Henson éclaire la Rade

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LAURENT DUYCK , modifié à

Mourad Boudjellal, irrité par la situation inconfortable de son équipe en cette fin de saison, réclamait sa présence. Titularisé au poste de premier centre par Philippe Saint-André samedi contre le Stade Français, Gavin Henson n'a pas fait un grand match. Mais sur deux éclairs, l'international gallois a permis au RCT de prendre cinq points lors de cette 23e journée (38-10) et redonner espoir à Mayol.

Mourad Boudjellal, irrité par la situation inconfortable de son équipe en cette fin de saison, réclamait sa présence. Titularisé au poste de premier centre par Philippe Saint-André samedi contre le Stade Français, Gavin Henson n'a pas fait un grand match. Mais sur deux éclairs, l'international gallois a permis au RCT de prendre cinq points lors de cette 23e journée (38-10) et redonner espoir à Mayol. "A chuter, on tombera les armes à la main. Je ne veux pas être éliminé en jouant petit bras. Quel risque prend-on en faisant jouer Gavin Henson en qui je crois beaucoup ?", s'interrogeait en début de semaine Mourad Boudjellal qui réclamait un peu de "panache" de la part de ses joueurs et en creux un peu d'audace de la part de son manager Philippe Saint-André. Lequel, s'il a cru bon rappeler que c'était lui qui faisait l'équipe, a entendu le message de son président en titularisant le Gallois d'entrée face au Stade Français. Une première pour le centre international qui n'avait pas encore joué la moindre minute sous ses nouvelles couleurs depuis son arrivée début février en qualité de joker médical. Et alors ? Alors l'ancien joueur des Ospreys n'a pas brillé. Loin de là. Mais celui qui n'était plus qu'une star de la télé-réalité à l'automne dernier aura été l'homme du match dans les rangs du RCT, celui qui aura eu le mérite de libérer une équipe de Toulon sous pression, dans l'obligation de gagner, comme à chacune de ses sorties désormais, pour espérer jouer la phase finale du Top 14 cette saison, puis de lui offrir le point de bonus offensif en fin de match. Deux éclairs au coeur d'un match plutôt anonyme qui à eux seuls donnent raison au bouillant président du club varois, plus très loin de gagner cet énième pari... Le doublé de Van Niekerk L'apport du Gallois sera-t-il suffisant pour permettre au RCT, qui recevra Toulouse puis Perpignan avant de conclure cette saison régulière à Montpellier, de revenir dans le Top 6 ? Pas sûr mais l'homme aux 31 sélections sous le maillot du XV du Poireau peut déjà se targuer d'avoir décanté la situation pour son équipe face au Stade Français. Une percée plein champ au coeur d'une défense parisienne passive en fin de première période, pour le deuxième essai toulonnais signé Loamanu (37e, 23-10), comme une délivrance pour Mayol en souffrance devant la prestation de ses protégés. Ni la réussite au pied de Jonny Wilkinson, auteur de cinq de ses six tentatives pour un total de 13 points en première période, ni ce cadeau de l'arbitre demandant à un Parisien de lâcher le ballon dans son en-but sur le premier essai de Joe Van Niekerk (16e) n'avaient en effet réussi jusque là à dérider des Toulonnais tendus, la faute notamment à cet essai en contre de Guillaume Boussès (21e). L'inspiration de Henson a donc été salutaire. Mais il aura fallu attendre l'heure de jeu et l'expulsion temporaire sévère de Parisse (62e) pour voir le RCT se libérer définitivement. En supériorité numérique, les Toulonnais inscrivent enfin deux essais supplémentaires : le premier par Van Niekerk, pour un doublé qui doit beaucoup à l'activité de Lovobalavu (65e, 33-10), le second, celui du bonus offensif, par Henson donc à la réception d'un coup de pied de... Lovobalavu dans tous les bons coups (67e, 38-10). Une victoire bonifiée à minimum pour le RCT face à une équipe parisienne qui n'avait rien à gagner ni même à perdre dans le Var. Au terme d'une semaine agitée, les Toulonnais sauront s'en contenter. Prochains adversaires des Varois en quart de finale de la H-Cup, les Perpignanais, battus vendredi à domicile par Toulouse, n'auraient pas craché dessus...