Gilot y prend goût

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Europe1 Sport , modifié à
Le bouquet final des "France" petit bassin, à Chartres, a vu dimanche Fabien Gilot s'imposer en finale du 100 m avec à la clé en 46"48 la 2e meilleure performance mondiale de l'année devant Yannick Agnel (47"05). Après le 200 m la veille, le jeune Niçois signe un nouveau record de France sur 400 m en 3'39"91 et fait le plein de confiance avant les Mondiaux de Dubaï. Sa partenaire d'entraînement, Camille Muffat, en fait de même avec un nouveau record national sur 100 m (52"74).

Le bouquet final des "France" petit bassin, à Chartres, a vu dimanche Fabien Gilot s'imposer en finale du 100 m avec à la clé en 46"48 la 2e meilleure performance mondiale de l'année devant Yannick Agnel (47"05). Après le 200 m la veille, le jeune Niçois signe un nouveau record de France sur 400 m en 3'39"91 et fait le plein de confiance avant les Mondiaux de Dubaï. Sa partenaire d'entraînement, Camille Muffat, en fait de même avec un nouveau record national sur 100 m (52"74). Bien sûr il y a les têtes d'affiche, les Alain Bernard, Fred Bousquet, Camille Lacourt, sans oublier l'espoir qui n'en finit plus de grimper, Yannick Agnel. Et puis il y a Fabien Gilot, incontournable en équipe de France depuis bientôt dix ans, équipier modèle et compère indissociable de la colonie marseillaise. Gilot, l'une des pierres angulaires des relais tricolores, mais qui comme son pote Bousquet il y a encore quelques temps, attend toujours la consécration en individuel dans un grand championnat international, lui, sacré champion d'Europe juniors du 100 m NL... en 2002. A 26 ans, le nageur du CN Marseille n'a pourtant rien d'un faire-valoir et l'a encore prouvé ce dimanche, à Chartres, au terme de ces Championnats de France en petit bassin qu'il abordait pourtant en totale décontraction. Jeudi, face à la presse, Gilot, hilare, apprenait de la bouche de son entraîneur Romain Barnier son programme du week-end... Il faut dire que le Nordiste d'origine revient de loin. Fin août, le sprinteur frôlait l'irréparable en sautant d'une falaise de 4 mètres de haut lors d'un mariage en Corse. Une chute qui aura manqué de le laisser paralysé. Victime d'une fracture de l'apophyse, au niveau du dos, il ne reprendra l'entraînement que début octobre. Agnel, la danse de la mascotte Dans ces conditions, sa victoire dimanche en finale du 100 mètres NL, le rendez-vous toujours attendu des grands fauves du sprint français, a de quoi marquer les esprits avec à la clé la deuxième meilleure performance mondiale de l'année en 46"48 derrière le Brésilien Cesar Cielo (45''87), mais devant le Russe Izotov (46''56), sacré le week-end dernier Champion d'Europe à Eindhoven. Sept mois après avoir déjà dominé tous ses rivaux à Saint-Raphaël, en finale des Championnats de France en grand bassin, Gilot confirme donc son potentiel, reléguant à bonne distance le jeune Yannick Agnel, de sept ans son cadet, deuxième en 47''05 devant un trio majeur, Amaury Leveaux (47''37), Frédérick Bousquet (47''50) et Alain Bernard (47''65). Gilot, beau joueur et surtout toujours collectif, notait à la sortie du bassin que son jeune dauphin, sûrement entamé par sa finale du 400 m NL nagée quelques minutes plus tôt (et quel 400 m !), avait pesé dans l'emballage final. "Je suis vraiment content de la gagner, appréciait le Marseillais au micro d'Eurosport. Agnel emmène un vent de fraîcheur sur 4x100 m. On va essayer de faire une performance tous ensemble à Dubaï". Car avant d'imaginer briller en solo en 2011, c'est encore par équipes que Gilot sera en lice lors des prochains Mondiaux, pour lesquels Alain bernard et William Meynard sont qualifiés sur 100 m NL. Un Bernard qui, malgré sa place d'honneur (5e) - il était encore dans le coup aux 75 m avant de craquer - et un week-end dans l'ombre, tentait de positiver: "Il y a peu de temps, j'étais au fond du trou mentalement à l'entraînement, révèle l'Antibois. L'objectif, c'est le championnat de France en mars. Je bosse actuellement pour ça, c'est pour ça que j'ai un peu accusé le coup mentalement et physiquement. Sur ce 100 m, j'ai quand même retrouvé quelques sensations. Il y avait du répondant, mais vu le niveau actuel ça ne laisse pas le droit à l'erreur". Christian Donzé, le DTN, peut en effet noter avec délice que l'esprit de Budapest est toujours d'actualité, vu la densité encore vue ce week-end à Chartres, où quatre records de France sont tombés (*), dont celui du 400 m NL, oeuvre d'un Yannick Agnel plus déconcertant que jamais du haut de ses 19 printemps, capable de préparer son entrée en chambre d'appel du 100 m en dansant avec la mascotte des Championnats. Le jeune Niçois, quelques minutes plus tôt et 24 heures après son record de France sur 200 m NL, avait enlevé plus d'une seconde à son ancienne meilleure marque (3'41"42) pour se rapprocher un peu plus de l'Allemand Paul Biedermann, vainqueur en 3'39"51 à Eindhoven. Une belle salade niçoise puisque l'autre protégée de Fabrice Pellerin, Camille Muffat, déjà titrée sur 50m, 200 m et 400 m nage libre, a remporté dimanche la finale du 100 m NL, en s'offrant par la même occasion un nouveau record de France (52"74, contre 52"94 à Popchanka en 2006) et la Néerlandaise Inge Dekker (53"22). Pas mal pour une reconversion ! (*) Les 4 records de France à Chartres: 800 m NL (M) 7'39"96 Sébastien ROUAULT 200 m NL (M) 1'41"96 et 400 m NL (M) 3'39"91 Yannick AGNEL 100 m NL (D) 52"74 Camille MUFFAT