L'Europe en 2018, et après ?

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Yannick SAGORIN , modifié à
C'est en pleine tourmente et malgré les soupçons de corruption qui pèsent sur son institution que la Fifa s'apprête à désigner jeudi les deux prochains organisateurs de la Coupe du monde de football. Alors que les spéculations vont bon train, il n'est guère qu'une certitude aujourd'hui: l'Europe accueillera l'événement en 2018. Le Mondial 2022 étant pour sa part promis à une destination plus exotique.

C'est en pleine tourmente et malgré les soupçons de corruption qui pèsent sur son institution que la Fifa s'apprête à désigner jeudi les deux prochains organisateurs de la Coupe du monde de football. Alors que les spéculations vont bon train, il n'est guère qu'une certitude aujourd'hui: l'Europe accueillera l'événement en 2018. Le Mondial 2022 étant pour sa part promis à une destination plus exotique. Alors que l'organisation Transparency International sous-entendait lundi que la Fédération internationale de football (Fifa) songeait à revoir ses plans, dans l'attente des conclusions d'une enquête indépendante sur la corruption présumée de certains de ses membres, le grand vote aura bien lieu, ce jeudi à Zurich. Près de deux ans après l'appel à candidatures lancé le 15 janvier 2009, la Fifa va trancher, en désignant les successeurs du Brésil au rang des pays hôtes de la Coupe du monde de football. A ce jour, 16 nations ont eu ce privilège: l'Uruguay d'abord, en 1930, puis l'Italie (1934 et 1990), la France (1938 et 1998), le Brésil (1950 et 2014), la Suisse (1954), la Suède (1958), le Chili (1962), l'Angleterre (1966), le Mexique (1970 et 1986), l'Allemagne (1974 et 2006), l'Argentine (1978), l'Espagne (1982), les Etats-Unis (1994), la Corée du Sud et le Japon, conjointement (2002), et enfin l'Afrique du Sud (2010). Les Anglais, les Espagnols, les Japonais, les Coréens et les Américains remettraient bien ça dans les prochaines années. Avec un avantage certain pour les Européens, assurés de recevoir en 2018. A la veille du verdict, là réside la seule certitude: après avoir fait escale en Afrique et s'être ressourcée en Amérique du Sud, la Coupe du monde reviendra au Vieux continent. Outre l'Angleterre et l'Espagne, associée pour l'occasion au Portugal, seuls les Pays-Bas conjugués à la Belgique et la Russie sont en effet volontaires pour accueillir la grand-messe du ballon rond en 2018. Une évidence qui ouvre donc le champ à l'Australie, aux Etats-Unis, au Japon, à la Corée du Sud et au Qatar, candidats pour leur part à l'organisation du Mondial 2022. D'autant que la règle de l'alternance, qui n'est certes plus à observer depuis la désignation du Brésil pour 2014, semble être ancrée désormais dans l'esprit des grands décisionnaires. Un lobbying anglais déjà éprouvé Malgré le lobbying tenace de l'Angleterre - un opportunisme agressif qui a fait ses preuves dans l'attribution des Jeux Olympiques 2012 - ou du Qatar, sans oublier la Russie chère à un Vladimir Poutine qui s'était beaucoup investi dans la candidature victorieuse de Sotchi pour les Jeux d'hiver 2014, aucun favori ne paraît pourtant se dégager à l'approche du dénouement. "Personne ne peut dire de quel côté penchera la balance, et personne ne peut le savoir, quoi qu'en disent certains", estimait dernièrement Andy Anson, président du comité de candidature de l'Angleterre. A en croire Sepp Blatter, les rapports techniques, certes éliminatoires, ne sont du reste plus aussi décisifs qu'ils pouvaient l'être par le passé. "Il ne servirait à rien de rédiger de tels rapports si ces informations n'étaient pas utilisées par ceux qui vont voter, mais nous ne parlons pas seulement de l'institution Coupe du monde, nous parlons aussi d'êtres humains, qui peuvent avoir d'autres idées que celles disponibles sur ces documents." Russie 2018 et Australie 2022, c'est peut-être pour demain...