L'Angleterre ose tout

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S.L. , modifié à
Conforté autant par sa victoire dans le dernier Tournoi que par l'émergence d'une nouvelle génération à laquelle Martin Johnson semble disposé à confier le pouvoir, le XV de la Rose, opposé aux Gallois samedi, à Twickenham, en match de préparation, affiche toute sa confiance et sa détermination à l'idée de récupérer son titre mondial cet automne en Nouvelle-Zélande. Cette Angleterre, prête à enfiler un maillot noir au pays des Blacks, ne doute de rien.

Conforté autant par sa victoire dans le dernier Tournoi que par l'émergence d'une nouvelle génération à laquelle Martin Johnson semble disposé à confier le pouvoir, le XV de la Rose, opposé aux Gallois samedi, à Twickenham, en match de préparation, affiche toute sa confiance et sa détermination à l'idée de récupérer son titre mondial cet automne en Nouvelle-Zélande. Cette Angleterre, prête à enfiler un maillot noir au pays des Blacks, ne doute de rien. Entre répulsion et admiration, Marc Lièvremont, réagissant à l'initiative de l'équipe d'Angleterre d'utiliser un deuxième jeu de maillot noir cet automne, en Nouvelle-Zélande, au pays des All Blacks, dans le cadre de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), évoquait en début de semaine, à Marcoussis, la "provocation" du XV de la Rose. "Ils sont forts, ces Anglais !, lâchait le sélectionneur tricolore. Le fait de jouer en noir en Nouvelle-Zélande, c'est quand même un acte fort, une provocation d'une certaine manière, mais qu'ils vont, j'en suis sûr, assumer pleinement et qui va renforcer leur cohésion. C'est à la fois agaçant pour certains, je peux le comprendre, mais c'est aussi quand même drôlement fort." Justement, les Anglais se sentent forts, très forts même à l'heure d'ouvrir face au Pays de Galles samedi, à Twickenham, revêtus de leur nouvelle livrée noire, leur série de test-matches préparatoires au Mondial (*)."Jouer pour votre pays vous inquiète plus que la couleur du maillot que vous portez. Même si nous jouions en pyjama, ça ne me dérangerait pas", commente l'ailier Chris Ashton dans The Independant. Huit ans après le sacre d'une équipe d'Angleterre devenue en Australie la première nation de l'hémisphère nord sacrée championne du monde, le XV de la Rose, encore finaliste en 2007, caresse ouvertement l'ambition d'une reconquête du trophée. Sous les ordres d'un Martin Johnson, dont l'aura de champion du monde transpire forcément, l'Albion bombe le torse, persuadée qu'elle a la stature d'un favori pour le titre suprême. Tindall: "Tant de jeunes joueurs, qui aiment porter le ballon et s'éclater avec..." Sans atteindre le parcours parfait de 2003 quand l'Angleterre débarquait en Australie, auréolée de victoires à domicile face à l'Australie et la Nouvelle-Zélande, assorties d'un Grand Chelem dans le Tournoi, l'équipe de Martin Johnson, après bien des tâtonnements, a vu éclore une génération de nouveaux joueurs talentueux, capable de la faire entrer dans une nouvelle dimension. En premier lieu dans le jeu, à en croire le capitaine -il abandonnera samedi le brassard à Lewis Moody- et jeune marié, Mike Tindall: "Nous n'avons pas joué un rugby aussi bon que nous l'aurions voulu parce qu'avant tout, nous ne voulions pas commettre d'erreurs," souligne au sujet de la campagne de 2003, sur la BBC, l'un des derniers champions du monde encore présents au sein du squad avec Steve Thompson et Jonny Wilkinson. "Cette fois, nous avons tant de jeunes joueurs, qui aiment porter le ballon et s'éclater avec, nous avons l'intention d'attaquer les équipes et de jouer un rugby rapide." A l'équipe frileuse et méthodique de l'époque succéderait donc un ensemble ambitieux et ouvert sur le jeu, porté par les Foden, Ashton et autre Youngs. "Notre préparation est un peu différente de 2003, tout s'est déplacé. Notre jeu entier a changé," ajoute le trois-quarts centre. "En tant qu'équipe, nous avons traversé différentes époques, passant d'un jeu basé avant tout sur la dimension physique, mais maintenant, tout est porté sur la course, le contrôle du ballon pour favoriser l'attaque." Cette équipe anglaise ne doute de rien, certainement pas de ses moyens et de ses intentions, toujours ajustables par un Martin Johnson, qui n'oubliera jamais de resserrer les boulons de l'ensemble si nécessaire, pas plus que la recette d'un jeu minimaliste, si les conditions l'imposent. Mais ce vent de fraîcheur n'a rien d'une vue de l'esprit, qui voit "Johno" ne pas hésiter à couper à l'entame de cette dernière ligne droite cinq de ses joueurs, parmi lesquels un Joe Worsley aux trois Coupes du monde, pour maintenir deux minots, Charlie Sharples, 21 ans, et Manu Tuilagi, 20 ans, tous deux pressentis pour intégrer le squad définitif de l'Angleterre. Deux arrières prometteurs que Johnson osera aligner samedi, à Twickenham, face aux Gallois. (*) L'Angleterre retrouvera les Gallois samedi prochain, au Millennium de Cardiff, puis l'Irlande le 27 août, à l'Aviva Stadium de Dublin.