LA POLEMIQUE - Chabal doit-il être puni ?

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LA POLEMIQUE - L'international français a été mis à pied par son club après ses propos sur les arbitres.

"Je dis ce que je pense : les arbitres du Top 14 sont nuls." Cette phrase prononcée lors d'un entretien au Journal du dimanche a mis le feu aux poudres. Et les extraits de son autobiographie ont attisé les braises. Mis à pied par son club jusqu'au 11 mai, le joueur sera auditionné le 12 par la commission de discipline de la ligue nationale de rugby. Il risque une suspension de 100 jours maximum et une amende pouvant atteindre 1.500 euros. La rédaction d'Europe 1 est divisée sur les sanctions à donner... ou non.

Nicolas Rouyer, de la rédaction d'Europe1.fr

"Sébastien Chabal connaît trop bien le monde des médias pour ne pas savoir que ses petites bombes lâchées contre les arbitres dans le JDD et dans son autobiographie allaient finir par exploser. Cette polémique montre le danger qu'il y a souvent à mélanger sport et communication. Que Chabal écrive sa biographie (à 33 ans) et en fasse la promotion, soit. D'autres sportifs l'ont fait avant lui. Mais la sortir (la date de sortie n'est jamais un hasard) en plein sprint dans le Top 14 et à moins d'un mois de l'annonce de la sélection des Bleus pour la Coupe du monde est évidemment un mauvais choix. Et le voilà, le Racing et lui, à devoir gérer cette affaire au lieu d'être focalisés sur leur fin de saison. Quant aux allusions sur les prétendus avantages accordés à Castres, était-ce vraiment le lieu et plus encore le moment de les évoquer, sans argument ni preuve tangible ? Chabal semble avoir fait tout à l'envers. Et c'est plus grave qu'un en-avant. Alors, il ne faut pas le brûler sur la place publique, mais le condamner. Pour l'exemple et pour éviter que tout le monde se mette à parler à tort et à... travers en pleine compétition."

Guilhem Garrigues, du service des sports d'Europe 1

"Sébastien Chabal ne fait que dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Mais avec sa notoriété, rien ne lui est épargné. Dans son livre, dont l’extrait sorti du contexte suscite la polémique, le troisième ligne soulève un vrai problème : la professionnalisation des arbitres dans le rugby français. Le top 14 est de plus en plus serré, le jeu va de plus en plus vite, et les règles évoluent sans cesse. L’arbitre de champ doit être épaulé par de vrais assistants. Ce qui veut dire d’autres arbitres compétents. Le réservoir paraît maigre face aux besoins. Surtout que le cahier des charges de la direction de l'arbitrage est large ( Pro D2, etc.). Quant à dire que certains clubs sont protégés, cela fait partie des mythes qui hantent ce milieu, des rumeurs qui font jaser autour du zinc lors des troisièmes mi-temps. Elles sont l’œuvre de beaucoup de spéculations, au même titre que ces fameuses bagarres entre joueurs dans les chambres d’hôtel pendant les tournées. Elles sont souvent évoquées, mais rarement prouvées..."