La bataille du Mûr-de-Bretagne

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VDM avec Jérôme Lacroix , modifié à
TOUR - Avec un finish difficile, la quatrième étape pourrait bien changer la donne.

Cette quatrième étape entre Lorient et Mûr-de-Bretagne, longue de 172,5 kilomètres, ressemble à s’y méprendre à une véritable classique. Du plat, des petits cols et une arrivée relevée. C’est la première réelle difficulté du Tour. Deux kilomètres de montée à 6,9% où les costauds devraient se disputer la victoire d’étape. Après son succès le premier jour, Philippe Gilbert apparaît une nouvelle fois comme le grand favori. Mais Alberto Contador, déjà relégué à deux minutes des premiers, pourrait bien décider d’attaquer.

Gilbert taillé pour

Depuis le début de l’année, il est le numéro un mondial. Après victoires dans de nombreuses classiques (Amstel Gold Race, Flèche Wallone, Liège-Bastogne-Liège), Philippe Gilbert a décidé de participer au Tour de France, une compétition qui ne lui avait jamais vraiment réussi par le passé. Un choix payant puisqu’il s’est imposé dès le premier jour, au sommet du mont des Alouettes. Et le champion de Belgique n’est pas rassasié.

Profil de la quatrième étape, 930*300

Un maillot différent à chaque étape. La tunique de champion de Belgique le premier jour, le maillot jaune dans le contre-la-montre par équipes et le maillot vert lundi. Pour la quatrième étape mardi entre Lorient et Mûr-de-Bretagne, Gilbert portera le maillot blanc à pois rouges de meilleur grimpeur. Très souriant, il ne se cache pas : "c'est une côte qui devrait me convenir, j'espère être à mon avantage. C'est une belle étape pour moi. J'espère la gagner".

Contador en embuscade

Gilbert ne peut de toute façon pas se cacher. Sur un tel parcours, deux kilomètres de montée à 6.9 % pour la première difficulté de 3e catégorie de cette édition 2011, il paraît imbattable. A moins que… A moins qu’un certain Alberto Contador ne pointe le bout de son guidon pour refaire une partie de son retard au général. "Beaucoup de choses ont changé", explique Philippe Gilbert. Et de préciser sa stratégie : "Contador a perdu du temps. Il a intérêt d’essayer d’en reprendre sur Schleck. Il a une belle occasion de le faire. Ça peut être pour moi un bel allié. Donc s’il essaye quelque chose, je me cale dans sa roue".

Mais "l'Alpe d'Huez bretonne" paraît trop courte pour le triple vainqueur du Tour. Autant Contador est capable d’imprimer un rythme incroyable dans un col d’une quinzaine de kilomètres, autant il n’est peut-être pas assez explosif sur un finish aussi rapide. Dans cette arrivée du Mûr-de-Bretagne, Alberto Contador ne semble pas le mieux armé pour disputer la victoire d’étape mais il pourrait bien arriver avec les meilleurs et reprendre un peu de temps sur ses principaux rivaux.

Hushovd va s’accrocher

A deux kilomètres de l’arrivée, les sprinteurs devraient donc être à la peine. C'est très dur pendant 1,5 km : des pentes à 12, 13, puis 10, puis 8%, jusqu'à 500 mètres de la ligne, avant de voir la route se radoucir et même s'aplanir dans les deux derniers hectomètres. Les écarts pourraient grimper très rapidement dans ce finish. Thor Hushovd devra être dans un très bon jour pour espérer conserver son maillot jaune. Au mont des Alouettes, il avait fini troisième de l’étape. Mardi, il devra avant tout surveiller Cadel Evans, très en jambes depuis le début du Tour et seulement à une seconde au classement général