Jour J pour Annecy

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avec Jean-Luc Boujon
JO 2018 - La ville d’Annecy reçoit la commission d’évaluation du CIO pour défendre son dossier.

La candidature d’Annecy revient de loin. Oubliées les guerres intestines et la démission d’Edgar Grospiron. Mardi, Annecy reçoit les 11 membres de la commission d'évaluation du CIO pour présenter son dossier pour les JO d’hiver de 2018. La candidature française semble enfin décoller après des mois de crises.

 

Une nouvelle équipe

 

Annecy est enfin en ordre de bataille. Pour rappel, en juin dernier, la commission du CIO avait jugé le dossier français trop dispersé. Six mois plus tard, gros coup dur avec la démission du directeur général Edgard Grospiron, fatigué de réclamer plus de moyens financiers. Mais depuis quelques semaines, la donne a changé.

 

Il y a un mois, Charles Beigbeider, chef d'entreprise et frère de l’écrivain, a décidé de reprendre les rênes de la candidature. Lui-même est beaucoup plus confiant : "il y a quelque chose qui se passe autour de la candidature d’Annecy", se réjouit Charles Beigbeider interrogé par Europe 1. Et de poursuivre : "on va tout faire pour gagner et on peut gagner".

 

Une nouvelle communication

 

Edgar Grospiron a été entendu après coup. Le budget est passé de 14 à 21 millions d'euros. Mais surtout, c’est la communication d’Annecy 2018 qui a changé. Jean-Claude Killy et Guy Drut ont été recrutés pour apporter leur expérience. Et un Américain qui a déjà travaillé sur trois candidatures victorieuses vient d'être engagé pour donner un écho international à la petite ville d'Annecy.

 

Autre changement majeur, la candidature s’appuie désormais sur un nouvel axe : l’écologie. Jean-Pierre Vidal, l'un des vice-présidents, détaille ce changement : "on peut convaincre aussi avec ce développement durable parce que ce qui est important, c’est de faire des jeux qui n’aillent pas non plus dans la démesure". Et de conclure : "aujourd’hui, on est peut-être à un moment donné où il faut réfléchir à des jeux qui reposent sur des infrastructures existantes, avec plus de confort pour les athlètes, plus de technicité pour les pistes,…"

 

Rattraper le retard

 

Mais Annecy est quand même opposé à de sérieux concurrents : Munich (Allemagne) ou Pyeongchang (Corée du sud). Armand de Rendinger, consultant, qui a pris part ces dernières années à neuf candidatures victorieuses, reste assez sceptique.

Ce spécialiste des candidatures pour les JO analyse le retard d’Annecy : "quand on voit les moyens économiques et financiers qu’a mise une ville comme Pyeongchang, on parle de plus de 100 millions d’euros, quand on parle de l’Allemagne qui met plus de 40 millions d’euros pour une candidature et que la France au travers d’Annecy, ça représente un petit peu plus de 20 millions d’euros, on se pose la question véritablement si d’un point de vue économique on est à la hauteur. Les critères géopolitiques et économiques prennent de plus en plus d’importance".

 

Jusqu’à samedi, les membres du CIO et experts vont vérifier la réalité des atouts vantés par le dossier français. Dans cette dernière ligne droite, Annecy a décidé de mettre les moyens. Sept ministres feront ainsi le déplacement à Annecy cette semaine. François Fillon est attendu mardi pour accueillir la commission d'évaluation du CIO. Et Nicolas Sarkozy devrait directement apporter son soutien jeudi.