Klöden bluffe tout le monde

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F.Q. , modifié à
Pas de chrono au programme de la 5e étape de Paris-Nice, pourtant c'est bien Andreas Klöden qui s'est imposé ce jeudi à Vernoux-en-Vivarais. L'Allemand de la RadioShack a joué sa carte à fond en réglant au sprint le groupe des favoris, devant Samuel Sanchez et Matteo Carrara. Il abordera vendredi le contre-la-montre d'Aix-en-Provence dans le costume de leader.

Pas de chrono au programme de la 5e étape de Paris-Nice, pourtant c'est bien Andreas Klöden qui s'est imposé ce jeudi à Vernoux-en-Vivarais. L'Allemand de la RadioShack a joué sa carte à fond en réglant au sprint le groupe des favoris, devant Samuel Sanchez et Matteo Carrara. Il abordera vendredi le contre-la-montre d'Aix-en-Provence dans le costume de leader. On le savait rouleur de grand talent, on ne le connaissait pas forcément sprinteur. Andreas Klöden a déjoué tous les pronostics en remportant ce jeudi la cinquième étape de Paris-Nice, la plus escarpée au programme de l'épreuve, en se montrant le plus rapide du groupe des favoris. Les funambules du sprint n'étaient pas là pour viser la victoire, lâchés auparavant dans la dernière ascension de la journée, mais personne n'aurait misé sur l'Allemand au moment d'aborder la dernière ligne droite. Samuel Sanchez, le champion olympique espagnol, était censé être le plus véloce parmi les cadors présents à l'avant. C'était sans compter sur le gros développement emmené dans le final par Klöden, bien assis sur sa selle, qui franchissait la ligne d'arrivée avec un boyau d'avance sur le coureur de la formation Euskaltel. Lui-même semblait surpris de cette victoire, esquissant un petit sourire en coin. Il faut dire aussi qu'il avait un peu perdu le goût du succès. L'Allemand, ancien lieutenant de Lance Armstrong, n'était plus monté sur la plus haute marche d'un podium depuis une victoire sur le Tour du Trentin en 2009, dans son exercice favori du contre-la-montre. Et pour trouver trace d'un succès dans une course en ligne, il faut remonter bien loin, douze ans en arrière et sa première place d'une étape du Tour d'Algarve en 1999. A 35 ans, l'Allemand s'est donc trouvé une seconde jeunesse. Le voilà en plus leader de l'épreuve avec quatre secondes de marge sur Sanchez, six sur Carrara et dix sur Tony Martin, son principal concurrent vendredi pour le chrono d'Aix-en-Provence. Des Français dans l'échappée, mais absents dans le final Sur les routes sinueuses entre le Rhône et l'Ardèche, le peloton a escaladé sept ascensions répertoriées, un terrain forcément propice aux attaquants. L'échappée du jour se formait d'ailleurs dans la deuxième difficulté, le col de la Croix de Chaubouret (1ère cat.), sous l'impulsion de Lieuwe Westra, coureur néerlandais de l'équipe Vacansoleil, en grande forme depuis quelques semaines puisqu'il a pris la troisième place du Tour d'Algarve. Comme depuis le départ de l'épreuve, les Français prenaient les bonnes roues pour s'immiscer dans le groupe de tête. Christophe Le Mével (Garmin), Hubert Dupont (AG2R), Arnaud Jeannesson (FDJ) et Romain Hardy (Bretagne-Schüller) tentaient leur chance à l'avant, avec l'idée derrière la tête de refaire le coup de Thomas Voeckler, vainqueur la veille. Mais à vingt-quatre heures du chrono d'Aix-en-Provence, les candidats à la victoire finale étaient trop tentés de s'expliquer dans le col de la Mûre, principale difficulté de la journée (1ère cat., 7,6 km à 8,5% de moyenne), avec un sommet situé à neuf kilomètres de l'arrivée. Dès les premières pentes, changement de braquets et un peloton en ordre dispersé. Pourtant, les favoris restaient sagement groupés, imprimant un rythme suffisant pour un premier écrémage mais pas pour opérer une sélection significative. Matteo Carrara (Vacansoleil) et Robert Kiserlovski (Astana), rejoints un peu plus tard par Rein Taaramae (Cofidis) et Xavier Tondo (Movistar), en profitaient pour basculer en tête au sommet et engager la descente avec une poignée de secondes d'avance sur un groupe restreint comprenant les principaux cadors. Une accélération subite à l'avant permettait à un groupe de huit coureurs de se détacher, parmi lesquels figuraient les candidats à la victoire finale (Martin, Tondo, Brajkovic, Klöden et Sanchez notamment). Le faux-plat montant dans le final offrait une dernière opportunité pour un contre, mais c'était finalement au sprint que la victoire se jouait. Avec un Klöden sorti de nulle part.