"J'ai toujours cru en moi"

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Propos recueillis par Régis AUMONT , modifié à
ROLAND-GARROS - Francesca Schiavone savoure sa victoire sur Samantha Stosur en finale.

ROLAND-GARROS - Francesca Schiavone savoure sa victoire sur Samantha Stosur en finale.Francesca, vous venez de remporter votre premier titre du Grand Chelem à 29 ans, comment avez-vous été en mesure de réaliser cela ?Je me suis préparée pour cette finale mentalement et tactiquement. Je me suis très bien préparée. J'étais tellement concentrée sur moi-même, j'ai essayé de regarder nulle part, je voulais simplement vraiment sentir mon jeu. Je voulais essayer d'être aussi agressive que possible sur le court.Aviez-vous rêvé de gagner à Roland-Garros ? Croyiez-vous être en mesure de le faire ?J'y ai toujours rêvé. J'ai toujours cru en moi. Je ne pensais pas au trophée, au tournoi mais j'ai cru en moi. Je pense que cela a été la clé de tout, je suis vraiment très heureuse, vraiment très heureuse.Qu'est-ce-que cela signifie pour la petite fille qui jouait à Milan il y a des années ?Cela veut simplement dire que tout le monde a une chance. Tout le monde a la chance d'être ce qu'il veut être, de suivre son rêve et de tout faire dans la vie. C'est exactement ce qui m'est arrivé.On vous a senti en communion avec le public.Le public français ?Le public italien surtout.Il y avait toute ma famille, les personnes qui travaillent avec moi, mes amis, des amis d'enfance, je suis très heureuse. Quand je les ai vus, je leur ai dit : « Que faites-vous ici ? » Ils m'ont dit : « On a pris une voiture, on a roulé pendant 10 heures ». Je leur ai dit : « Vous êtes fous ! ». Ils m'ont répondu : « Tu ne nous as pas payé l'avion, il a fallu que l'on prenne la voiture ». C'était fantastique. "Je suis allée au-delà de mes limites"Quelqu'un vous a passé un téléphone portable à un moment, vous avez eu une conversation, qui vous a appelée ?Le Président de la République italienne.Que vous a-t-il dit ?Il m'a dit : « Félicitations ! Profitez de ces instants, c'est un honneur pour l'Italie » et voilà.Comment décririez-vous ce que vous avez fait aujourd'hui ?Je me suis dépassée. J'ai dépassé mes limites. J'ai également improvisé. Je suis allée au-delà de mes limites. Il faut réussir à mettre tout ce que l'on a à mettre, sur vingt minutes, une ou deux heures.Que ressentiez-vous dans le tie-break, lorsque vous vous rapprochiez de la victoire ?Je sentais de plus en plus d'énergie, de plus en plus, je ne pouvais plus arrêter le flot d'énergie. J'ai vraiment ressenti que c'était mon moment. J'ai saisi ma chance, je n'ai pas voulu perdre cette chance. Et puis plus rien ne m'importait, je voulais prendre ce point, jouer mon tennis, vivre le moment présent."Il va falloir que je rachète une maison plus grande"Hier, vous avez dit que ce serait la plus intelligente qui gagnerait la finale, dois-je en conclure que vous êtes la plus intelligente ?Eh bien oui ! C'est moi. (Rires)Pourquoi ?Non, non ça va. Je me suis très bien préparée au match. Je n'ai jamais changé d'état d'esprit. Je savais très clairement ce qu'il fallait faire. Quand j'essayais de jouer court, la balle d'après devait être longue. Quand elle courait côté revers, il fallait que je lui fasse une balle courte sur son coup droit sur la balle d'après. Pour moi, c'est ça jouer intelligemment, avoir bien appliqué ma tactique de départ. A quoi vous attendez-vous en Italie ? Pensez-vous qu'il y aura des fêtes pendant des semaines, qu'il y a 50 milles personnes dans la rue à Rome ?Mais non ! Pas du tout. Maintenant, je peux rentrer à la maison voir papa et maman. C'est mon objectif en ce moment parce qu'en général, on fait un bon repas à une dizaine de personnes. Maintenant, je pense qu'il va falloir que je rachète une maison plus grande pour organiser un dîner pour 50 personnes. Honnêtement, je ne sais pas. Pour l'instant, je suis ici. Je n'arrive pas bien à saisir ce qui se passe en Italie. Pour moi, c'est un honneur que d'être championne, que d'être une personne qui éventuellement pourrait servir de modèle à d'autres.Qu'est-ce qui vous est passé par la tête juste après la balle de match ?Je ne sais pas. Je suis championne, je suis la n°1 sur ce tournoi. On était 128 le premier jour et je suis la championne. Je ne sais pas quoi vous dire. C'était une très grosse émotion. Que vous disent Federer et Rafa ? (Rires) J'essaie de me souvenir mais cela ne vient pas.