Guyart: "La route est encore longue"

  • Copié
propos recueillis par Romain Beauvais , modifié à
De retour à la compétition après l'opération de ses deux genoux, Brice Guyart s'est livré mardi lors d'un point presse sur sa longue traversée du desert. A la veille du Challenge international de Paris (28-30 janvier), qui ouvre ce week-end la saison du fleuret. le dernier vainqueur du CIP a réaffirmé qu'il n'était pas "la mascotte de l'équipe de France", mais bien présent pour retrouver son meilleur niveau.

De retour à la compétition après l'opération de ses deux genoux, Brice Guyart s'est livré mardi lors d'un point presse sur sa longue traversée du desert. A la veille du Challenge international de Paris (28-30 janvier), qui ouvre ce week-end la saison du fleuret. le dernier vainqueur du CIP a réaffirmé qu'il n'était pas "la mascotte de l'équipe de France", mais bien présent pour retrouver son meilleur niveau. Brice, comment vous sentez-vous après votre opération des deux genoux ? Physiquement, ce n'était pas l'opération miracle après ma blessure. Je n'ai pas retrouvé mes jambes de 20 ans, mais je me suis fait une raison par rapport à cela. Je sais que physiquement ce sera dur jusqu'à Londres 2012 et que je pourrais encore ressentir des gènes au niveau de mes genoux. Hormis cela, je me sens bien. Je n'ai plus fait de compétition internationale depuis Antalya en 2008. J'ai envie de revenir à la compétition pour voir les changements que j'ai pu apporter à mon jeu sur la piste. Avez-vous effectué une préparation spécifique ? Oui, j'ai mis en place un travail un peu plus proche au niveau de la distance, sur la deuxième attention. Ce ne sont plus des coups basés sur l'explosivité ou la tonicité, mais plutôt sur la conversation, l'échange ou la coopération avec l'adversaire. J'ai dû me rapprocher pour faire parler ma main. J'ai appris beaucoup de choses, ce qui était intéressant au niveau de l'entrainement. Maintenant, il faut que cela passe en compétition. De plus, j'ai pu m'apercevoir lors des Championnats du monde au Grand Palais que ce type de jeu pouvait coller avec l'escrime d'aujourd'hui, ceux qui gagnent ne pratiquent plus de jeu en puissance, en mouvement. Il faut de la mobilité mais il faut aussi savoir jouer, provoquer et observer l'adversaire. "Je ne suis pas la mascotte de l'équipe de France" Comment allez-vous aborder cette première compétition de l'année ? Je ne sais pas si cela va payer d'entrée, mais je ne joue pas ma vie au Challenge International de Paris (CIP). J'ai arrêté pendant un an et demi, je ne vais pas me mettre de pression supplémentaire car la compétition a lieu à Coubertin. Moi, j'essaie de revenir au haut niveau pour retrouver des sensations. Si je retombe dans mes travers, cela ne sert à rien et je peux arrêter. Il faut que je franchisse ce pas et qu'à l'entrainement cela devienne naturel. A moi de faire de mon mieux lors des qualifications vendredi et ensuite, je ferai le point. Je sais très bien que la route est encore longue. Je sais très bien que je ne vais pas tout gagner dès mon retour. Allez-vous mettre en place dès ce week-end un autre style de jeu sur la piste ? J'ai disputé trois circuits, dont un ou j'ai réussi à le faire et deux autres ou j'ai été absorbé par l'enjeu de la compétition. J'ai surtout mal fait ce que je savais faire avant et cela ne m'intéressait guère. A Bourg-la-Reine, j'ai terminé troisième et mon objectif était de tenter des choses. Comment avez-vous vécu l'échec des fleuristes lors des Championnats du monde au Grand Palais ? Je n'ai pas de leçon à donner, je ne me permettrais pas de le faire. J'ai vu que nous étions hors sujet sur l'état d'esprit et le jeu en lui-même. J'ai trouvé que nous faisions les choses seuls sans tenir compte de ce que réalisait l'adversaire et cela ne fonctionne pas. Avez-vous un rôle à jouer dans cette reconstruction de l'équipe de Fleuret ? Je ne vais pas plus jouer mon rôle que celui d'un membre d'un groupe de l'INSEP, qui vient à l'entrainement et qui s'investit. Ce n'est pas celui de fédérer les gens et faire en sorte que cela se passe bien. Je serai présent pour soutenir ou donner une impulsion, mais c'est à travers mes performances que tout se passera bien. Je ne suis pas la mascotte de l'équipe de France. "Londres, je ne pense qu'à cela" Est-ce que vous serez là pour encadrer les nouveaux qui arrivent en équipe de France ? Il est clair que nous avons un objectif commun: la qualification pour les Jeux Olympiques de Londres. Que ce soit dedans ou en dehors, si je peux les aider, je le ferai, mais comme tout membre de l'équipe de France. Effectivement, j'ai plus de légitimer à le faire au vu de mon parcours et peut-être que l'on m'écoutera davantage. Chacun aura ce rôle de pousser et de motiver les quatre qui seront sur la piste. Est-ce que les JO de Londres sont déjà dans toutes les esprits ? Bien sûr, quelque part, il faut l'avoir en tête. Moi, il n'y a que cela qui m'intéresse.