Gelabale, l'enfer du décor

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Thomas PISSELET , modifié à
Revenu à Cholet il y a un an pour terminer la saison avec un titre de champion de France à la clé, Mickaël Gelabale a choisi durant l'intersaison de partir à Villeurbanne. C'est donc avec le maillot de l'Asvel que l'ailier français retrouve son club formateur, samedi soir, lors de la 5e journée de Pro A. Un retour à la Meilleraie qu'il appréhende.

Revenu à Cholet il y a un an pour terminer la saison avec un titre de champion de France à la clé, Mickaël Gelabale a choisi durant l'intersaison de partir à Villeurbanne. C'est donc avec le maillot de l'Asvel que l'ailier français retrouve son club formateur, samedi soir, lors de la 5e journée de Pro A. Un retour à la Meilleraie qu'il appréhende. En changeant de maillot à l'intersaison, Mickaël Gelabale a perdu son étiquette. A Cholet, il n'est plus considéré comme le héros, l'enfant chéri. Celui qui, en novembre 2009, est revenu dans son club formateur, son club de coeur, après deux ans de galère et de blessures pour décrocher en fin de saison le titre de champion de France. Le public de la Meilleraie le voit désormais comme le traître, le lâcheur. Celui qui, à l'intersaison, a choisi de relever le défi proposé par une équipe de Villeurbanne revancharde et ambitieuse. Un an quasiment jour pour jour après son retour dans les Mauges, Mickaël Gelabale y remet les pieds, samedi soir, lors de la 5e journée de Pro A. Avec, donc, la tunique de l'Asvel sur le dos. A n'en pas douter, l'accueil que lui réserve son ancien public sera bouillant. L'ailier français en a conscience mais s'en amuse plus qu'il s'en inquiète. "J'adore jouer dans une salle où le public est chaud et je vais avoir l'accueil que je mérite, pour avoir ainsi quitté Cholet", assure-t-il sur 20minutes.fr. La salle choletaise sera d'autant plus survoltée que les hommes de Vincent Collet représentent à nouveau une menace depuis leur premier succès de la saison obtenu contre Nancy (80-73), le week-end dernier à l'Astroballe. Mickaël Gelabale, aussi, trouve de mieux en mieux ses marques, en témoignent ses 23 points et 4 passes compilés face au Sluc. Autant de raisons de le siffler copieusement ? "J'ai 27 ans et cela fait un moment que je n'ai pas ressenti de pression, admet-il. Mais j'ai envie d'être au jour J et j'appréhende beaucoup ce retour. Je trouverais normal d'être chahuté par les supporters, car les dirigeants ont tout fait pour que je reste, mais j'ai fait un choix en signant à Villeurbanne." Gelabale: "Les ambitions de l'Asvel sont à terme plus grandes qu'à Cholet" Un choix difficile à avaler auprès des supporters du CB, qui lui a remis le pied à l'étrier et a relancé sa carrière au point mort. Un pari risqué pour lui, quoiqu'en pensent ses détracteurs. Car en signant à l'Asvel, Mickaël Gelabale a fait une croix sur une participation assurée à l'Euroligue et tenté une aventure incertaine dans un club sans cesse sous le feu des projecteurs. Sous le feu des critiques, également. Le faux départ en championnat, avec trois défaites consécutives, et l'élimination au tour préliminaire de l'Euroligue auraient pu lui faire regretter sa décision. Mais non. "C'est sûr qu'en arrivant ici, je pensais disputer l'Euroligue. Mais la saison est encore longue et les ambitions de l'Asvel sont à terme plus grandes qu'à Cholet", estime-t-il. N'empêche. Les joueurs d'Erman Kunter, tout en retenue lors de leurs premières sorties en Pro A, sont revenus aux avant-postes et viennent de décrocher contre Vilnius leur premier succès en Euroligue (73-69). L'équilibre de Villeurbanne est lui bien plus instable. "Nous jouons bien mieux depuis le déplacement à Hyères-Toulon, constate Mickaël Gelabale, soulagé par l'arrivée de Matt Walsh à la place d'Angel Daniel Vassallo, mis à pied par ses dirigeants. Il apporte un vrai plus. La balle bouge mieux et tout le monde s'implique. Mais il faudra surtout mieux défendre samedi pour casser le rythme de Cholet." Et faire cesser les sifflets qui risquent sans doute de lui chatouiller les tympans.