L'avertissement de "MLD"

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Thomas PISSELET , modifié à
Dans un entretien accordé vendredi au Monde, Margarita Louis-Dreyfus fait part de sa souffrance de voir l'OM autant en difficulté sportive et financière. Le propriétaire du club marseillais s'impatiente, rappelant qu'elle a donné à Didier Deschamps "tous les moyens pour réussir", et affirme qu'elle est "libre de vendre demain".

Dans un entretien accordé vendredi au Monde, Margarita Louis-Dreyfus fait part de sa souffrance de voir l'OM autant en difficulté sportive et financière. Le propriétaire du club marseillais s'impatiente, rappelant qu'elle a donné à Didier Deschamps "tous les moyens pour réussir", et affirme qu'elle est "libre de vendre demain". Quand Margarita Louis-Dreyfus s'en mêle, c'est que les choses vont mal à l'OM. Vraiment mal. Comme les supporters marseillais, la propriétaire du club, qui a pris la succession de son défunt mari à l'été 2009, "souffre" des résultats actuels de l'équipe dirigée par Didier Deschamps. Une douleur qu'elle exprime ce vendredi dans les colonnes du journal Le Monde et qui sonne, pour l'entraîneur olympien, comme une mise en garde. "Robert a laissé sa santé pour Marseille. Je suis contente d'avoir donné cette chance à ce club, qui est devenu champion de France, explique-t-elle. Mais, aujourd'hui, la situation est compliquée et je ne peux pas la laisser comme cela." Treizièmes de Ligue 1 après neuf journées de championnat, et surtout très poussifs dans le jeu, les Olympiens ne sont pas au niveau auquel ils prétendaient en début de saison. Une situation irritante pour "MLD", qui estime avoir donné à Didier Deschamps "tous les moyens et tous les pouvoirs sportifs pour réussir". Autrement dit, la pression est clairement sur les épaules de l'entraîneur marseillais. "Maintenant, c'est à lui de montrer ce qu'il peut faire", assure-t-elle. "DD" est-il pour autant sur un siège éjectable ? Pas forcément. En tout cas pas maintenant. "Quand on est à l'OM, l'objectif reste de terminer dans les trois premiers du championnat", dit-elle, afin de décrocher une place en Ligue des champions qui, pour les finances du club, est nécessaire si l'OM veut continuer à grandir. Labrune calme le jeu L'autre menace qui plane sur le club est celui de sa revente, Margarita Louis-Dreyfus en ayant pris les commandes plus pour des raisons sentimentales qu'économiques. "Je suis libre de vendre demain, mais ce genre de décision est toujours dur à prendre, assure-t-elle. Il n'est pas logique que je garde le club. Si j'étais une vraie businesswoman, très raisonnable, je l'aurais déjà vendu. Je ne l'ai pas cédé, même si Robert m'a laissée libre de faire ce que je veux avec Marseille. Robert dépensait son argent par amour de l'OM, le Qatar (actionnaire du PSG, ndlr), pour le business. Mais moi, je ne suis ni Robert ni le Qatar." L'OM ne devra donc pas être surpris si, dans un avenir proche, "MLD" décide de s'en séparer. "Le train de vie du club est trop élevé, ajoute-t-elle. Et, en plus, l'OM ne joue pas comme il devrait par rapport à l'argent que je donne. Sur les deux dernières saisons, on a dépensé beaucoup plus d'argent qu'on en a gagné." Margarita Louis-Dreyfus s'exprime suffisamment rarement dans la presse pour prendre la mesure de chacun de ses mots. Mais le président phocéen Vincent Labrune, qui a réagi sur le site du club, n'est pas inquiet. "Elle ne fait que rappeler des évidences, dit-il. Elle remet juste une nouvelle fois en perspective ses engagements envers l'OM. [...] Sa priorité et la nôtre restent toutefois de veiller à ce que la situation sportive se rétablisse très rapidement." Elle le rappellera d'ailleurs aux joueurs et au staff jeudi prochain.