La FFF les fait rêver

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Michael BALCAEN , modifié à
La présidence de la Fédération française de football a été l'objet d'une campagne acharnée. Fernand Duchaussoy, Noël Le Graët et Eric Thomas ont tous présenté leur projet et sillonné la France afin de convaincre le monde du football que leur projet était bien le meilleur pour les 18 mois à venir. Si le président sortant part avec les faveurs des pronostics pour l'élection du 18 juin, la lutte s'annonce serrée.

La présidence de la Fédération française de football a été l'objet d'une campagne acharnée. Fernand Duchaussoy, Noël Le Graët et Eric Thomas ont tous présenté leur projet et sillonné la France afin de convaincre le monde du football que leur projet était bien le meilleur pour les 18 mois à venir. Si le président sortant part avec les faveurs des pronostics pour l'élection du 18 juin, la lutte s'annonce serrée. Duchaussoy, Le Graët ou Thomas. Voilà le choix qui va être proposé le samedi 18 juin au football tricolore. Le nouveau mode d'élection avec des listes de 10 personnes a ouvert les appétits et sensiblement modifié l'approche des postulants. Malgré un poids porté à 37%, le monde professionnel ne suffirait pas à un candidat pour emporter la mise et diriger la FFF jusqu'au mois de décembre 2012, il a donc fallu montrer tout l'intérêt porté par chaque programme pour un football amateur qui détient encore 63% des clés de la maison... Ainsi, Fernand Duchaussoy et Noël Le Graët ont sillonné la France du football amateur à l'image de ce qui aurait été produit pour une élection politique. Les piques en tout genre ont volé sur le mode de la gouvernance passée d'un côté et celles concernant un bilan financier loin d'être aussi brillant qu'annoncé de l'autre. C'est une élection, sans le moindre cadeau. Si Fernand Duchaussoy préconise un "changement d'état d'esprit, de mentalité", il milite logiquement pour le football amateur en déclarant: "Je ne veux pas avoir de discours démagogique, mais il y a des engagements forts que je veux prendre. Il faut redonner au football amateur ce qu'il lui appartient et lui redonner des moyens et plus d'autonomie. Il faut absolument que l'argent qui vient du football professionnel pour le football amateur aille totalement au football amateur." Le Graët: "Une fédération avec plus de savoir-vivre" En face du président sortant, Eric Thomas qui avoue avoir eu "d'énormes difficultés à faire entendre notre voix. On se heurte à un mur, une instance qui a beaucoup de mal à mettre en place la démocratie qu'elle prêche, à accepter l'ouverture", ne semble pas en mesure de réellement avoir sa chance face aux deux mastodontes. De fait Noël le Graët s'est montré très actif et très critique envers son adversaire. "Il n'y a peut-être pas de différences folles entre les deux projets, mais pour ma part, je souhaite une fédération avec plus de savoir-vivre. Et quand on me posera une question, je ne répondrai pas: «Je ne suis pas au courant». Moi, je suis pour une fédération de mains fortes. Je prends l'engagement auprès de mes colistiers de regarder l'ensemble des dossiers, d'avoir des objectifs précis et de les mener à terme afin d'apporter des réponses claires", a notamment lancé l'ancien dirigeant de la Ligue. Le président de Guingamp a cherché à justement se détacher de cette image d'homme du foot pro qui lui colle à la peau. En charge des questions financières, il n'a eu de cesse de mettre son bilan en avant sans oublier son mot pour le football amateur qu'il estime représenter par le biais de sa liste ainsi qu'en prônant une "Fédération unie et apaisée" tout en ajoutant "toute ligne économique dédiée au foot amateur sera non seulement maintenue mais discutée et améliorée" ou en annonçant son intention de "mettre les présidents de district autour d'une table pour bâtir une politique fédérale commune". Autour des mots, la volonté forte est de faire évoluer une Fédération traumatisée par la Coupe du monde 2010 et l'affaire de Knysna, ou encore des problèmes de quotas et gênée aux entournures par des procès à son encontre (Sportfive autour du contrat Nike). Duchaussoy, Le Graët et Thomas assurent vouloir s'y atteler avec une énergie folle. Seul l'un d'eux en aura la possibilité.