GP d'Inde: Place à la réalité !

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Yannick SAGORIN , modifié à
C'est une première, la Formule 1 fait escale en Inde ce week-end, un an après avoir découvert la Corée. Pour l'occasion, nombre de pilotes se sont préparés sur simulateur, apprenant par coeur les courbes d'un tracé atypique, à la fois technique et rapide. Fernando Alonso et Felipe Massa ont pour ce faire bénéficié du meilleur des outils, et du savoir-faire Ferrari.

C'est une première, la Formule 1 fait escale en Inde ce week-end, un an après avoir découvert la Corée. Pour l'occasion, nombre de pilotes se sont préparés sur simulateur, apprenant par coeur les courbes d'un tracé atypique, à la fois technique et rapide. Fernando Alonso et Felipe Massa ont pour ce faire bénéficié du meilleur des outils, et du savoir-faire Ferrari. "J'étais pessimiste il y a deux semaines. Je recevais des images de la piste et je me disais: 'Bon Dieu, ce ne sera jamais fini à temps !'" Il y a quelques jours, Bernie Ecclestone avouait dans les colonnes du Guardian avoir songé au report voire à l'annulation du Grand Prix d'Inde premier du nom. Une inquiétude qui n'est évidemment plus d'actualité. Dès vendredi, les premiers essais seront bien courus sur le circuit de Buddh. Un tracé de 5,14 km qui n'est pas sans rappeler Spa ou Istanbul à Sebastian Vettel: "Il y a une combinaison de virages lents et de lignes droites rapides. Il y a un relief important, un peu comme en Belgique ou en Turquie, ce qui va apporter un plus au niveau du pilotage", dixit le double champion du monde. Après Monza, le rendez-vous de Greater Noida, dans la banlieue de New Dehli, devrait être le plus rapide de la saison, avec des tours bouclés à 235 km/h de moyenne, pour une portion technique et sinueuse avalée à 180-190 km/h si l'on en croit les projections virtuelles de McLaren. "Notre voiture peut être rapide partout et j'ai tendance à penser que nous serons dans le coup ce week-end", estime ainsi Lewis Hamilton. "Je dirais qu'avec le simulateur, je connais 85% de ce à quoi va ressembler le circuit. J'ai l'impression que le tracé est assez exigeant", note pour sa part Mark Webber, toujours très pointu quand il s'agit de prendre ses marques dans le simulateur Red Bull. Un outil aujourd'hui incontournable pour les pilotes. Qui plus est à la veille d'un nouveau défi. Chez Ferrari, l'on prépare l'inédit challenge indien depuis de longues semaines déjà. " Quand la piste est nouvelle, nous commençons par la modéliser, en utilisant des dessins, des données, des photos et parfois des balayages laser de la piste, explique Gabriele Delli Colli, responsable du développement des simulateurs au sein de la Scuderia. Nous ouvrons ensuite une session de développement, en essayant différents réglages à partir d'une configuration basique de la voiture. Nous essayons aussi de voir si la piste a quelques caractéristiques en commun avec d'autres circuits pour aider le pilote dans son apprentissage et faciliter le développement de la monoplace." Or, selon Gabriele Delli Colli, le Buddh n'a que peu de références exploitables: "Pour ce qui est de l'Inde, on peut dire que c'est un circuit très différent des autres, avec un tracé atypique, juge l'ingénieur Ferrari. On y trouve beaucoup de changements de niveau, des montées et des descentes à chaque virage, des variations de pourcentage. Nombreux sont par ailleurs les freinages et virages aveugles. D'où l'intérêt d'étudier ce tracé virtuellement avant de le voir pour de vrai... En fin de compte, ce travail est assez similaire à ce que nous pouvons faire pour les tests sur piste. Les dernières étapes du développement sont toujours soumises à l'aval de Fernando Alonso et Felipe Massa, qui viennent une fois par mois environ pour valider les tests accomplis. Ce sont eux qui connaissant le mieux la voiture." Un travail en amont fouillé, minutieux, et qui paie ! L'an dernier à Yeongam, le premier Grand Prix de Corée du Sud de l'histoire s'était offert au cheval cabré, avec la victoire d'Alonso devant Hamilton et... Massa.