloton ne bénéficiera que de deux équipiers, Jeremy Hunt et David Millar. Et où Alessandro Petacchi rêve de succéder à Mario Cipollini, dernier pur sprinteur italien à avoir bénéficié d'un parcours totalement dévoué. C'était en 2002 sur les routes des polders néerlandais menant au circuit de Zolder. En attendant le grand rendez-vous, l'expérimenté transalpin a remporté une des répétitions en gérant parfaitement le sinueux dernier kilomètre d'Orihuela. Bien emmené par une équipe Lampre dévouée et déjà largement présente à l'avant ces derniers jours grâce à Bole et Pozatto, le maillot vert du Tour n'a laissé aucune chance de retour à Cavendish pourtant bien placé dans sa roue mais hésitant au moment de filer le long des barrières. "J'ai vu la pancarte des 200 mètres, j'ai alors passé Farrar avant de voir Cavendish derrière moi", expliquait Petacchi une fois la ligne franchie devant les caméras d'Eurosport. "Mais j'ai senti qu'il n'arrivait pas à me remonter. Tout s'est vraiment bien passé après des premiers sprints difficiles. Mes coéquipiers m'ont vraiment parfaitement emmené dans les derniers kilomètres. J'ai beaucoup d'espoir pour les prochains sprints". De prochains sprints qui devraient pourtant ne pas se présenter d'aussitôt. Autant de regrets et de doute pour Cavendish, battu pour la troisième fois sur cette Vuelta, à chaque fois par un adversaire différent, Hutarovich, Farrar et Petacchi donc. Forcément inquiétant alors que la montagne pourrait un peu plus entamer sa confiance. Flecha met fin à son calvaire Car à la veille d'un premier grand rendez-vous pour les hommes forts de cette Vuelta 2010, cette boucle entre la région de Murcie et celle d'Alicante était promise aux sprinteurs pas toujours à la fête depuis le début d'une Vuelta aux arrivées délicates. Philippe Gilbert, bien décidé à prolonger son rêve en rouge, laissait donc logiquement filer quatre hommes avant de bénéficier de l'aide des équipes des favoris du jour. Les formations Garmin, Lampre, HTC et FDJ ne se privaient d'ailleurs pas d'imprimer le tempo idoine. Et si les quatre audacieux (Montenegro, Pedersen, Roels et Isaichev) arrivaient avec 5 minutes d'avance sur le peloton à l'approche de l'Alto de Hondón de los Frailes, la seule difficulté du jour, la cause semblait entendue depuis bien longtemps. Le profil de ce col de 3ème catégorie, culminant à 500 mètres, n'avait en effet pas le même intérêt que la Cresta dell Gallo de la veille, fatale aux ambitions de Cavendish et Farrar et pain béni d'Hushovd. Elle aura toutefois été l'ultime calice de Juan Antonio Flecha, malade depuis plusieurs jours et trop affaibli pour continuer. L'arrêt de l'Espagnol causait le troisième abandon d'une équipe Sky déjà amoindrie par les départs d'Augustyn et Swift. Le vent, soudain de face à l'approche des 40 derniers kilomètres, se chargeait d'ailleurs de compliquer la tâche déjà difficile des quatre animateurs du jour, résistant toutefois jusqu'à la banderole des cinq derniers kilomètres... Avant que le show Petacchi se charge de briser une mécanique HTC-Columbia dont le dernier rouage paraît déréglé.