La dernière carte d'Annecy

© Montage Annecy 2018/Maxppp
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avec AFP et Guilhem Garrigues , modifié à

JO 2018 - Charles Beigbeder, frère de Frédéric, devrait prendre en main la candidature.

Il vient pour ranimer la flamme. Charles Beigbeder, homme d'affaires de 46 ans et frère de l'écrivain Frédéric, devrait prendre lundi la présidence du groupement d'intéret public (GIP) , porteur de la candidature d'Annecy à l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver 2018. Bien mal engagée, la candidature de la ville savoyarde entend s'offrir avec cette nomination un peu inattendue un nouveau départ.

"Comme tout le monde, j'avais une perception un peu négative du dossier mais le dossier est étonnamment exceptionnel", a souligné Charles Beigbeder au micro d'Europe 1. "Enfin, ce n'est pas si étonnant parce qu'il y a des centaines d'hommes et de femmes qui ont oeuvré pour en faire un très très bon dossier depuis des mois. Maintenant, il s'agit de le vendre, de l'expliquer et de le présenter de la meilleure façon qui soit à ceux qui vont prendre la décision à Durban en juillet."

Plusieurs partenaires réservés

Problème, deux des cinq partenaires du dossier sont, sinon réfractaires, au moins réservés quant à l'arrivée de Charles Beigbeder. Beaucoup se demandent comment quelqu'un, qui avoue ne s'intéresser au dossier que depuis "une bonne semaine", pourra trouver les bons ingrédients pour que la mayonnaise Annecy prenne enfin.

Si l'unanimité n'est pas requise techniquement pour valider le nom du futur patron, elle l'est en revanche symboliquement afin que la candidature, en crise depuis de longs mois, retrouve une certaine sérénité durant les six mois qui la séparent du verdict des membres du CIO, le 6 juillet prochain à Durban.

Le soutien de l'Elysée

La solution Beigbeder en tant que dernière carte pour Annecy 2018 a reçu l'aval du pouvoir, qui pourrait plaider pour un binôme Beigbeder - Guy Drut, ce dernier jouissant d'une aura certaine auprès du CIO. "On a besoin d'un esprit entrepreneurial, qui puisse mobiliser des moyens, qui puisse remettre tout le monde autour de la table et redonner de l'impulsion", a plaidé la ministre des Sports, Chantal Jouanno, au micro d'Europe 1.

Mais le monde sportif reste sceptique, à l'image de Denis Masseglia, président du CNOSF, qui a d'ores et déjà annoncé qu'il "exigera des garanties quant à la stratégie et au projet". Quant à Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes et donc premier bailleur de fonds du dossier, il a estimé qu'aucun "Magic Man ne (pouvait) changer une citrouille en carrosse". Bref, les JO à Annecy, ce n'est pas encore fait.