Gallois, jeunes et peur de rien

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S.L., envoyé spécial , modifié à
Attention les Bleus, c'est le péril jeune ! Alors que l'équipe de France affiche la moyenne d'âge la plus élevée de ce carré finale de la Coupe du monde (28,1), le Pays de Galles surfe sur une nouvelle génération sans complexe, dont la maturité impressionne. Dans le sillage de leur capitaine de 23 ans, Sam Warburton, la jeunesse galloise est triomphante. Découverte de trois de ses talents précoces...

Attention les Bleus, c'est le péril jeune ! Alors que l'équipe de France affiche la moyenne d'âge la plus élevée de ce carré finale de la Coupe du monde (28,1) (voir par ailleurs), le Pays de Galles surfe sur une nouvelle génération sans complexe, dont la maturité impressionne. Dans le sillage de leur capitaine de 23 ans, Sam Warburton, la jeunesse galloise est triomphante. Découverte de trois de ses talents précoces... Sam WARBURTON (né le 05/10/1988, 23 ans ; 22 sélections) "Quand il a été nommé capitaine, le pays de Galles a changé de visage." Shaun Edwards, qui en tant qu'entraîneur des Wasps notamment, a vu défiler quelques joueurs d'exception sous ses ordres, n'a pas de mots assez forts pour décrire l'influence de Sam Warburton sur cette équipe du Pays de Galles qui n'en finit plus de surprendre le monde. Quel meilleur symbole en effet de ce XV du Poireau new look que ce flanker de 23 ans -il les a fêtés la semaine dernière- devenu plus jeune capitaine d'une sélection nationale dans l'histoire de la Coupe du monde. Warren Gatland l'a voulu ainsi et force est de constater que le technicien kiwi ne s'est pas trompé tant Warburton impressionne par sa maturité, à la fois capable d'être l'un des fers de lance de sa formation tout en la transcendant sur le terrain comme en dehors. "La façon dont il joue amène de la confiance à l'équipe. Il ne dit pas grand chose, en tant que capitaine, mais sa présence sur le terrain et les efforts qu'il réalise suffisent à rendre tout le monde plus confiant quand il est sur le terrain." Un portrait à la Richie McCaw auquel beaucoup n'hésite pas à déjà le comparer. L'avis de Ryan JONES (dépossédé du brassard): "C'est un modèle par sa façon de se comporter sur le terrain, par sa manière de jouer. Mais également en dehors. C'est un bonheur que d'être avec lui et l'âge n'est qu'un nombre quand il s'agit d'un gars comme lui, quelqu'un qui inspire autant de respect sur le terrain." Toby FALETAU (né le 12/11/1990, 20 ans ; 8 sélections) C'est avec "le tank tonguien", surnom attribué par la presse britannique, que s'apprêtent à faire à faire connaissance les Bleus ce samedi, à l'Eden Park. Privé de tournoi sur blessure, Tangaki Taulupe Faletau, a depuis rattrapé le temps perdu pour honorer cinq de ses huit sélections durant cette Coupe du monde. Indispensable à Warren Gatland qui n'a pas hésité à faire de cette machine de guerre son n°8 titulaire indiscutable, auteur dès le premier match face aux Springboks du seul essai gallois. Sans complexe. Ce fils d'un international tonguien, débarqué dans la Principauté à l'âge de sept ans, a depuis été rebaptisé Toby et adopté par un rugby gallois trop heureux d'avoir mis la main sur une telle pépite. Un joueur aussi explosif et perforateur, fort de son quintal (1,88m, ; 110kg), sur le terrain que discret en dehors qui se contente de savourer sa première participation au Mondial: "Il faut simplement s'entraîner dur et essayer de bien jouer. Je suis heureux de jouer tous les matchs, vous n'avez pas souvent l'occasion de participer à une Coupe du monde", se contente-t-il simplement d'expliquer après avoir joué tous les matches de son équipe, un privilège qu'il ne partage qu'avec son capitaine, de 3 ans son aîné, qui sait ce qu'il lui doit et dit de lui: "Toby est incroyable. Il est très professionnel. Pour son âge, il est impressionnant". George NORTH (né le 13/04/1992, 13 sélections, 9 essais inscrits) "C'est vrai que je n'ai pas encore fait beaucoup de matches internationaux, mais j'ai profité de chaque minute jusqu'à présent. Pourvu que ça continue." Attention, c'est là le phénomène de cette Coupe du monde que le jeune ailier gallois aura marqué de son empreinte dès la phase de poules en devenant le plus jeune joueur de l'histoire à inscrire un essai dans la compétition (19 ans et 166 jours) lors de la victoire fleuve contre la Namibie (81-7). Tout va si vite avec ce North, qui ne le perd jamais, sur le terrain, malgré son gabarit (1,92m, 104kg) à l'opposé de Shane Williams, comme pour la trajectoire de ce gamin bourré de talent. Si précoce, que, dès sa première cape face à l'Afrique du Sud en novembre dernier, alors qu'il ne compte que six petits matches en équipe senior avec les Scarlets, non content de devenir le plus jeune joueur à porter le maillot du XV du Poireau à 18 ans et 214 jours, il inscrit un essai, qui fait de lui le nouveau plus jeune marqueur gallois depuis un certain Tom Pearson en... 1891. L'avis de Vincent CLERC: "Je l'ai découvert dans le Tournoi, un joueur très très athlétique, très puissant, un peu l'opposé de Shane Williams, mais qui est en train d'exploser aussi sur cette Coupe du monde. Ils s'en servent beaucoup en perforation, c'est toujours lui qui fait la différence, soit à la conclusion, soit pour initier le mouvement [...] Il n'a pas seulement cette capacité à rentrer dedans et à avancer, il a quand même des appuis, il fait souvent aussi des différences parce qu'il arrive à sortir des plaquages par des crochets, donc c'est un joueur assez complet et qui ne possède pas qu'un seul registre."