L'affaire Galgo secoue l'Espagne

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T. P. , modifié à
Mauvaise élève en matière de lutte contre le dopage, l'Espagne tourne en boucle depuis jeudi dernier autour de l'affaire Galgo. Une vaste opération menée par la police ibérique, débutée en avril dernier, qui touche principalement l'athlétisme. Mais pourrait bien s'étendre à d'autres sports, football compris.

Mauvaise élève en matière de lutte contre le dopage, l'Espagne tourne en boucle depuis jeudi dernier autour de l'affaire Galgo. Une vaste opération menée par la police ibérique, débutée en avril dernier, qui touche principalement l'athlétisme. Mais pourrait bien s'étendre à d'autres sports, football compris. Aucun sportif espagnol n'est à l'abri. L'opération anti-dopage baptisée "Galgo" (lévrier), débutée en avril dernier, a pris un tournant dramatique jeudi lorsque la police a procédé à quatorze arrestations. Principaux visés: les athlètes. Très populaire dans son pays, la spécialiste du demi-fond Marta Dominguez, 35 ans, a ainsi vu son domicile perquisitionné avant d'être suspendue de ses fonctions de vice-présidente de la fédération par Jose Maria Odriozola, président de la RFEA. Lundi, la championne du monde de 3000 mètres steeple est sortie de son silence pour nier être mêlée à un quelconque trafic de drogue. "Je ne me suis jamais livrée à une contrebande de substances dopantes, a-t-elle déclaré à l'agence de presse EFE. Jusqu'ici, personne ne m'a dit disposer de preuves à charge contre moi. En outre, après huit mois d'enquête, la Garde civile m'a affirmé que je n'étais citée qu'en simple qualité de témoin dans cette affaire." Une affaire qui secoue le mouvement sportif espagnol dans son ensemble. L'opération a commencé il y a huit mois quand les forces de l'ordre ont découvert l'existence d'un groupe soupçonné d'aider des athlètes de haut niveau à se procurer des produits dopants. Selon le ministère espagnol de l'Intérieur, des médecins sportifs, des pharmaciens, des entraîneurs, des préparateurs, des représentants de sportifs et des sportifs sont soupçonnés d'atteinte à la santé publique. "On ne m'accuse pas de dopage, mais de quelque chose de bien plus grave, de trafic de substances prohibées (...), de faire fortune aux dépens de la santé de mes camarades sportifs. J'ai ma propre version des événements mais j'en réserve la primeur au juge", a ajouté Marta Dominguez. Fuentes encore dans le coup ? Dans l'oeil du cyclone, Jose Maria Odriozola a lui refusé de quitter la tête de la fédération espagnole d'athlétisme. "Je ne démissionnerai pas. J'ai le sentiment d'être l'une des principales victimes, car je pense avoir rempli toutes mes obligations et avoir lutté depuis plus de trente ans contre le dopage", s'est-il défendu, en prenant la parole pour la première fois devant les journalistes depuis que l'affaire a éclaté. Parmi les suspects interpellés, certains sont déjà impliqués dans l'affaire Puerto, qui a ébranlé le cyclisme espagnol en 2006. Un médecin du sport arrêté à Las Palmas dont les initiales sont E.F. serait Eufemiano Fuentes, ancien médecin des équipes cyclistes Once et Kelme. Un homme qui collectionne les casseroles. Cité par un de ses anciens codétenus, le sulfureux médecin a fait la Une de toute la presse ibérique lundi puisqu'il aurait déclaré: Si je parlais, nous retirerions tout de suite le championnat d'Europe (2008) et la Coupe du monde (2010) à l'Espagne." Cela ne représente en rien une preuve que le football est gangréné, même si les soupçons sont de plus en plus épais. Xavi, le milieu de terrain du F.C. Barcelone et de l'équipe d'Espagne, cité par le quotidien Sport, a lui aussi botté en touche: "Nous pouvons dire qu'il n'y a aucun type de dopage, que nous avons remporté le Mondial avec la certitude qu'il n'y a eu aucun joueur dopé. Nous sommes tranquilles, il n'y a aucun problème." Ce n'est visiblement pas l'avis de la justice.