Hook prend l'ouverture

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
L'esprit libéré par la récente officialisation de son arrivée la saison prochaine à Perpignan, où l'Usap l'attend déjà comme le grand ouvreur de demain, James Hook portera samedi, à Murrayfield, face à l'Ecosse, le n°10 auquel il aspire en sélection. Un voeu exaucé qui, après l'ouverture ratée du XV du Poireau face à l'Angleterre, place le futur ex-joueur des Ospreys face à ses responsabilités.

L'esprit libéré par la récente officialisation de son arrivée la saison prochaine à Perpignan, où l'Usap l'attend déjà comme le grand ouvreur de demain, James Hook portera samedi, à Murrayfield, face à l'Ecosse, le n°10 auquel il aspire en sélection. Un voeu exaucé qui, après l'ouverture ratée du XV du Poireau face à l'Angleterre, place le futur ex-joueur des Ospreys face à ses responsabilités. Paul Goze est impatient. A 400 00 euros la saison, le président perpignanais est pressé de toucher le retour sur investissement que l'Usap a consenti pour attirer James Hook dans ses rangs ces trois prochaines saisons. Si le trois-quarts gallois fera défaut à ses nouvelles couleurs pour toute la durée de la prochaine Coupe du monde et les deux mois de préparation qui précéderont le tournoi néo-zélandais, Goze entend bien récupérer à l'issue de la compétition un joueur directement opérationnel. Pour cela, Hook est attendu à Perpignan dès la fin du Tournoi pour faire la connaissance de ses futurs coéquipiers et y trouver sa maison. Si le futur ouvreur de l'Usap est déjà attendu avec ferveur sous ses nouvelles couleurs sang et or, Hook l'est tout autant en sélection, où Warren Gatland a exaucé son voeu d'endosser enfin la charge de n°10 à laquelle le joueur aspire pour défier l'Ecosse samedi, à Murrayfield. Un rendez-vous déjà sous haute pression pour des Gallois tombés d'entrée, à Cardiff, face à l'Angleterre (19-26): "James aura l'occasion de montrer qu'il est un joueur de qualité", avance Gatland. Il y a une part de risque car il n'a pas été titulaire à l'ouverture cette saison, mais la décision a été facilitée par le fait que Stephen a été handicapé en ce début de semaine par le choc qu'il a reçu contre l'Angleterre." Un choc qui avait permis au futur Perpignanais de conclure le match face aux Anglais à ce poste d'ouvreur... Gatland: "Il doit être naturel, être instinctif..." Hook à l'ouverture, un aboutissement pour l'intéressé, dont l'exil catalan tient pour beaucoup à cette volonté de se fixer en 10 ; un poste où sa polyvalence au centre et à l'arrière a fini par le desservir, en sélection comme chez les Ospreys, au point que sa dernière apparition à la charnière avec le Pays de Galles, date du Tournoi 2009 ! Dix-huit mois sans expérience internationale, qui n'ont donc pas refroidi Gatland à l'heure où le Pays de Galles va tenter en Ecosse de mettre fin à une série de huit tests sans victoire. Un choix que le sélectionneur gallois a qualifié toutefois de "décision courageuse"... A l'expérimenté Stephen Jones, maître tacticien et solide défenseur, mais quelque peu vieillissant, succède donc un James Hook mort de faim à l'idée de faire ses preuves et de convaincre enfin qu'il peut être le grand 10 gallois en vue de la Coupe du monde. La feuille de route édictée à la BBC par Gatland pour ce rendez-vous écossais a pourtant de quoi surprendre: "Il s'agit d'être plus conservateur et prendre moins de risques." Pas vraiment le style, ni le profil beaucoup plus dynamique et très coureur de Hook, dont son sélectionneur, bien conscient de son potentiel, entend surtout qu'il ne surjoue pas. "James est un joueur de qualité, assène-t-il comme une évidence. Mais je crois qu'il a été un peu frustré par toute sa saison, et quelque que soit l'origine de la pression, le contexte fait qu'il se croit obligé d'être le « playmaker », qui crée et gagne le match. La clé pour lui, c'est qu'il soit le créateur d'abord pour ses partenaires ; il y a une tendance avec James à prendre un peu trop sur lui... Dans certains cas, il court quand il pourrait passer et il tape quand il devrait courir. Il doit être naturel, être instinctif, mais prendre la bonne décision." Une 49e cape internationale, à seulement 25 ans qui, bien qu'elle puisse marquer sa carrière, ne chamboule pas outre mesure l'intéressé. "Je ne me mets pas plus de pression, mais je réalise à quel point il est important de remporter une victoire en Ecosse", lâche-t-il, conscient des critiques, qui ne cessent d'enfler autour de la sélection. "Il y aura de la pression, mais je tâche de faire abstraction de tout ça. Je sais que je n'ai pas joué en dix depuis longtemps, mais je ne laisserai pas ça m'affecter. J'ai toute confiance en mon jeu et dans l'équipe autour de moi." Hook, quoi qu'il en dise, est attendu au tournant. Et sa prestation pourrait ne pas être sans conséquence sur son avenir à Perpignan, où on le rêve déjà comme le grand 10 de demain...