Gignac: "Je n'ai plus d'excuse"

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Propos recueillis par MARC LERAS , modifié à
Auteur d'une première partie de saison ratée sous les couleurs de l'Olympique de Marseille, André-Pierre Gignac aborde l'année 2011 décidé à montrer qu'il peut s'imposer dans le club de son coeur. Pour mieux se faire comprendre, l'ancien Toulousain est sorti de sa réserve médiatique mardi pour se confier longuement devant la presse. Interview vérité.

Auteur d'une première partie de saison ratée sous les couleurs de l'Olympique de Marseille, André-Pierre Gignac aborde l'année 2011 décidé à montrer qu'il peut s'imposer dans le club de son coeur. Pour mieux se faire comprendre, l'ancien Toulousain est sorti de sa réserve médiatique mardi pour se confier longuement devant la presse. Interview vérité. La première partie de saison a été difficile pour vous, comment abordez-vous la seconde ? Je m'entraîne toujours à 100%. J'aime tellement ce sport que quand je me lève le matin, je suis le plus heureux du monde. Maintenant, il y a cette préparation d'avant-saison que je n'ai pas pu faire à cause de ma blessure. Il y a eu les transferts, un été compliqué... On ne va pas revenir dessus. Là, j'ai bien travaillé pendant les vacances, je me suis ressourcé, j'ai bien travaillé en Espagne. Je vais encore bien travailler avant ce match de Bordeaux. Je n'ai pas d'excuse. Il faut travailler, travailler, travailler... Quand on est maladroit et que l'on n'a pas de réussite, on ne marque pas beaucoup malheureusement, mais je reviens en 2011 avec de bien meilleures intentions. Pourquoi ne pas vous être exprimé plus tôt ? Je n'avais rien à dire. Vous vouliez que je dise quoi ? Aujourd'hui, c'est une deuxième partie de saison, on est en 2011. Physiquement, les ennuis sont terminés ? J'ai un gros déficit au niveau physique que j'essaie de rattraper au jour le jour à l'entraînement. L'année dernière, je ne me suis pas beaucoup entraîné, j'ai joué en étant blessé parce qu'au bout, il y avait une Coupe du monde... Désormais, c'est le passé. Physiquement, je suis bien, je n'ai pas de problème aux adducteurs ni ailleurs, c'est le plus important. "Je paie la saison dernière" Comment avez-vous vécu les critiques sur vos premières performances marseillaises ? Je suis un attaquant, j'ai besoin de marquer pour avoir de la confiance, pour avoir de la reconnaissance. J'écoute les critiques, je sais ce que je fais de bien ou de pas bien. C'est sûr que je paie la saison dernière. J'ai besoin d'être à 100% pour être bon, l'année dernière ne m'a pas aidé. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, je n'ai pas écouté mon corps, j'ai voulu continuer parce qu'il y avait quelque chose de quand même extraordinaire au bout, même si cela s'est fini comme vous le savez. Je le paie un peu, mais là ça y est, je n'ai plus d'excuse. Ce n'est jamais facile d'entendre des choses, d'être sifflé au Vélodrome. Votre rêve marseillais tourne au cauchemar ? Au bout de six mois, virer au cauchemar, ce serait embêtant, mais ça n'a pas bien commencé. J'aime beaucoup trop cette ville et ce club pour rester sur un échec, c'est inconcevable. Quand vous vous faites une joie de venir dans le club de votre coeur et que cela se passe mal... Je suis plus fort que ça, ma première année à Toulouse a été dix fois pire que ça, donc je ne me fais pas de souci. Vous ne regrettez-pas votre choix ? Non, il est fait pour moi, ce club, j'en suis convaincu, ce n'est pas possible autrement. Sinon, j'aurais dit non tout de suite, je ne serais pas venu, j'avais d'autres propositions. Je sais que c'est un club qui est fait pour moi, il y a une adaptation à faire. Il y a de nouvelles attentes, je ne suis pas à Toulouse ici, ni à Lorient. Dans ma tête, je suis costaud, même si je suis un être humain et que j'ai des moments de doute, mais très rarement. Qu'est-ce qui a changé par rapport à Toulouse ? J'étais tout seul devant, je balayais tout le front de l'attaque, là on est à l'OM, on a le ballon, on a beaucoup de joueurs à vocation offensive. C'est différent, mais ce n'est pas à eux de s'adapter à moi, c'est à moi de m'adapter à eux. Je ne me cherche pas d'excuses. Mais, c'est la première fois que j'enchaîne autant de matches dans ma carrière, un match tous les trois jours. "Je l'attends, ce premier but au Vélodrome" C'est un problème de placement ? Je dois me concentrer sur les deux lignes des 16 mètres, mais je suis un joueur de largeur, de profondeur, j'aime bien balayer le front de l'attaque, aller sur le côté gauche pour rentrer et frapper, aller sur le côté droit pour rentrer et centrer. Il faut trouver le juste milieu. Comment jugez-vous votre entente avec Lucho Gonzalez ? Il faut que je m'adapte à lui, c'est un très bon passeur, en première intention, il joue bien les coups, il voit le jeu, il a super vision... A moi d'améliorer mes déplacements et ça va le faire. Marquer pour la première fois au Vélodrome vous libèrerait ? Je l'attends, ce premier but au Vélodrome, forcément. Je l'attends, mais il ne faut pas que je force et apparemment dans mon jeu, on ressent trop que je joue contre-nature. Je vais essayer de faire ce qu'il faut, mais c'est vrai que ce but, je l'attends. Ce n'est pas une grosse obsession non plus, mais ça serait bien en ce début 2011 de commencer par une victoire contre Bordeaux, et pourquoi pas un but. Vous avez l'impression d'avoir été la tête de Turc du Vélodrome parfois ? En même temps, c'était justifié. Je n'étais pas décisif, je n'étais pas mauvais, mais c'était moyen. C'était un peu justifié. "On va voir le nouveau Gignac en 2011" Didier Deschamps vous maintient sa confiance, mais lui aimerait bien des buts justement... Il a récemment regretté le départ de Mamadou Niang... Le coach m'a réitéré sa confiance. Bien sûr que j'aimerais rendre ce qu'il me donne le plus rapidement possible. Après,Niang a marqué l'histoire du club, ça a été un grand attaquant de l'OM et du Campionnat de France, j'ai beaucoup de respect pour Mamadou, il le sait, j'ai vu qu'il m'a donné des petits conseils, je vais prendre ce qu'il m'a donné, cela n'a pas été facile pour lui au début. Ce ne l'est pas pour moi non plus aujourd'hui, mais je suis confiant. Deschamps pense que ses attaquants doivent marquer 25 buts cette saison pour que l'OM soit champion. C'est faisable ? Je pense qu'il a raison, ça va être difficile de marquer 25 buts, mais il y a d'autres garçons qui peuvent marquer. On se crée les occases, c'est plus un problème de finition et de réalisme. Vous avez déménagé de Fos-sur-Mer pour vous rapprocher de Marseille. Cela va avoir un impact ? J'ai été un peu moins professionnel que je l'étais auparavant. J'habitais à Fos-sur-Mer, à 45 minutes de voiture, ce n'était pas la bonne solution, je partais parfois sans me faire masser pour aller faire la sieste. Maintenant, je suis à côté, je vais pouvoir penser encore plus à mon métier. Marseille, c'est vraiment un contexte particulier ? Il faut être à 100% dans sa bulle, dans son métier, faire attention aux à-cotés. Là, c'est parti, j'ai tout pour être bien, les premiers six mois sont passés, je me suis adapté. C'est fini, je n'ai plus d'excuse. On va voir le nouveau Gignac en 2011. Contre Bordeaux, c'est le retour aux affaires d'un OM qui a besoin de points ? C'est un match très, très important, on sort d'un revers en Coupe de France, il va falloir que l'on fasse le plein. Le Championnat, c'est notre pain quotidien, c'est le plus important. L'an dernier, ils ont ramé pour devenir champions de France, on sait que confirmer c'est toujours dur, il faudra encore plus batailler pour finir champion cette année. Mais on a tout ce qu'il faut. Vous avez mis l'équipe de France entre parenthèses ? L'équipe de France, ça passe par des performances en club, et pour l'instant, elles ne sont pas là. Donc, ça viendra quand j'aurai des performances. C'est tellement fantastique de porter ce maillot, de jouer pour son pays. C'est assez énorme, ce n'est pas entre parenthèses, j'y pense toujours, mais il faut que je sois bon avec mon club, que je sois décisif, que je fasse gagner des matches à mon club. J'ai le mois de janvier pour nous refaire. Vous pensez quoi de votre marionnette aux Guignols ? Ca me fait rigoler. J'adore, c'est décalé, ça me fait vraiment rigoler, ce n'est pas méchant. Mais perdre un ou deux kilos, ce serait bien aussi, j'y travaille.