Deux jours avant le lancement des 24 heures du Mans, les esprits s'échauffent en coulisses. Peugeot a porté réclamation contre Audi stigmatisant les flaps à l'avant de la nouvelle R15 TDI. Une innovation homologuée par l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), qui a décidé jeudi de ne pas donner suite à cette requête.Les voitures n'ont pas encore pris la piste, mais le duel entre Audi et Peugeot aux 24 Heures du Mans est déjà bien entamé... en coulisses. Les vérifications techniques, achevées mardi, n'ont pas apporté d'enseignements fondamentaux par rapport à la conformité de la nouvelle Audi R15. Mais Peugeot a confirmé son intention de ne pas se laisser marcher sur les pneus.Olivier Quesnel, le patron de Peugeot Sport, a déclaré dans un communiqué mercredi avoir porté une réclamation auprès de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), organisateur des 24 Heures : "Le team Peugeot Total a déposé conformément à l'article 29.2 du règlement particulier des 24 Heures du Mans auto 2009 - une réclamation contre le concurrent Audi auprès du directeur de course et du président du collège des commissaires sportifs des 24 Heures du Mans en raison de la non-conformité des 3 prototypes Audi avec le règlement technique ACO 2009".Le flap fait flipper PeugeotAudi a pourtant fait des efforts. Les triples tenants du titre ont redessiné les prises d'air latérales, qui alimentent le moteur, et modifié la plupart des parties incriminées à l'arrière. Le capot a été revu, et les sorties d'échappement avec. Mais la principale contestation du Lion se situe ailleurs, au niveau des flaps avant précisément. Audi soutient que les flaps ne sont que de simples éléments de carrosserie. Peugeot à l'inverse argue que ces derniers améliorent l'aérodynamique de la R15, et l'usage de ce genre de pièces - à l'image de la réglementation de la F1 depuis cette année - est interdit par l'ACO.Depuis dix jours, l'organisateur de la course sarthoise a pourtant homologué la R15, dans sa nouvelle version. Sans surprise, les vérifications techniques ont donc accouché d'une souris pour Peugeot, qui porte l'affaire devant l'ACO après une ultime tentative de conciliation mercredi matin. Etant donnée la position de l'organisation sur le sujet, l'écurie française a été logiquement éconduite jeudi, et devra donc faire appel auprès de la Fédération internationale, qui aura ensuite trente jours pour statuer. L'affaire se poursuivrait alors bien après la course.Peugeot avait même évoqué un possible retrait afin de marquer le coup, mais cette hypothèse paraissait toutefois bien peu probable. Malgré leur réel scepticisme quant à la validité des R15, la 908 TDI n'a jamais semblé aussi proche de la victoire et rien ne remplace évidemment le prestige de la piste, comparé à la bataille des tribunaux.