L'Aviron fait sa révolution

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Par Laurent Duyck , modifié à
Nouveau président, nouveau staff, Alain Afflelou, l'actionnaire majoritaire de l'Aviron Bayonnais, n'a pas fait dans la dentelle pour secouer son club. Ce dernier, qui prend le relais de Michel Cacouault, s'est adjoint les services de Jean-Pierre Elissalde en qualité de conseiller sportif. Lequel prendra en main l'équipe première, aidé de l'ancien coach d'Agen et du Stade Français, Didier Faugeron, et de l'actuel entraîneur de l'US Colomiers, Pierre-Henry Broncan.

Nouveau président, nouveau staff, Alain Afflelou, l'actionnaire majoritaire de l'Aviron Bayonnais, n'a pas fait dans la dentelle pour secouer son club. Ce dernier, qui prend le relais de Michel Cacouault, s'est adjoint les services de Jean-Pierre Elissalde en qualité de conseiller sportif. Lequel prendra en main l'équipe première, aidé de l'ancien coach d'Agen et du Stade Français, Didier Faugeron, et de l'actuel entraîneur de l'US Colomiers, Pierre-Henry Broncan. Il est fou Afflelou ? Pour parodier une célèbre pub du lunetier, les supporteurs de l'Aviron Bayonnais, mais aussi certains joueurs, doivent aujourd'hui se demander quelle mouche a donc piqué Alain Afflelou. Ce dernier, vice-président et actionnaire majoritaire du club basque (à hauteur de 4 millions d'euros par an), n'avait pas caché son irritation devant le manque de résultat de son équipe depuis le début de la saison (11e avec 20 points après 12 journées). Mais celle-ci ne laissait pas présager une telle réaction au lendemain de la défaite ramenée dimanche d'à Agen (37-18), celle de trop, cinq jours après celle concédée de justesse dans le derby basque contre le BO (21-19). "Je ne pense pas être un capricieux. Mais j'ai eu la désagréable sensation que les joueurs ne savaient pas ce qu'ils devaient faire et ne pas faire", se défendait-il dès lundi soir auprès de nos confrères de L'Equipe pour justifier sa décision de changer de staff. "A Agen, on avait l'impression de voir courir un poulet sans tête. Mon sentiment, c'est qu'on a une belle voiture mais que les pilotes n'étaient pas à la hauteur." Exit donc Christian Gajan, le directeur sportif de l'Aviron et ses adjoints Thomas Lièvremont et Frédéric Tauzin, qui avaient survécu à la crise de croissance du club en avril dernier. Et si l'information, dévoilée par Canal+, avait pris de court le club, au point de publier un démenti lundi soir, le retour aux affaires de Jean-Pierre Elissalde, en qualité de "conseiller du président", a été confirmé ce mardi matin par un communiqué. Puis précisé à l'occasion d'une conférence de presse. "La mission de Jean-Pierre Elissalde dure six mois pour travailler sur la politique sportive du club, remettre le club dans des conditions qui lui permettront d'aller le plus haut possible", déclarait Michel Cacouault, le président... sortant de l'Aviron Bayonnais. Elissalde, entraîneur de passage, conseiller sur la durée ? Car voilà l'autre information de la journée, Alain Afflelou, après s'être volontairement caché derrière Cacouault pendant les six mois qui ont suivi sa prise de pouvoir, souhaite prendre la main et s'impliquer plus directement dans les affaires courantes de l'Aviron. Un passage de témoin "prévisible" selon Cacouault qui s'est toujours défini comme un "président de transition". Et ce dernier, qui proposera la nomination d'Afflelou samedi au cours d'un conseil d'administration, de se justifier : "Je n'ai pas la compétence sportive, il faut savoir faire des choix et bien s'entourer. A partir du moment où on nomme Jean-Pierre Elissalde, sa mission englobe aussi le recrutement des nouveaux entraîneurs. Je ne pense pas que cela déstabilise le club, j'ai fait le boulot, Alain est clairement impliqué dans le club, il a un rôle, c'est beaucoup plus clair, beaucoup plus simple pour tout le monde." Reste que rien n'est jamais simple avec l'Aviron qui a consommé 13 entraîneurs depuis 2004 et son retour parmi l'élite. Nommé avec six mois d'anticipation conseiller du président, donc d'Afflelou, Elissalde jouera également les pompiers de service jusqu'à la fin de la saison. L'ancien demi de mêlée international (5 sélections de 1980 à 1981), manager de l'Aviron de septembre 2006 à mars 2008, prendra ainsi en main l'équipe première, épaulé de l'ancien coach d'Agen et du Stade Français, Didier Faugeron, pour les arrières et... de l'actuel entraîneur de l'US Colomiers, Pierre-Henry Broncan, pour les avants, lequel, selon Sud Ouest, n'interviendra que deux jours par semaine sur la côte basque... Vous avez dit compliqué ? Elissalde, qui avait l'habitude de faire valoir sa liberté de ton sur Canal+, s'en accommode. Et fixe clairement la ligne à suivre sur le terrain, comme en dehors. "Je sais aussi que rien n'est simple avec les joueurs, dit-il sur le site du club. Mon anglais est limité mais pour moi c'est: « combat, combat, combat ». Si après on peut jouer, on jouera. Doit-on privilégier le jeu au détriment du combat ? On l'a vu un peu partout ces derniers mois, tout le monde rêve de plans de jeu séduisant. Tout ça ne tient pas, les relations humaines ne tiennent pas, les joueurs ne trouvent pas leur compte. Que les choses soient claires : je défendrai ce point de vue." Avec le risque de perdre son titre de tête pensante du président à devenir son bras armé pendant six mois...