Ils ont marqué Daegu...

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Yannick SAGORIN , modifié à
Incontournable, tant pour son éviction en finale du 100m que pour ses titres sur 200m et 4x100m, le Jamaïcain Usain Bolt n'est pas le seul athlète à avoir marqué de son empreinte les Championnats du monde qui se sont achevés dimanche à Daegu. Cinq femmes et cinq hommes se sont particulièrement illustrés en Corée du Sud, de Sally Pearson à Allyson Felix en passant par Dwight Phillips, Kirani James ou Oscar Pistorius. D'autres ont raté leur rendez-vous...

Incontournable, tant pour son éviction en finale du 100m que pour ses titres sur 200m et 4x100m, le Jamaïcain Usain Bolt n'est pas le seul athlète à avoir marqué de son empreinte les Championnats du monde qui se sont achevés dimanche à Daegu. Cinq femmes et cinq hommes se sont particulièrement illustrés en Corée du Sud, de Sally Pearson à Allyson Felix en passant par Dwight Phillips, Kirani James ou Oscar Pistorius. D'autres ont raté leur rendez-vous... Sally Pearson (AUS/100m haies) Elle court comme personne actuellement sur 100m haies. Créditée de la meilleure performance mondiale de l'année avant d'en découdre à Daegu, l'Australienne Sally Pearson a retouché deux fois sa marque référence en Corée - en demie puis en finale - abaissant son temps à 12"28 pour signer le quatrième chrono de l'histoire de sa discipline. Aucune hurdleuse n'avait couru aussi vite depuis août 1992. Dwight Phillips (USA/Longueur) Champion du monde à Paris en 2003, Dwight Phillips est encore là, au plus haut niveau. A bientôt 34 ans, l'Américain s'est octroyé à Daegu un quatrième titre mondial à la longueur, après avoir triomphé à Helsinki en 2005 et à Berlin en 2009. Touché au tendon en début de saison, le champion olympique 2004 semblait pourtant condamné à abandonner sa couronne. Voilà son palmarès mondial aussi bien fourni que celui d'un certain Ivan Pedroso. On notera également la performance d'un autre Américain sur ressorts, Christian Taylor, sacré au triple saut à la faveur d'un bond mesuré à 17,96m. Le voilà cinquième performeur de l'histoire. Vivian Cheruiyot (KEN/5 000m-10 000m) Le Kenya s'est adjugé 17 médailles, dont sept en or, en Corée du Sud. Une jolie moisson à laquelle Vivian Cheruiyot a allègrement participé. A l'instar de l'Ethiopienne Tirunesh Dibaba aux Mondiaux de Helsinki en 2005 et aux JO de Pékin en 2008, la jeune femme de 27 ans a réalisé le doublé 5 000m-10 000m, confortant ainsi sa domination sur le fond mondial, deux ans après son sacre sur le 5 000m de Berlin. Kirani James (GRE/400m) Attention phénomène ! Champion du monde junior du 400m l'an dernier, Kirani James évolue vite, très vite, et peut s'enorgueillir de régner déjà sur sa discipline. A Daegu, le jeune Grenadin de 19 ans s'est payé le luxe de dominer LaShawn Merritt, le favori, se fendant du reste d'un nouveau record personnel, en 44"60, pour ses premiers grands championnats. L'avenir s'annonce des plus radieux pour celui qui en cadets affichait des chronos plus prometteurs que ceux d'un certain Usain Bolt... Maria Abakumova (RUS/Javelot) C'est sans doute après le record du monde de la Jamaïque sur le relais 4x100m la performance de ces Championnats du monde 2011. En lançant son javelot à 71,99m pour décrocher l'or mondial, la Russe Maria Abakumova a signé la deuxième performance de tous les temps sur sa discipline, à 29cm seulement du record du monde de la Tchèque Barbora Spotakova, deuxième du concours sud-coréen avec un jet à 71,58m. David Rudisha (KEN/800m) Un an après avoir battu deux fois le record du monde du 800m, l'arrêtant à 1'41"01, David Rudisha a pris plus d'ampleur encore à Daegu, en devenant champion du monde sur la distance, en 1'43"91. Le Kényan remporte là son tout premier titre mondial, à seulement 22 ans, et avec toutes les promesses que cela implique. La barre symbolique des 100 secondes, qui paraissait si lointaine avant son avènement, semble désormais à sa portée. Allyson Felix (USA/200m-400m-Relais) Si elle n'a pas réalisé le doublé 200m-400m escompté, se contenant du bronze sur la première discipline et de l'argent sur la seconde, Allyson Felix n'en a pas moins été la plus récompensée des athlètes à Daegu. Dorée avec les relais 4x100m et 4x400m, la Californienne a récolté pas moins de quatre breloques, portant son total en championnats du monde à dix médailles. Seule la Jamaïcaine naturalisée Slovène Merlene Ottey a fait mieux dans l'histoire de l'athlétisme féminin, avec 14 distinctions aux Mondiaux. Asbel Kiprop (KEN/1 500m) La manière n'y était pas forcément mais Asbel Kiprop est entré dans l'histoire en devenant champion du monde du 1 500m à Daegu. Nettement au-dessus du lot, le champion olympique s'est imposé dans un chrono moyen de 3'35"69, offrant néanmoins au Kenya son premier titre mondial sur la distance. Au rayon des premières, le Gallois David Greene a lui gratifié la Grande-Bretagne d'une médaille d'or inédite sur 400m haies, Li Yanfeng en a fait de même pour la Chine au lancer du disque. Amantle Montsho, sacrée sur 400m, est quant à elle devenue la première championne du monde botswanaise. Veronica Campbell (JAM/100m-200m-Relais) Comme Allyson Felix, Veronica Campbell a fait le plein de métal à Daegu. Dominée par Carmelita Jeter en finale du 100m et dans la dernière ligne droite du relais 4x100m, la Jamaïcaine, double championne olympique en titre du 200m, a pris sa revanche sur sa distance de prédilection, prenant alors le meilleur sur sa rivale américaine en 22"22, soit le meilleur chrono de la saison. Oscar Pistorius (AFS/400m) Oscar Pistorius a marqué l'histoire du sport à Daegu en devenant le premier athlète handicapé à se mesurer à des valides dans le cadre de Championnats du monde. Le Sud-Africain, amputé des deux jambes, ne s'est pas contenté de participer puisqu'il s'est qualifié pour les demi-finales du 400m. Mieux, le quadruple champion paralympique repart de Corée du Sud avec une médaille dans l'escarcelle, le relais 4x400m sud-africain, avec lequel il a couru en séries, ayant décroché l'argent derrière les Etats-Unis. Ils sont passés à côté... La malédiction de la Une... Avant le triomphe de l'Australienne Sally Pearson sur 100m haies, tous les athlètes en couverture du programme officiel quotidien des Mondiaux de Daegu avaient manqué leur rendez-vous. Ce fut bien sûr le cas d'Usain Bolt avant la finale de 100m, mais les perchistes Steve Hooker et Yelena Isinbayeva n'ont pas été plus en veine. La triple-sauteuse cubaine Yargeris Savigne a également été victime de l'anathème, comme son compatriote Dayron Robles, déclassé en finale du 110m haies. Autre grande déception de ces Mondiaux, celle de l'Ethiopien Kenenisa Bekele, invaincu jusqu'alors sur 10 000m et déchu de son titre sur abandon. Les bourdes des Américains et des Bahaméennes aux relais 4x100m comptant aussi parmi les belles désillusions de l'événement sud-coréen.