Kombouaré: "Je suis de passage"

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Thomas Siniecki , modifié à
Antoine Kombouaré était bien sûr heureux de la victoire du PSG face à Auxerre (3-2), dimanche lors de la 16e journée de Ligue 1. Mais l'entraîneur parisien s'est aussi montré désabusé, ou plutôt fataliste, quant à sa condition. S'il espère poursuivre sa mission au sein du club de la capitale, il s'évertue surtout à rester positif. Contre vents et marées.

Antoine Kombouaré était bien sûr heureux de la victoire du PSG face à Auxerre (3-2), dimanche lors de la 16e journée de Ligue 1. Mais l'entraîneur parisien s'est aussi montré désabusé, ou plutôt fataliste, quant à sa condition. S'il espère poursuivre sa mission au sein du club de la capitale, il s'évertue surtout à rester positif. Contre vents et marées. Antoine, c'était un peu laborieux mais l'essentiel est assuré... L'objectif, c'était la victoire. Je suis content de ce que les joueurs ont montré, dans leur mentalité, l'état d'esprit, la qualité de jeu. Je n'irai pas jusqu'à dire que je suis maso, mais ça me plaît parce que c'était dans la difficulté, ça prouve que les joueurs ont du caractère. Ça a été très intéressant de voir la réaction des joueurs dans cette configuration. Ils répondent présent, je suis content. Au vu du contexte qui vous entoure, vous savourez ? Non. Je félicite les joueurs, si on a gagné c'est parce qu'ils ont fait le boulot. Ils ont fait abstraction de tout ce qui se dit sur moi. Je suis content de leur comportement. Après, le message reste le même: ce n'est que du foot. On peut vite être ailleurs, mais il faut faire son travail du mieux possible. Quand vous dites "on peut vite être ailleurs", c'est une image ? Il n'y a que les murs qui ne bougent pas. Je suis de passage. J'étais joueur ici, entraîneur avant l'arrivée des Qatariens, je suis encore dans le projet donc j'ai envie de m'investir. Le reste, ça m'importe peu, il n'y a que les résultats qui comptent. Toutes les autres choses, c'est le cadet de mes soucis. Ma famille est en bonne santé, je vis bien. Sinon, je le répète, c'est dans les défaites qu'on voit la qualité d'un groupe. Cette victoire est pleine d'enseignements. Mais c'est aussi dans les défaites qu'un entraîneur se fait virer ? C'est la règle, je la connais. On fait du très bon travail, on survolait le championnat en début de saison mais j'étais persuadé qu'on était au-dessus de notre véritable niveau. Là, on n'est pas plus mauvais. C'est le meilleur moment pour traverser une mauvaise passe, en mars-avril c'est trop tard. Ce sont les prémices d'un nouveau départ, il faudra confirmer en gagnant à Sochaux. La défense a encaissé sept buts sur les trois derniers matches. Comment l'expliquez-vous ? On traverse une période difficile. C'est normal, on est le PSG, on est très attendu. Les défaites amènent de la fébrilité, une perte de confiance, un manque de réussite. Auxerre a quatre occasions et marque deux buts. On a eu le sentiment d'avoir fait une grosse première période. On a persévéré, et on a été récompensé. Kévin Gameiro ne marque plus, c'est normal ? Oui, un attaquant connaît des périodes difficiles. Il s'accroche, et s'il ne renonce pas, il marquera de nouveau. Mais l'important, c'est le collectif, la performance de l'équipe. Vous imaginez s'il avait marqué, mais qu'on avait perdu ? Je préfère le scénario de la victoire. "J'ai du soutien, même si je ne plais pas à tout le monde..." Est-il à sa place en pointe du 4-2-3-1 ? On verra en fin de saison, vous jugez sur l'instant. Il faut du temps, forcément. Je ne suis pas un magicien. Il faut travailler, on sait qu'on a des lacunes et des manques. Mais je veux bien avoir ces lacunes et être deuxième, en foot il faut du temps. A la trêve, un bilan sera fait. Leonardo est arrivé tard, et neuf joueurs nouveaux sont venus, c'est énorme. Pour moi, notre niveau se situe entre la première et la quatrième place. On nous a vite mis favoris, mais beaucoup de spécialistes disaient en début de saison que ça allait malgré tout être compliqué pour moi. Ça l'est toujours. Mais on s'accroche, on ne lâche pas. Vous estimez donc que vous étiez en surrégime en début de saison, quand Paris ne cessait de gagner ? On marchait sur l'eau. Mais après trois défaites de suite, on n'est pas devenu mauvais du jour au lendemain. On a beaucoup de boulot afin de progresser défensivement, ou dans la finition. Il faut du temps, mais ça je le sais depuis le début. Vous avez vu Leonardo à la fin ? Quel était l'état d'esprit dans le vestiaire ? Je l'ai vu, comme après tous les matches. Il était content, comme à chaque fois après une victoire. Sinon, dans le vestiaire, on était heureux, super fier des joueurs. Gagner dans la difficulté, c'est vraiment très intéressant en tant que technicien, c'est porteur d'enseignements. Quelles sont vos relations avec Claude Makelele, suite aux rumeurs qui ont fait de lui votre possible remplaçant ? Toujours les mêmes. C'était mon capitaine, il est très proche de moi. C'est moi qui lui demande de venir dans le vestiaire, il est proche des joueurs. Il conseille beaucoup, comme Alain Roche d'ailleurs. Il parle beaucoup à Matuidi, à Sissoko. En revanche, il ne prend jamais la parole en groupe. Ça, c'est mon travail. Le public a scandé votre nom quand Auxerre a marqué... Comment le prenez-vous, ça vous rassure ? Moi, je suis concentré dans mon match, je suis dans l'action. Mais ça fait chaud au coeur, c'est sûr... Ce n'est pas évident de répondre à ce genre de questions. Je sais que j'ai du soutien, même si je ne plais pas à tout le monde. Mais bon... Vous disiez que le collectif apprend, grandit dans ces situations. Et vous, personnellement ? Je suis tel que je suis, debout et prêt à aller au combat. Mon métier me permet de passer des moments parfois agréables, parfois difficiles. Il faut être capable d'endurer ce genre de situations, il faut rester debout. Il faut faire abstraction de tout ce qui se dit, et après on verra. Je l'ai déjà dit, il n'y a que les murs qui ne bougent pas. C'est votre pire saison au PSG ? Bien sûr que non... Pour moi, ce n'est que du bonheur. Je suis content tous les jours d'être à l'entraînement. Je suis dans le présent, je me projette dans le futur, avec une possible qualification pour la Ligue des champions, et pourquoi pas le titre. Evidemment, on préfère gagner, mais je répète que ces moments sont fabuleux. Si on sort indemne de cette situation, on sera très fort.