Honda en terrain conquis ?

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Yannick SAGORIN , modifié à
Losail a beau ne pas être le terrain de jeu favori de Honda, les pilotes du team officiel de la marque nippone se présenteront en grandissimes favoris, ce week-end, sur la piste qatarie. Emmenée notamment par Casey Stoner et Dani Pedrosa, l'écurie hispano-nippone a survolé les essais de pré-saison. Si bien que les deux derniers champions du monde en date, Jorge Lorenzo et Valentino Rossi font aujourd'hui office d'outsiders.

Losail a beau ne pas être le terrain de jeu favori de Honda, les pilotes du team officiel de la marque nippone se présenteront en grandissimes favoris, ce week-end, sur la piste qatarie. Emmenée notamment par Casey Stoner et Dani Pedrosa, l'écurie hispano-nippone a survolé les essais de pré-saison. Si bien que les deux derniers champions du monde en date, Jorge Lorenzo et Valentino Rossi font aujourd'hui office d'outsiders. De Sepang à Losail, le constat reste le même: la saison MotoGP 2011 n'a pas commencé que Honda crève déjà l'écran. De Casey Stoner à Andrea Dovizioso en passant par Dani Pedrosa et même Marco Simoncelli, pourtant relégué dans le team satellite Gresini, les pilotes flanqués d'une RC212V s'en sont donnés à coeur-joie depuis la reprise. A tel point que le Grand Prix d'ouverture du Qatar, dimanche, semble d'ores et déjà promis à une machine estampillée Honda. Aussi l'excitation est grande dans le clan Repsol, sponsor espagnol de la structure officielle japonaise. Casey Stoner l'avoue: "Je suis impatient de voir comment ça se passera avec ce team, comment la moto se comportera sur ce circuit et surtout de voir le niveau de tout le monde. Je suis sûr qu'il y a des pilotes plus confiants que d'autres et je suis impatient de voir qui jouera la victoire lors de la première course." S'il admet modestement que Pedrosa et lui-même ont attaqué "un petit peu plus que les autres" jusqu'alors, le transfuge de Ducati s'attend à une vraie bataille au Qatar: "Je suis sûr que Dani (Pedrosa, ndlr) et Jorge (Lorenzo, ndlr) seront devant, mais Andrea (Dovizioso, ndlr) progresse très vite et Simoncelli et Ben Spies peuvent aussi se joindre à ce groupe. Valentino (Rossi, ndlr) sera peut-être prêt pour la première course mais nous devrons attendre de voir comment il s'en sort." Yamaha positive Sauf miracle - jamais exclu pour ce qui le concerne - le Docteur devrait avoir bien du mal à se joindre à la lutte pour la gagne ce week-end, lui qui concédait lundi soir à l'issue des derniers tests officiels de pré-saison: "A une heure et demie de la fin de la séance, j'ai commencé à me sentir moins fort au niveau de mon épaule et je ne pouvais plus pousser." Pas encore tout à fait remis de son opération qui remonte à novembre dernier et peinant à appréhender sa nouvelle monture - l'indomptable Desmosedici - le nonuple champion du monde tâche néanmoins de faire bonne figure: "Nous ne sommes pas aussi loin que nous semblons l'être mais nous avons encore beaucoup de travail devant nous, au niveau de la moto comme sur le plan physique parce que mon épaule ne peut pas encore supporter deux journées d'essais intensifs." Malgré des essais mi-figue, mi-raisin ces derniers jours à Losail, l'on s'efforce également de positiver chez Yamaha, à l'image du manager de l'équipe Massimo Meregalli: "Je pense que nous avons assez de séances d'essais avant la course de dimanche pour que nos pilotes trouvent une configuration optimale et compétitive." Si Ben Spies, le suppléant de Valentino Rossi au sein du team aux diapasons, semble s'être acclimaté sans souci à sa M1 mouture 2011, Jorge Lorenzo s'est plaint à plusieurs reprises de la nouvelle motorisation de son bolide. Un aveu de fébrilité qui tranche avec le discours assuré du Majorquin: "Je suis plus détendu que l'an dernier, pas parce que je suis le champion du monde mais parce que je suis plus vieux et que j'ai donc plus d'expérience. J'essaye d'être plus relax chaque année et après avoir remporté un championnat, on voit les choses différemment." L'atout Stoner Dani Pedrosa, lui, n'a encore jamais été sacré à l'échelle de la catégorie reine, ce qui ne l'empêchera pas d'aborder la saison nouvelle gonflé à bloc. "Le point le plus positif cette année est que nous partons sur une très bonne base, contrairement aux années précédentes où nous avions dû faire évoluer la moto durant le championnat. Cette fois, nous avons fait une excellente préparation qui nous permettra d'être performants dès la première course", souffle le Catalan du team Honda, soulagé de ne pas être diminué comme à l'entame des derniers exercices. "Je vais assez bien. Mon épaule n'est évidemment pas tout à fait comme avant mais je pense que ça se passera bien dimanche." Pas question cependant de vendre la peau de l'ours avant d'avoir coupé la ligne d'arrivée. "La moto fonctionne très bien en ce moment mais je ne pense pas qu'elle soit au-dessus des autres, prend-il soin de préciser. Dans un championnat, l'important n'est pas ce qui arrive sur un circuit mais ce qui se passe sur l'ensemble des circuits. Notre moto est forte dans certains domaines et moins dans d'autres..." Une prudence de bon aloi, alors que le Qatar a davantage réussi à Ducati et Yamaha par le passé. En sept précédents à Losail, Honda n'a guère triomphé qu'une fois en MotoGP, grâce à Sete Gibernau en 2004. Privé du reste de succès initial depuis 2003 et le succès de Valentino Rossi à Suzuka, le team officiel du constructeur nippon s'est néanmoins donné les moyens de vaincre le signe indien cette saison, en enrôlant Casey Stoner. Véritable spécialiste des lieux, où il s'est imposé à trois reprises sous la bannière de Ducati pour trois pole-positions - la première alors qu'il débutait en MotoGP avec... Honda, en 2006 - l'Australien, seul pilote à avoir enchainé pole et victoire à Losail, en 2009, est sans doute le garant d'un départ en trombe pour Honda.