L'histoire attend encore les Bleus

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Régis AUMONT , modifié à
L'équipe de France tente dimanche de remporter un quatrième grand titre consécutif lors de la finale du Mondial 2011. En cas de succès face au Danemark, les Bleus égaleront la Suède et la Roumanie avec quatre couronnes mondiales. Mais à Malmö, située à 35km de Copenhague, les Experts devront calmer l'euphorie danoise sur et autour du terrain.

L'équipe de France tente dimanche de remporter un quatrième grand titre consécutif lors de la finale du Mondial 2011. En cas de succès face au Danemark, les Bleus égaleront la Suède et la Roumanie, seules nations à avoir jusque-là décroché quatre couronnes mondiales. Mais à Malmö, située à 35km de Copenhague, les Experts devront calmer l'euphorie danoise sur et autour du terrain. C'est une nouvelle page de l'histoire du handball qu'essaient d'écrire, dimanche, Claude Onesta et sa bande. Après avoir réussi le triplé JO-Mondial-Euro entre 2008 et 2010, l'équipe de France se trouve à une victoire de conserver son titre de championne du monde et de revenir à hauteur de la Suède et de la Roumanie, les deux seuls pays à s'être coiffés de quatre couronnes mondiales depuis la première édition en 1938. Des Barjots, sacrés en Islande en 1995, aux Experts titrés en Croatie en 2009, en passant par les Costauds, champions du monde à domicile en 2001, le handball français s'est construit un gigantesque palmarès dont la première ligne fut écrite lors des Jeux olympiques de Barcelone, en 1992. L'équipe de France d'aujourd'hui, articulée autour des cadres que sont les Fernandez, Omeyer, Karabatic, Gille et Dinart, a placé depuis trois ans la barre très haut. Au point de dégager souvent un sentiment d'invincibilité, conforté depuis le début du Mondial suédois puisque les Français n'ont pas perdu un seul match sur la route de la finale. Ces Bleus, bien que privés de Daniel Narcisse et Guillaume Gille, ont jusque-là survolé leur sujet. Une impression de maîtrise collective dégagée par la supériorité de ses individualités. Un groupe qui vit bien, sous la coupe d'un staff privilégiant l'autogestion, et dont l'envie commune étouffe depuis des années les desseins individuels. Onesta: "On partait un petit peu dans l'inconnu" Mais pour assouvir sa soif d'or, l'équipe de France a encore un de ses dix travaux à accomplir. Le plus ardu sans doute, face au Danemark. Champions d'Europe en 2008, les Danois ont été d'une efficacité déconcertante depuis leurs premiers pas en Suède. Plus forts que les Français d'un point de vue mathématique, avec neuf victoires au compteur (les Bleus ont concédé un nul face à l'Espagne), les joueurs d'Ulrik Wilbek, ancien mentor des féminines avec lesquelles il a remporté un titre olympique (1996) et mondial (1997), ont au passage battu la Croatie, la Pologne, la Suède et l'Espagne. Et pour corser l'affaire, Malmö étant située à 35 kilomètres de Copenhague, ils pourront compter sur une salle pleine et quasiment entièrement acquise à leur cause. Claude Onesta s'en amusait d'ailleurs samedi, à la veille de cet ultime grand rendez-vous: "C'est la première fois qu'on va jouer deux fois à l'extérieur face à une équipe différente dans la même compétition." Le sélectionneur, qui a aussi avoué qu'il avait craint avant l'épreuve que ce Mondial se révèle compliqué: "Cette année, l'équipe est tout de même différente car on a dû lancer des jeunes joueurs avec l'obligation de leur confier des responsabilités très vite, expliquait-il. On partait un petit peu dans l'inconnu. Et on sentait qu'on pouvait déraper. Cette performance était donc pour nous plus improbable que celle du dernier Euro par exemple, où là, nous avions tout le monde. Il a fallu être imaginatif et que les cadres assurent." Ce fut le cas, à l'instar d'un Bertrand Gille exceptionnel jusque-là. Encore faut-il bien finir le travail, pour apporter à la France son septième grand titre, elle qui, de manière assez incroyable, n'a perdu qu'une de ses sept finales dans l'une des trois compétitions majeures, lors du Mondial 1993...en Suède. Didier Dinart, double champion du monde et d'Europe, médaillé d'or olympique à Pékin, citait Bruno Martini, ancien gardien de l'équipe de France, à l'issue de la victoire en demi-finale: "Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne." Voilà ce qu'il reste à faire à l'équipe de France dimanche pour asseoir un peu plus encore sa position au sein du Panthéon du handball et du sport français.