La Rose en frissonne

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S.L. , modifié à
Huit ans après sa dernière victoire dans le Tournoi, l'Angleterre se retrouve ce week-end à quatre-vingt minutes du 13e Grand Chelem de son histoire. Mais c'est une Irlande dos au mur, qui se dresse en dernier rempart ce samedi, à l'Aviva Stadium de Dublin, devant les joueurs de Martin Johnson. Un XV de la Rose qui, comme en 2003, veut jeter les bases d'un nouveau sacre mondial...

Huit ans après sa dernière victoire dans le Tournoi, l'Angleterre se retrouve ce week-end à quatre-vingt minutes du 13e Grand Chelem de son histoire. Mais c'est une Irlande dos au mur, qui se dresse en dernier rempart ce samedi, à l'Aviva Stadium de Dublin, devant les joueurs de Martin Johnson. Un XV de la Rose qui, comme en 2003, veut jeter les bases d'un nouveau sacre mondial... "C'est stupide !" Il y a quinze jours, à l'issue d'un "crunch" victorieux à Twickenham (17-9), Martin Johnson, que ce succès face aux rivaux français avait peine contribué à dérider, balayait d'un revers de main la perspective d'un nouveau Grand Chelem pour le XV de la Rose. Une quatrième victoire en quatre matches face à l'Ecosse, arrachée dans la douleur (22-16), plus tard et le sélectionneur anglais a fini par accepter l'idée d'une treizième glorieuse -un record absolu ! (voir: Les Grand Chelem à la loupe à accrocher au palmarès de sa formation, il est vrai encore vierge, trois ans et demi après sa nomination. On ne se refait pas et à l'approche de cette dernière levée, le formidable compétiteur qu'il a su être sur un terrain s'est réveillé, lui qui il y a huit ans, déjà à Dublin, où l'Angleterre est invitée à compléter cette campagne samedi, offrait en tant que capitaine cette fois son dernier Grand Chelem à la Rose. C'était en 2003 et cette année-là, la victoire finale sans appel sur l'rlande (42-6) non seulement couronnait une campagne parfaite, mais surtout jetait les bases du premier titre mondial à venir pour l'Albion, sacrée quelques mois plus tard en Australie. Foden: "Rentrer dans les livres d'histoire" Huit ans plus tard et tout un pays, "Johnno" avec, se prend à caresser l'idée d'un même cheminement à six mois de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande (9 sept.-23 oct.): "Nous savons tous ce que cela recouvre et ce que nous voulons accomplir, clame-t-il sur la BBC comme pour mieux revenir à l'essentiel. Nous sommes en train de parler de la façon de battre l'Irlande". Et de prévenir à l'heure de visiter pour la première fois cet Aviva Stadium flambant neuf: "Nous nous déplaçons probablement dans le stade le plus hostile actuellement en Europe." Sans doute, mais un stade où Brian O'Driscoll et ses coéquipiers sont déjà tombés cet hiver face à l'équipe de France (22-25). Une équipe d'Irlande qu'un nouveau revers rapprocherait du même coup de son plus mauvais résultat dans le Tournoi depuis 2008 (4e), lorsque le XV du Trèfle vivait les dernières heures de l'ère O'Sullivan après une Coupe du monde ratée et n'avait pas encore goûté sous les ordres de son successeur, Declan Kidney, à son tour le frisson du Grand Chelem en 2009. Mais une équipe d'Irlande, dont le bilan face au rival anglais, a aussi de quoi inciter l'Angleterre à la plus grande prudence avec en tout et pour tout une seule victoire pour la Rose lors de ces sept dernières années ! Et surtout ce souvenir d'un revers en 2001 quand dans un contexte rigoureusement identique, les Anglais étaient venus trébucher sur cette dernière marche irlandaise (20-14) pour laisser s'envoler du même coup le Grand Chelem attendu. Comme ce fut le cas à trois reprises successivement pour la Rose, bien malheureuse à cette époque (1999, 2000, 2001), preuve que ce dernier match se mérite. "Remporter un Grand Chelem vous fait rentrer dans les livres d'histoire", mesure l'arrière Ben Foden, l'un des membres de cette jeune garde anglaise que le stress de cette dernière levée, la plus dure, pourrait rattraper samedi. "Cela démontre d'où vient cette équipe d'Angleterre. (...) Cette année, nous étions favoris après les tests de novembre et nous avons assumé. Nous ne sommes pas encore un produit fini, mais tant que nous gagnons, personne ne peut réellement nous le reprocher." Si ce n'est l'exigeant Martin Johnson, sur le point lui aussi de marquer un peu plus l'histoire (voir par ailleurs), mais pas mécontent d'avoir vu son équipe à la peine face à l'Ecosse pour ainsi ne pas tomber dans l'écueil de l'excès de confiance. "Quand tout le monde vous répète à quel point vous êtes bons, vous pouvez finir par le croire..." Et des compliments, l'Angleterre en est repue depuis plus d'un mois. L'heure est venue d'assumer...