James, l'éclipse totale

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Régis AUMONT , modifié à

A l'heure où les Mavericks célèbrent leur premier titre NBA, le Heat sèche ses larmes, à l'image de Chris Bosh totalement effondré à l'issue du match 6 dimanche soir. Mais cet échec des Floridiens est surtout celui d'un homme, LeBron James, débarqué de Cleveland l'été dernier comme le messie mais qui est finalement passé à côté de sa finale. Ses détracteurs s'en frottent les mains...

A l'heure où les Mavericks célèbrent leur premier titre NBA, le Heat sèche ses larmes, à l'image de Chris Bosh totalement effondré à l'issue du match 6 dimanche soir. Mais cet échec des Floridiens est surtout celui d'un homme, LeBron James, débarqué de Cleveland l'été dernier comme le messie mais qui est finalement passé à côté de sa finale. Ses détracteurs s'en frottent les mains... Les "haters" adorent. Le titre NBA des Mavericks, mais bien plus encore la défaite du Heat, a ravi toux ceux qui ont toujours en travers de la gorge les arrivées de LeBron James et de Chris Bosh dans la maison de Dwayne Wade à Miami l'été dernier. Celle de James plus que celle de Bosh d'ailleurs, un transfert annoncé comme si l'avenir de la terre en dépendait et mis en scène par la chaîne américaine ESPN sous le nom de "The decision". Rien que ça. Les supporters de Cleveland, ancienne terre du King, n'ont pas apprécié, mais avec eux de nombreux autres fans de la Ligue un poil choqués par la manière. Passé en quelques heures de l'un des basketteurs préférés des Américains au plus détesté, James, qui agaçait déjà parfois ses pairs par une estime de lui-même sans pareille, avait réussi son pari jusque cette finale, portant la franchise floridienne sur ses épaules et celles de D-Wade. Mais l'athlète hors norme a failli, au pire moment, celui de conclure, ce qui lui aurait permis au passage de fermer le caquet de tous ses détracteurs. A son niveau sur les matches 1 et 2, le natif d'Akron a décliné par la suite, au point de n'inscrire que 8 points lors du quatrième. Il faut remonter à plus de 4 ans en arrière pour trouver trace d'une telle faillite au scoring de l'ailier de Miami. Son triple-double lors du match suivant n'a pas empêché le Heat de se faire passer devant par Dallas et sa performance dimanche soir (21 points, 4 rebonds, 6 passes), dans la rencontre la plus importante de sa carrière n'a pas suffi, d'autant qu'après un départ en fanfare la star s'est lentement éteinte... "Je le prends bien sûr comme un échec personnel" Si la victoire du Heat aurait été un succès total du duo Wade-James, sans doute le plus fort de toute la NBA, la défaite est quant à elle mise quasiment exclusivement sur le dos du seul LeBron, bel et bien devenu le souffre-douleur préféré des fans. "Je suis en NBA depuis 8 ans, confiait, amer dimanche soir, celui qui a tourné à 17.8 points, 7,2 rebonds et 6,8 passes durant cette finale, et rien ne pourra m'empêcher de me battre pour gagner un titre. Et pas vous, lançait-il à l'endroit des journalistes présents dans la salle de presse. Je n'écoute quasiment plus ce qu'on dit sur moi, mon jeu ou ma carrière." Il lui sera toutefois difficile de ne pas entendre les messages de félicitations envoyés aux Mavs de la part de ses anciens coéquipiers à Cleveland... A l'image du propriétaire des Cavaliers, Dan Gilbert, qui s'est précipité sur son compte Twitter juste après la rencontre. "Félicitations à Mark (Cuban) et à toute l'organisation des Mavs". Une phrase sonnant comme un soulagement d'avoir vu perdre son ancien joueur. James, lui, ne fuira pas ses responsabilités mais tient à prévenir ses "haters" que leur bave n'atteindra pas la blanche colombe. "Je n'ai pas atteint mon objectif, mais le Heat aussi. Je le prends bien sûr comme un échec personnel, explique-t-il. Au final, il y a tous ces gens qui avaient misé sur mon échec... Ils vont se lever demain, et leur vie n'aura pas changé. Ils auront toujours les mêmes problèmes personnels. Pour ma part, je vais continuer de vivre ma vie comme je l'ai toujours fait, et de faire les choses comme je veux, avec ma famille et pour continuer d'être heureux." Une phrase qui ne le réconciliera pas avec ses détracteurs voire ses anciens partenaires. "Dallas a juste soigné mon coeur", pianotait Mo Williams, son ancien distributeur de caviars à Cleveland, à l'issue du premier titre NBA des Mavericks.