Harinordoquy: "Un grand honneur"

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
Ce n'est à coup sûr pas la moindre des retouches apportées par Marc Lièvremont et son staff au XV de France, qui affrontera les Fidji samedi, à Nantes, en l'absence de Thierry Dusautoir, laissé au repos, c'est Imanol Harinordoquy qui s'empare du brassard de capitaine pour défier les joueurs du Pacifique. Une charge dont le 3e ligne basque est déjà dépositaire en club et qu'il accueille, du haut de ses 62 capes, avec fierté et responsabilité.

Ce n'est à coup sûr pas la moindre des retouches apportées par Marc Lièvremont et son staff au XV de France, qui affrontera les Fidji samedi, à Nantes, en l'absence de Thierry Dusautoir, laissé au repos, c'est Imanol Harinordoquy qui s'empare du brassard de capitaine pour défier les joueurs du Pacifique. Une charge dont le 3e ligne basque est déjà dépositaire en club et qu'il accueille, du haut de ses 62 capes, avec fierté et responsabilité. Imanol, comment avez-vous accueilli cette titularisation qui pour la première fois vous concernant se double du capitanat ? Ma première idée, c'était que je n'allais pas jouer, donc ça m'a d'autant plus surpris (rires). Ce n'est pas quelque chose qui arrive à tout le monde et surtout tous les samedis. Je crois que ça ne se refuse pas, c'est un grand honneur et une grande fierté que de pouvoir être capitaine de cette équipe, tout en sachant que ça ne concerne que ma petite personne et que ce n'est pas le plus important. On n'en a pas forcément parlé avec Marc (Lièvremont), mais on se connaît, on va en discuter durant la semaine, voir ce qu'il attend de moi. Je ne me mets pas plus de pression non plus, le capitaine reste Thierry Dusautoir Est-ce qu'au regard des nombreux changements apportés à l'équipe par les sélectionneurs, cette charge en devient plus difficile à porter ? C'est une équipe fortement remaniée, on travaille tous ensemble depuis samedi. On ne pensait pas forcément que ce serait cette équipe qui débuterait face aux Fidji, de nouveaux capés, beaucoup de jeunes joueurs, mais aussi d'autres joueurs d'expérience qui reviennent. Le tout, c'est de travailler sérieusement et collectivement, et j'insiste sur ce dernier aspect, pour préparer ce match et d'acquérir le maximum d'automatismes sur les bases parce qu'en une semai, on n'a pas le temps de tout travailler. Donc essayer de maîtriser déjà notre conquête et notre défense, savoir ressortir le ballon de notre camp dans de bonnes conditions face à une équipe qui est peut-être moins bien organisée, mais qui possède de grosses individualités. Il ne faudra pas trop faire tomber de ballons et leur donner l'opportunité de s'exprimer. "L'étiquette importe peu..." Ce brassard va-t-il changer quelque chose concernant votre implication de tous les jours ? Oui, forcément, je vais peut-être m'exprimer un peu plus, bien que pour le moment, ça travaille bien, on sent beaucoup d'implication et d'investissement de la part de chacun. Il ne s'agit pas non plus d'en rajouter, mais oui, parler un peu plus que d'habitude, où on laisse ça à Thierry Dusautoir, qui recadre les choses, refixe les points sensibles et les axes de travail. Il faut déjà se mettre ce match en tête. L'autre spécificité de ce quinze de départ new look, c'est aussi un manque d'expérience flagrant. Le capitaine n'a-t-il pas du même coup à jouer un rôle plus éminent encore ? Il n'est pas question de leur mettre une pression supplémentaire, mais qu'ils continuent à faire ce qu'ils font en club. S'ils sont là, ce n'est pas pour rien. J'ai à coeur, je le disais, de les sensibiliser sur les choses simples du rugby, qui sont toujours aussi les plus dures: travailler collectivement, rester organisés et dans les schémas. Le petit plus viendra après... Pas de pression sur les plus jeunes, mais s'exerce-t-elle sur vous de façon plus accrue dans ce nouveau rôle ? La pression du résultat, forcément parce que quelque part, c'est une responsabilité supplémentaire. Mais je ne vais rien faire de plus que ce que je fais à Biarritz dans ce rôle: préparer mon match, comme chacun d'entre nous doit le faire de manière individuelle à donner le meilleur de soi-même, à être combattif et agressif, montrer un beau visage. Après, on verra les conditions climatiques, si on peut pratiquer du beau jeu, mais l'important, c'est de gagner quelque soit la manière pour lancer cette tournée. Il faut une victoire. Ce rôle de capitaine, vous l'occupez depuis le début de la saison à Biarritz. Il vous plaît ? Oui, ça me plaît parce qu'aujourd'hui j'ai envie de m'investir, de prendre des responsabilités dans une équipe, chose que je fais déjà à Biarritz depuis un petit moment. Si ce n'est qu'aujourd'hui, j'ai cette étiquette de capitaine, mais l'étiquette importe peu. L'important, c'est vraiment sensibiliser tous les joueurs sur l'investissement de chacun. Il y a beaucoup de joueurs d'expérience qui pourraient porter ce brassard, l'important, c'est de pouvoir compter sur beaucoup de capitaines dans une équipe par l'exemple et ce qu'ils accomplissent sur le terrain. "La chance de retrouver tous mes compères du BO" Ces relais, ils sont naturels avec Dimitri Yachvili, Jérôme Thion, Damien Traille, tous titularisés samedi à vos côtés... Il est certain que j'ai la chance de retrouver tous mes compères du BO à mes côtés, Jérôme devant, Dimitri et Damien à la charnière, que je connais très bien, donc ça peut faciliter la communication, des petits changements en cours de match, ça peut aider, c'est sûr. Après, je serai peut-être un peu plus réservé que dans le vestiaire de Biarritz parce que je connais moins bien les joueurs, mais en même temps, on évolue en équipe de France, si les joueurs sont là, c'est qu'ils sont les meilleurs à leur poste dans leur club et je n'ai pas grand-chose à leur apprendre, si ce n'est peut-être mettre en confiance les plus jeunes. Parmi ces compères biarrots, Jérôme Thion ou Dimitri Yachvili ont porté ce brassard... Je vais leur confier la gestion du jeu, ce sera à eux de peser et d'orienter le jeu, donc je compte beaucoup sur eux, notamment sur Dimitri et sur Damien. Cette reconnaissance d'un axe biarrot fort, que vous inspire-t-elle ? De la surprise ou au contraire une forme de légitimité ? D'abord un peu plus de confiance parce qu'on a la chance de jouer ensemble. Légitime, je ne sais pas, peut-être sur un premier match étant donné qu'on n'a pas trop le temps de travailler, on peut en gagner du fait qu'on se connaît, même si ça ne veut pas dire grand-chose parce qu'en club, ça ne se passe pas non plus très bien parfois... En tout cas, je suis très heureux de partager ça avec eux.