Garcia: "Remonter en Ligue 1"

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Propos recueillis par Alexandre MISPELON , modifié à
Relégué en Ligue 2 après un dernier exercice cauchemardesque, le Racing Club de Lens aborde la nouvelle saison avec le costume de grand favori. Fraichement débarqué en terre nordiste, Jean-Louis Garcia semble déjà avoir redonné un semblant de sourire à un club encore sous le choc de la descente. Entre rigueur, fierté et ambition, l'ancien angevin compte bien redorer le blason des Lensois afin de retrouver directement l'élite.

Relégué en Ligue 2 après un dernier exercice cauchemardesque, le Racing Club de Lens aborde la nouvelle saison avec le costume de grand favori. Fraichement débarqué en terre nordiste, Jean-Louis Garcia semble déjà avoir redonné un semblant de sourire à un club encore sous le choc de la descente. Entre rigueur, fierté et ambition, l'ancien angevin compte bien redorer le blason des Lensois afin de retrouver directement l'élite. Comment se sont déroulées votre intégration à Lens et votre préparation de début de saison ? Ça s'est vraiment bien passé ! Moi et mon staff avons été remarquablement accueillis. Le club dispose de structures et une organisation de très haut niveau. Tout cela facilite bien évidemment l'adaptation, nous sommes donc très très heureux d'évoluer et de travailler dans un tel club. Concernant notre préparation, elle s'est très bien passée. Nous avons essayé de mettre en place un fonctionnement avec le grand souci de s'appuyer sur des valeurs et un état d'esprit. Franchement, je n'ai qu'à féliciter l'adhésion des joueurs à ces idées. Le Racing est justement en pleine reconstruction en prônant un retour à ses valeurs, chères à Gervais Martel. Comment comptez-vous participer à cet énorme chantier ? J'ai été recruté par Gervais Martel parce que j'attachais beaucoup d'importance à ces valeurs. Lors de nos premières discussions, on était en phase sur l'état d'esprit, sur l'image que devait véhiculer l'équipe du Racing Club de Lens à travers son passé, son histoire et ses supporters. On s'est mis en place très simplement en déterminant auprès des joueurs une forme de « management », où l'esprit d'équipe prend une grande place, une grande dimension et où la star n'est autre que l'équipe. On a établi, notamment durant le stage, des règles de vie collectives. On doit être capable de trouver du plaisir à se retrouver et à partager de la joie et parfois des déceptions pour plus facilement les surmonter. L'idée était de mettre en place les fondations de cet état d'esprit. Que vous inspire le grand fiasco lensois la saison passée ? Comment pouvez-vous expliquer un tel naufrage ? Ça ne m'intéresse pas... Qui suis-je pour pouvoir juger les mois précédant mon arrivée ? Je n'ai pas cette prétention et je ne me le permettrais pas. Mes prédécesseurs ont connu des soucis, mais aujourd'hui nous ne voulons regarder que vers l'avant. Ça ne nous intéresse pas de parler du passé. On est résolument tourné vers l'avenir et vers ce qui se passera dans les prochaines semaines et les prochains mois. "Déjà mis en place un état d'esprit formidable" Que pouvez-vous dire sur le recrutement actuel du Racing, passage obligatoire pour son renouveau ? On est entrain de mettre en place un projet de jeu. Par rapport à ça, on a défini la forme d'un certain recrutement avec des profils qui ont été déterminés et des noms avancés. Le recrutement suit son cours. On savait que le club, par souci financier, devait se libérer de certains contrats pour pouvoir penser à recruter. Les choses avancent régulièrement même si aujourd'hui ils nous manquent encore quelques joueurs pour que notre effectif soit véritablement à la hauteur de ses ambitions. Quel est votre sentiment concernant le départ de Rafael Varane au Real Madrid ? J'ai discuté avec lui car c'est un garçon d'une grande éducation. Il est venu saluer le nouveau coach du RC Lens. Je n'ai fait que le féliciter puisque je trouve que c'est une extraordinaire publicité pour la formation lensoise. C'est également une excellente reconnaissance pour le football français qu'un garçon comme Varane, à même pas 19 ans, soit capable de signer au Real Madrid. De toute façon en tant que nouvel entraîneur de Lens, je n'avais pas mon mot à dire dessus. Quand une telle proposition se présente, on ne peut que s'incliner tant sur le plan sportif qu'économique. Depuis plusieurs années, Lens a la mauvaise réputation de ne plus jouer au ballon alors que de votre côté, le beau jeu semble l'une de vos priorités. Avez-vous l'ambition d'installer le même projet de jeu qu'à Angers ? Bien sur ! Je prône une certaine philosophie de jeu. Maintenant, on est dans une vraie période de reconstruction. Je ne vais pas pouvoir obtenir le même qu'à Angers en seulement quelques semaines à Lens. Il nous faudra du temps et de la patience. Aujourd'hui, on a déjà mis en place un état d'esprit formidable depuis la reprise et c'est ce qui nous permettra de bien vivre les difficultés que l'on va rencontrer. Je reste persuadé que si l'on veut être ambitieux sur la durée, il faut redonner une vraie identité à cette équipe de Lens, en s'appuyant sur un football qui nous permettra de gagner un maximum de match. La saison dernière, la défense lensoise s'est montrée pour le moins catastrophique, avec l'avant dernière défense de Ligue 1, alors que vous au contraire, avec Angers, vous avez terminé votre exercice en tête de ce classement. Pensez-vous pouvoir redonner une certaine solidité à cette équipe lensoise ? J'impose un grand degré d'exigence et beaucoup de rigueur avec des principes tactiques qui sont répétés et appliqués par les joueurs. Ça passe par beaucoup de travail et de répétition. L'année dernière avec Angers, on prenait beaucoup de buts en début de saison mais on a su corriger le tir en cours de saison. Mais c'est vrai que j'ai la réputation d'avoir des équipes qui sont compliqués à manoeuvrer. J'aime que mon équipe soit toujours très bien organisée. La notion de bloc est prépondérante. "Lens, l'un des plus grands clubs français" Malgré ses belles infrastructures, dignes des grands clubs de Ligue 1, ne pensez-vous pas que Lens est finalement bien à sa place en Ligue 2 ? Non je ne pense pas. Le RC Lens a vécu un cycle délicat de quelques années mais ce club est un des plus grands clubs français, j'en suis persuadé. C'est aussi pour ça que j'ai choisi de venir ici, alors que j'aurais pu patienter ou découvrir la Ligue 1 dès cette année. Mais j'ai le sentiment qu'avec ce club là, je peux retrouver la Ligue 1 et m'y installer sur la durée. Maintenant l'année de la reconquête et de la reconstruction est toujours difficile, il faudra donc s'armer de patience et de courage. Je crois qu'une fois que le train sera lancé, il peut être difficile à arrêter. L'objectif du Racing cette saison est bien évidemment la remontée immédiate en Ligue 1. Oui bien sur ! Mais cette fois-ci, ça ne serait pas catastrophique financièrement si le club ne venait pas à remonter tout de suite. Mais sportivement il est évident que si je suis venu au RC Lens, c'est pour ambitionner dès cette saison le podium pour remonter en Ligue 1. Mais ce n'est pas joué d'avance car ne nous sommes pas les seuls... Aujourd'hui on a une équipe qui est bonne mais qui n'a absolument pas de marge sur ses adversaires. C'est pour ça qu'il faut continuer à nous renforcer car ce championnat de Ligue 2 je le connais, il est très très homogène et très très compliqué. Les supporters ont une part intégrante dans la vie du club et l'année dernière, ils ont grandement montré leur mécontentement. N'avez-vous pas peur de les décevoir en cas de résultat en dessous de leurs espérances ? Absolument pas. J'y crois fortement et j'ai le sentiment qu'ils y croient aussi. C'est tous ensemble que l'on va atteindre notre objectif. Le mot peur n'existe pas dans mon vocabulaire. Je fais un métier fantastique et je suis arrivé dans un club incroyable. Je n'ai qu'une idée en tête, c'est réussir ! Vous êtes évidemment soulagé par le maintien d'Angers en Ligue 2... Je suis très heureux mais je n'étais pas inquiet... Le club a l'habitude d'avoir des passages un peu délicat avec la DNCG. Le président Willy Bernard et Olivier Pickeu ont toujours trouvé les solutions. Je sentais bien qu'ils étaient confiants et que cela allait bien se passer. Ça aurait vraiment été terrible pour Angers après le boulot qui a été accompli sur le plan sportif depuis plusieurs années. Je suis très heureux de voir mon ancien club et mes anciens joueurs redémarrer dans ce championnat de Ligue 2 cette saison.