Garcia: "Dominer n'est pas gagner"

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Propos recueillis par LAURENT DUYCK , modifié à
L'entraîneur lillois avait promis que son équipe ne se renierait pas à l'heure de recevoir l'Inter Milan. Pour avoir attaqué la rencontre avec le frein à main, le Losc s'est fait piéger par les Nerazzurri sans parvenir à revenir au score (0-1). Rudi Garcia regrette que son équipe n'ait pas joué tout le match comme en seconde période mais veut croire que, dos au mur désormais, elle se lâchera à l'avenir. "On est déçu mais pas abattu", assure-t-il.

L'entraîneur lillois avait promis que son équipe ne se renierait pas à l'heure de recevoir l'Inter Milan. Pour avoir attaqué la rencontre avec le frein à main, le Losc s'est fait piéger par les Nerazzurri sans parvenir à revenir au score (0-1). Rudi Garcia regrette que son équipe n'ait pas joué tout le match comme en seconde période mais veut croire que, dos au mur désormais, elle se lâchera à l'avenir. "On est déçu mais pas abattu", assure-t-il. Qu'est-ce qui a manqué à Lille pour battre l'Inter ? De jouer tout le match comme la seconde période. On a trop respecté cette équipe de l'Inter en première, on l'a laissée prendre confiance. Et ils ont marqué sur un exploit individuel, une belle action. Ensuite, on sait, pour l'avoir étudiée, que cette équipe défend très bien, elle est en nombre dans ses trente mètres. Elle ne s'affole pas, elle a du vice, de l'expérience. On a été victime du réalisme italien. Mais, on a eu moins mis de la folie dans notre jeu en seconde période, on a été conquérant, on a beaucoup tenté. Malheureusement, on n'a pas été récompensé du travail fourni. Que changeriez-vous si vous deviez rejouer ce match ? On a été mieux quand on a changé de système de jeu en cours de match. On avait bien étudié le système de l'Inter en 4-3-1-2. On a plutôt bien défendu face à ce système et surtout bien attaqué. C'est une équipe qui laisse les côtés ouverts donc on a beaucoup centré. Mais ce qui est à déplorer, c'est qu'on manquait vraiment de présence dans la surface de réparation en première période. On n'avait que Moussa (Sow) donc c'est assez facile de défendre sur un seul attaquant. On aurait dû avoir plus de présence dans la surface. En seconde période, c'était mieux après avoir changé de système. Et c'est ce qui fait qu'on a été plus dangereux. L'Inter a donné l'impression de vous endormir dans les 20 premières minutes. Est-ce aussi ça la différence entre le Losc et un grand d'Europe ? C'est une équipe qui était certes en difficulté en championnat mais plutôt bien en Ligue des champions, elle avait gagné à Moscou. On a trouvé une équipe cohérente, solidaire, avec des grands joueurs, ça on le savait. Mais effectivement, on n'a pas bien géré le rythme de la première période. On les a laissés plutôt tranquille dans le développement de leur jeu et il a fallu se lâcher en seconde période, mettre un peu de folie dans notre jeu. Et en faisant ça, on les a mis en difficulté. Surtout, on a vu un jeu qui ressemble plus à ce que l'on fait d'habitude. Je crois qu'il faut positiver sur ce qu'on a réussi à faire en seconde période et reproduire ça lors des prochains matches. "On n'a plus rien à perdre" Avec deux points en trois matches, quelles sont les ambitions du Losc désormais dans cette compétition ? On s'est mis en difficulté mathématiquement ce soir. Quand on ne peut pas gagner, il faut au moins savoir ne pas le perdre. Je suis déçu pour les joueurs parce qu'en deuxième période, on aurait mérité de marquer. Les statistiques montrent combien les Italiens ont eu un réalisme important ce soir. C'est la marque de l'expérience aussi. Mais rien n'est perdu, il reste neuf points à distribuer. Ce qui est sûr, c'est qu'il va falloir rattraper à l'extérieur ces points perdus à domicile. On va s'appuyer sur le fait qu'en championnat on voyage très bien. Et donc on ira à l'Inter pour faire l'exploit et au moins ne pas les laisser s'échapper si on est en difficulté pendant le match. On n'a plus rien à perdre sur les prochains matches. Sur le but, quelle est la nature du problème défensif ? Au départ, c'est un exploit individuel d'un joueur italien. Ensuite, on a beaucoup reculé sur cette action. Tous nos défenseurs ont défendu sur leurs 5,50 mètres. Pire que ça, le buteur (Pazzini) n'était pas seul à la réception du centre, il y en a un deuxième (Sneijder, à l'origine de l'action, ndlr) qui est aussi là pour éventuellement du ballon. On ne s'est pas assez préoccupé du marquage sur cette action. Mais on est déçu parce que l'Inter ne nous a pas souvent mis en difficulté, voire très rarement. Mais c'est le football, dominer n'est pas gagner. On en a fait les frais ce soir. C'est l'apprentissage du haut niveau ? Oui, on peut dire ça, on est encore en apprentissage. On espère que tout ce que l'on a pu vivre sur les trois premiers matches on puisse le traduire par un résultat positif. Parce que les joueurs le méritent sur ce qu'ils donnent depuis le début de la compétition. On mérite de gagner un match. On est frustré, on est déçu mais on n'est pas abattu. On n'a pas dit notre dernier mot.