La 30e journée au crible

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A.C. , modifié à
La 30e levée de la saison aura accouché de surprises de taille, avec la défaite du leader Lille à Monaco (0-1) et le nul concédé par son dauphin Marseille face à Toulouse (2-2). Lyon, vainqueur de Lens (3-0), en profite pour remonter sur le podium devant Rennes, victime de Brest et de Nolan Roux. A Arles-Avignon, la relégation n'est plus qu'une question d'heures, tandis qu'à Bordeaux, on s'ennuie ferme, pour rester poli...

La 30e levée de la saison aura accouché de surprises de taille, avec la défaite du leader Lille à Monaco (0-1) et le nul concédé par son dauphin Marseille face à Toulouse (2-2). Lyon, vainqueur de Lens (3-0), en profite pour remonter sur le podium devant Rennes, victime de Brest et de Nolan Roux. A Arles-Avignon, la relégation n'est plus qu'une question d'heures, tandis qu'à Bordeaux, on s'ennuie ferme, pour rester poli... LE FLOP : Adil Rami Adil Rami ou le discours à géométrie variable. Interrogé à chaud devant les caméras de Foot+ après la défaite lilloise à Monaco (0-1), le défenseur international du LOSC, auteur d'une "passe décisive" pour Park sur l'unique but de la partie, a "envoyé du lourd" en s'en prenant ouvertement à certains de ses coéquipiers: "Aujourd'hui, il y a des choses qui n'ont pas été très réglos de la part de quelques joueurs et ça commence à me casser les couilles. Soit tu joues avec ton coeur et tu donnes ton corps à la science, soit tu calcules et tu n'es pas fait pour jouer à Lille." A qui s'adressait cette violente sortie ? A Gervinho, coupable d'un geste d'énervement sur Adriano qui lui a valu d'être expulsé ? Toujours est-il que, quelques minutes plus tard, c'est un Rami profil bas qui s'est présenté devant la presse, visiblement remis dans le droit chemin par ses dirigeants: "A la fin du match, sous le coup de l'énervement, j'ai prononcé des mots qui ont dépassé ma pensée. C'est vrai, on est des compétiteurs et on n'aime pas perdre. Même si l'erreur vient de moi, je n'accepte pas la défaite. Je suis un garçon comme ça, qui réagit à chaud parfois. Au-delà de ça, je regrette évidemment mon action où on prend le but. Je m'en veux car j'ai fait perdre un point à mon équipe." La semaine qui s'ouvre ne sera pas de trop, pour ramener de la sérénité au sein d'un groupe sans doute moins habitué que d'autres à vivre sous pression. LE TOP : Lyon Au terme d'une semaine sous haute tension, marquée notamment par le coup de gueule poussé dimanche dernier dans les vestiaires du Ray par Hugo Lloris après le nul concédé à Nice (2-2), un spectaculaire choc à l'entraînement entre Cris et Grenier (le Brésilien ne s'est pas excusé sur le coup), ou encore une altercation verbale entre Aly Cissokho et un supporter - sans oublier les incertitudes persistantes sur l'avenir de Claude Puel - l'Olympique lyonnais a prouvé qu'il avait des ressources mentales en dominant facilement le Racing Club de Lens (3-0). Avec Cris sur le banc et Toulalan à sa place en défense centrale, les Rhodaniens ont piétiné pendant 55 minutes avant de se voir offrir un premier but sur un plateau par Bedimo, qui a trompé son propre gardien. Derrière, l'OL a déroulé, se permettant même le luxe de rater un penalty dans le temps additionnel par Ederson, pour une victoire qui a tout de la très bonne affaire puisque lors de cette même 30e journée, aucune des trois équipes qui le devançait n'a gagné. Un coup de gueule et ça repart ? Interrogé dimanche devant les caméras de Canal+ sur sa sortie inhabituelle, Hugo Lloris a répondu: "Il a fallu que ça sorte car c'était intolérable de perdre deux points bêtement (à Nice). Si ça a permis de remettre de l'ordre, tant mieux. Je suis quelqu'un d'assez calme, mais il y a des limites. On est tous des sportifs de haut niveau, quand quelque chose traîne, il faut le dire. Maintenant, ce n'est pas grâce à ça qu'on a su trouver les bonnes réponses, mais parce que chacun s'est remis en question." Voilà l'OL, invaincu depuis neuf matches en L1, qui regarde de nouveau vers le haut. Vers le titre ? Ça passera par un résultat dimanche prochain au Parc des princes... LE JOUEUR : Nolan Roux "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Cette citation signée Alphonse de Lamartine est tout à fait adaptée à la situation du Stade brestois. Privé sur blessure de son attaquant vedette Nolan Roux pendant plus de trois mois, le club finistérien n'a pris que sept points pendant cette longue période, dégringolant au classement à la vitesse grand V. Avant de recevoir le Stade rennais samedi, l'équipe d'Alex Dupont était même sous la menace de la relégation, menace provisoirement écartée en grande partie grâce à Nolan Roux qui, pour son retour sur la pelouse du stade Francis-Le Blé (qu'il n'avait plus foulée depuis la venue de Marseille le 22 décembre), a retrouvé le chemin des filets d'une somptueuse frappe de plus de 30 mètres qui a fini sa course dans la lucarne droite de Nicolas Douchez. Le sixième but de la saison pour celui qui est suivi de près par Laurent Blanc et son staff, un but qui a mis Brest sur la voie d'une victoire 2-0, ce qui lui permet d'interrompre une série négative de quatre victoires de rang. "Même si Nolan n'est pas le Stade brestois, sa présence apporte beaucoup, s'est réjoui après coup "Sir" Alex Dupont, sur le site du club. Avec lui, l'équipe est plus forte, elle prend confiance et il y a un danger permanent.". Brest respire de nouveau. LA STAT : 22 Comme le nombre de points séparant Arles-Avignon, bon dernier de la Ligue 1 avec 13 points, et Caen, le 17e, qui en compte 35. Si cet écart reste le même à l'issue de la 31e journée, qui verra la formation dirigée par Faruk Hadzibegic recevoir Valenciennes (qui compte le même nombre de points que Caen), l'ACA sera officiellement en Ligue 2 à sept journées de la fin de son premier exercice parmi l'élite. Restera aux partenaires de Meriem, auteurs d'un nul 0-0 samedi à Bordeaux, de tenter d'éviter de rentrer dans le livre des records de la Ligue 1: celui du plus faible nombre de points inscrits, détenu depuis la saison 1988-89 par le Racing Club de Lens avec 17 unités, lui tend en effet les bras. LA PHRASE : "On se fait ch... !" Scandée pendant de longues minutes en deuxième période par les supporters girondins à l'occasion de la réception d'Arles-Avignon, cette phrase doit encore résonner dans les têtes des hommes de Jean Tigana. La fin de saison s'annonce décidément bien longue pour une équipe qui, si elle est quasiment sauvée avec 40 points, n'en finit pas d'aligner les prestations indignes, désolant semaine après semaine son président Jean-Louis Triaud. Samedi dernier, impuissant, ce dernier a estimé que les joueurs avaient été "proches du néant", ajoutant: "Ils ne sont pas dignes du club". Difficile de ne pas lui donner raison, mais avec cet effectif, les Girondins avaient-ils les moyens de viser plus haut cette saison ? LE SONDAGE Sans surprise, c'est la tête du classement qui monopolise votre attention sur cette 30e journée, avec un trio serré: c'est la bonne affaire réalisée par l'OL suite à son succès sur Lens (3-0) qui l'emporte d'une courte tête (28%) devant les points gâchés par Marseille face à Toulouse (24%) et le faux pas de Lille à Monaco (23%). Loin derrière, égalité parfaite avec 7% des suffrages entre le réveil du PSG à Caen, le piteux nul de Bordeaux face à Arles-Avignon et le magnifique but de Nolan Roux, synonyme de défaite à Brest pour Rennes, tandis que ferme la marche Auxerre qui redevient relégable (3%). L'AJA coulerait-elle en silence ?