Grand Stade de Lille : un recours déposé

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Julien Froment , modifié à
L’association Anticor regrette le coût de l’abandon du "naming" pour le stade Pierre-Mauroy.

L’INFO. Un recours a été déposé mardi contre l’abandon du naming pour le Grand Stade de Lille. Lille qui affronte Saint-Etienne dimanche lors de la 3ème journée de Ligue 1.

Le contexte. 21 juin 2013, le Grand Stade Lille, inauguré un an auparavant, est renommé Stade Pierre-Mauroy, en hommage à l’ancien maire de la ville, décédé deux semaines auparavant. Au moment du vote, la communauté urbaine de Lille vote de façon unanime, "même la droite a donné son approbation", a confirmé Martine Aubry, jointe par téléphone. De son côté, la communauté urbaine, qui comptait sur le "naming" pour réduire la facture de la redevance, y a renoncé, faute de candidats.

Le recours. Mardi 20 août 2013, un recours est déposé par Eric Darques, membre du bureau de l’association de lutte contre la corruption, Anticor. "Le nom de Pierre Mauroy, ce n’est pas le problème, mais il ne va rien nous rapporter. Et donc, suivant le principe des vases communicants, c’est le contribuable qui va devoir mettre la main à la poche, soit 3,8 millions d’euros."

Une méthode critiquée. Eric Darques se montre critique, non seulement sur la méthode de désignation mais aussi à l’égard de Martine Aubry: "Les élus ont voté sous le coup de l’émotion. En donnant un stade comme Pierre Mauroy c’était très facile de les faire voter", souligne-t-il. "Et ça débarrasse Martine Aubry de trouver un nom sonnant et trébuchant pour ce stade". Eric Darques regrette aussi que la Communauté urbaine n’ait pas opté pour Partouche, qui est déjà le sponsor maillot du Losc.

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La réponse de Martine Aubry. La maire socialiste de Lille, elle, réfute totalement ces propos. "Le choix peut être contesté, mais il a été voté par tous les politiques à l’exception des Verts", tempête l’ancienne porte-parole du PS. "J’ai réussi à réduire la facture en abaissant la redevance avec Eiffage de 17 à 9,5 millions d’euros", précise-t-elle

Quid du "naming" ? Martine Aubry estime qu’elle a eu raison de refuser l’offre de Partouche, qui n’était "que" de 1,4 millions d’euros, une fois les différents services (Loges, places pour les matches) déduit du montant global proposé, qui était de 2 millions d’euros brut. "Et puis, au-delà de la crise, il y a un changement notable. Lyon, Bordeaux ou encore Marseille, qui construisent leur stades, ont du mal également à trouver un "namer" ", ajoute-elle.

Les grands partenaires en remplacement du Naming. Selon Martine Aubry, le Losc s’y retrouvera financièrement grâce aux "grands partenaires" et  aux différents panneaux et bandeaux publicitaires vendus dans et en dehors du stade. La maire de Lille table sur une enveloppe supérieure proposée à celle de Partouche par exemple. Des accords auraient déjà été trouvés avec différents partenaires, dans l’attente de l’officialisation et de la signature définitive.

Si Lille connaît un début de saison plutôt calme sur le terrain, c’est "guéguerre" judiciaire devrait animer encore un peu l’été, avant la réponse du tribunal administratif, attendue dans les prochaines semaines.