La France composte son ticket

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AXEL CAPRON , modifié à
Ce fut dur, mais l'équipe de France a obtenu, mardi soir, son billet pour la phase finale de l'Euro 2012. Menés pendant près de 40 minutes par la Bosnie, suite à un but de Dzeko (40e) lors de cette "finale" du groupe D, les Bleus ont évité un passage par les barrages grâce à un penalty transformé par Nasri (77e). Laurent Blanc poursuivra donc sa mission de sélectionneur au moins jusqu'en juin prochain en Pologne et en Ukraine.

Ce fut dur, mais l'équipe de France a obtenu, mardi soir, son billet pour la phase finale de l'Euro 2012. Menés pendant près de 40 minutes par la Bosnie, suite à un but de Dzeko (40e) lors de cette "finale" du groupe D, les Bleus ont évité un passage par les barrages grâce à un penalty transformé par Nasri (77e). Laurent Blanc poursuivra donc sa mission de sélectionneur au moins jusqu'en juin prochain en Pologne et en Ukraine. Un petit miracle à la française ! Comme deux ans plus tôt face à l'Eire (mais c'était en barrages de la Coupe du monde 2010), l'équipe de France a souffert mille maux pour arracher sa qualification pour l'Euro 2012, obtenant le point du match nul face à une équipe de Bosnie qui méritait sans doute mieux (1-1). Nettement dominée, surtout au cours d'une première période qui restera sans doute comme la pire de «l'ère Laurent Blanc», paralysée par l'enjeu, la formation tricolore s'en est finalement remise à l'abnégation de Nasri, qui, à un petit quart d'heure de la fin, après avoir perdu le ballon, parvint à le récupérer pour pousser Spahic à une faute aussi bête que salvatrice pour les Bleus, synonyme de penalty réussi par le même Nasri et de point qui manquait à la France dans la course pour s'envoler en juin prochain en Ukraine et/ou en Pologne. Mais que ce fut dur, et nul doute que ce quinzième match sans défaite (la dernière remonte à septembre 2010 en ouverture des éliminatoires face à la Biélorussie au Stade de France) aura sans doute été le plus difficile à vivre pour un Laurent Blanc qui n'a pas dû reconnaître ses «petits». Reste que le «Président» a désormais huit mois pour préparer sa première phase finale en tant que sélectionneur, l'objectif qui lui avait été assigné au moment de succéder à Raymond Domenech au lendemain d'une Coupe du monde sud-africaine cataclysmique. Il lui faudra notamment travailler sur le mental, qui a longtemps fait défaut à ses joueurs face à la Bosnie, mais également sur la percussion offensive, orpheline de Benzema et Ribéry, qui ont beaucoup manqué ce mardi soir. Dzeko récompensé Quelle mouche avait donc piqué ces Bleus au coup d'envoi de ce quatrième France-Bosnie de l'histoire pour qu'ils paraissent tout petits par rapport à leurs rivaux bosniens ? Empruntés, paralysés par la peur de mal faire et sans doute de tout gâcher au moment de s'envoler pour la Pologne et l'Ukraine, désorganisés avec notamment le rôle flou d'un Nasri tantôt trop haut, tantôt trop bas, les protégés de Laurent Blanc font peine à voir et si Rémy, auteur d'un contrôle trop long au moment d'ajuster Hasagic, se procure la meilleure occasion du début de match suite à un bon service de Malouda (9e), le premier acte est nettement dominé par la formation de Safet Susic, bien plus agressive, à l'image de ses supporters qui font passer le Stade de France pour le stade Asim Ferhatovic Hase de Sarajevo, théâtre du match aller. Un match aller qui avait vu les Tricolores s'offrir un match référence dans le bon sens, aux antipodes de ce qu'elle montre à son public en ce triste début de soirée d'octobre. Une erreur de relance de Réveillère donne le ton en permettant à Lulic d'être le premier à tirer au but (5e), comme le symbole d'une mi-temps initiale qui voit les Bleus clairement à la peine, incapables d'aligner deux passes ou des enchaînements dignes de ce nom. Dans ces conditions, ils ne doivent qu'au manque de réalisme de Dzeko qui, par deux fois, défie Lloris sans succès (tir trop mou, 18e, frappe au-dessus après un contre express orchestré par Pjanic, 22e), de ne pas être (logiquement) menés à la demi-heure de jeu. Le pire, c'est que ça dure toute une mi-temps, avec une multiplication de mauvais choix ou de maladresses techniques dans le camp tricolore, et surtout un flagrant manque d'agressivité qui fait ressembler ces onze Bleus à leurs cousins quinzistes face aux Tonga dix jours plus tôt. La sanction finit par tomber, imparable, sous la forme d'une belle frappe enroulée de Dzeko aux 18 mètres sur laquelle Lloris ne peut que constater les dégâts (0-1, 40e). Nasri le sauveur A la pause, la Bosnie est première du groupe, la France en barrages, et franchement, il n'y a rien à redire. Ou plutôt beaucoup à dire pour Laurent Blanc, tant son équipe a offert un visage consternant au cours de ce premier acte raté dans ses grandes largeurs. Au retour des vestiaires, difficile de constater un réel changement, si ce n'est que les Bosniens ont moins la possession du ballon. Après une tentative mal ajustée de Rémy (57e), Laurent Blanc décide de jouer son va-tout en faisant entrer Gameiro et Martin aux places de Cabaye et et Malouda (60e). Mais ce sont encore les visiteurs qui se créent la meilleure occasion par le poison Dzeko, dont la tête file de peu à côté (65e). Martin réplique sur coup franc (68e), sorti en corner par Begovic, remplaçant de Hasagic à la pause, et vraiment décisif trois minutes plus tard sur une autre coup franc de Nasri, qu'il détourne sur sa barre (72e). Un Nasri qui, en dépit d'une performance globalement décevante, va finalement endosser le costume du sauveur en poussant Spahic à la faute dans la surface après une série de dribbles puis en ne tremblant pas au moment d'ajuster Begovic d'un parfait contre-pied (1-1, 77e). le Stade de France hurle de soulagement, Ménez et Gameiro ne passent pas loin du 2-1, qui aurait été bien injuste pour cette Bosnie joueuse, que les Bleus reverront peut-être dans huit mois à l'Euro 2012, à condition qu'elle passe le cap des barrages... Dans un mois, les Bleus, eux, joueront en amical, déjà tournés vers leur prochain grand objectif.