Grumier: "Dur à avaler"

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Propos recueillis par Romain Beauvais , modifié à
Véritable bérézina pour l'épée masculine tricolore. Aucun épéiste français n'a franchi le cap des seizièmes de finale des Championnats du monde de Catane (Italie). Après sa défaite dès le deuxième tour, Gauthier Grumier, vice-champion du monde en titre, a accepté de revenir sur cette énorme déception pour lui et toute l'équipe. Inquiétant, à moins d'un an des JO de Londres.

Véritable bérézina pour l'épée masculine tricolore. Aucun épéiste français n'a franchi le cap des seizièmes de finale des Championnats du monde de Catane (Italie). Après sa défaite dès le deuxième tour, Gauthier Grumier, vice-champion du monde en titre, a accepté de revenir sur cette énorme déception pour lui et toute l'équipe. Inquiétant, à moins d'un an des JO de Londres. Gauthier, dans quel état d'esprit êtes-vous après votre défaite contre le Kazhakh Elmir Alimzhanov (14-15)? J'ai passé le stade de l'énervement. Maintenant, j'essaye d'analyser ce qui s'est passé afin que cela me serve de leçon. La défaite est dure à avaler tellement j'étais prêt physiquement et techniquement pour aller décrocher le titre mondial. C'est un grain de sable qui est venu enrayer la machine. Quelles sont les raisons de cette contre-performance ? C'est peut être au niveau stratégique que cela a pêché. Mais je trouve qu'avec l'appareillage sans fil, je n'ai pas les mêmes sensations qu'avec l'enrouleur. On va travailler avec pour s'adapter. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle je perds ce match. Je mène la partie mais je ne suis pas satisfait dans la manière dont je mets les touches. Je décide donc de changer de stratégie pour être acteur du jeu et c'est à ce moment précis que je me fais contrer dans mes attaques. C'est une journée noire pour l'épée masculine... C'est dur à avaler car il n'y a aucun épéiste au stade des quarts de finale. Ça fait mal au moral. Cela ne va pas être agréable à entendre mais il va falloir se parler pour pouvoir avancer. Cette saison, C'est la deuxième fois que nous n'avons aucun représentant en quarts. Il faut que nous reprenions tout pour que la prochaine fois, cela ne nous arrive plus. "A peu près à 60% de la qualification olympique" Comment expliquez-vous les défaites de Jean-Michel Lucenay, Ronan Gustin et Yannick Borel ? En ce qui concerne Ronan, de ce que j'ai vu, il est dépassé mais je n'ai pas su quand le match bascule car je ne suis arrivé qu'à la fin de son combat. Pour Jean-Michel, il revient deux fois au score. Je pense que cela va décoller et puis il perd. Enfin, Yannick s'est trop précipité sur son match face à un adversaire à sa portée. Il faut travailler avec lui et lui expliquer sa défaite afin qu'il s'améliore pour ne plus revivre ce genre de rencontre. Est-ce inquiétant à quelques jours du début de la compétition par équipes ? En 2006 à Turin, on fait un tireur dans les seize, un en 32e et deux en 64e et trois jours plus tard, on est champions du monde. A cette époque, c'était inquiétant mais on peut voir que le collectif est important. L'épreuve par équipes de vendredi, c'est une autre compétition. Il ne faut plus penser à nos contre-performances en individuel pour se remobiliser pour l'épreuve par équipes. La qualification pour les Jeux Olympiques de Londres est-elle remise en cause ? Rien n'est encore fini car la sélection se joue jusqu'au 31 mars 2012. Meme si je n'ai pas été bon sur les Championnats du monde, j'ai mis quelques points de côté lors des quatre premières manches de Coupe du monde. Maintenant, à moi de les capitaliser sur les quatre dernières. On est à peu près à 60% de la qualification olympique. On a fait quatre manches de Coupe du monde qui comptent pour la course à la qualification plus les Championnats d'Europe et du monde qui comptent, eux aussi, pour la qualification. Maintenant, il faudra voir lundi où l'on se situe au classement pour savoir si la qualification est toujours envisageable. Il reste quatre épreuves de Coupe du monde pour se sélectionner pour les Jeux Olympiques.