La Ryder Cup 2018 en France !

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Laurent DUYCK , modifié à
La Fédération française de golf a remporté son pari: obtenir l'organisation de la Ryder Cup 2018. Le jury réuni mardi au siège du circuit européen a privilégié la candidature tricolore devant les projets espagnol, allemand, néerlandais et portugais, pour organiser la compétition biennale entre l'Europe et les Etats-Unis. La France a désormais sept ans pour faire monter la sauce.

La Fédération française de golf a remporté son pari: obtenir l'organisation de la Ryder Cup 2018. Le jury réuni mardi au siège du circuit européen a privilégié la candidature tricolore devant les projets espagnol, allemand, néerlandais et portugais, pour organiser la compétition biennale entre l'Europe et les Etats-Unis. La France a désormais sept ans pour faire monter la sauce. Après avoir obtenu l'organisation de l'Euro 2016 de football, à défaut d'avoir hérité du Mondial 2015 de handball, la France sera le pays hôte de la Ryder Cup en 2018. Une compétition qui parle certes moins aux Français que le championnat d'Europe des nations mais qui est, avec la Coupe de l'America en voile et la Coupe du monde de rugby, l'un des événements sportifs les plus suivis de la planète derrière les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football. Le déficit évident de culture golfique en France n'a pas porté préjudice au projet tricolore, donné favori depuis plusieurs semaines et plébiscité mardi par le jury, devant les candidatures espagnole, portugaise, néerlandaise et allemande, pour organiser cette compétition biennale bientôt centenaire entre l'Europe et les Etats-Unis. "C'est un grand honneur pour le pays, pour la Fédération et pour tous les partenaires, publics et privés, qui ont supporté cette candidature", s'est réjoui à la tribune Pascal Grizot, le maitre d'oeuvre de cette réussite, au côté notamment de Brigitte Deydier, l'ancienne championne du monde de judo dépêchée par le ministère. Un gouvernement impliqué dans cette bataille (l'un des trois objectifs fixés avec l'Euro 2016 et les JO 2018), portée par la Fédération française de golf, la seule à être directement montée au front quand les autres projets n'étaient le fruit que d'initiatives privées, et représenté, hier par Rama Yade, aujourd'hui par Chantal Jouanno. La ministre des Sports était présente mardi au Wentworth Club de Surrey, siège du circuit européen, pour y recevoir la chaude et spontanée accolade de Thomas Levet, le meilleur ambassadeur de la candidature française, fort de sa victoire dans la compétition en 2004. Malgré Ballesteros... "C'est une grande accolade pour les golfeurs français qui ont participé à cet effort, a ajouté l'ancien champion amateur, en référence au soutien de ces quelques 405 000 licenciés, lesquels financeront le ticket d'entrée de 18 millions d'euros (grâce à une participation de trois euros sur leur cotisation annuelle pendant 13 ans). Nous sommes particulièrement fiers de ce soutien." Le soutien de l'Etat et celui de sa base, deux arguments exploités par la Fédération française, qui ne manquait pas d'atouts avec le soutien de la plupart des joueurs du circuit - dont celui de Colin Montgomerie, le capitaine de l'équipe européenne en 2010 - mais aussi la proximité de Paris et de Versailles, deux hauts lieux du tourisme qui seront exploités à fond (le village de la Ryder Cup sera installé au pied de la tour Eiffel, à 20 minutes du parcours, le château de Versailles sera le théâtre des cérémonies officielles et servira d'accueil aux quelque 15 000 invités triés sur le volet), et enfin la configuration du Golf national, véritable stade de golf, conçu à sa création pour accueillir des compétitions de cette envergure. Reste à se montrer digne de ce cadeau rarissime offert par les Anglais, qui n'avaient jusqu'alors consenti à délocaliser cette compétition de l'autre côté de la Manche qu'à une seule reprise, en 1997 en Espagne. Et ce afin de remercier Severiano Ballesteros - dont l'émotion liée à son récent décès n'a pas permis de faire tourner le vote en faveur de l'Espagne - d'avoir grandement participé à la première victoire européenne en 1985. Une chance de voir cette discipline encore trop souvent marginalisée prendre son essor dans l'Hexagone (la Fédération envisage de compter 700 000 licenciés d'ici 2018, grâce à l'effet de levier que représente l'organisation de cette compétition mais aussi le retour du golf aux Jeux olympiques en 2014, et enfin la création d'une centaine de golfs de proximité d'ici 2018). Mais aussi un devoir, celui d'être au rendez-vous de l'histoire. Avec au moins un représentant dans l'équipe européenne, ce serait mieux... Les jeunes pousses tricolores ont sept ans pour se préparer.