Frustrées mais... fières

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Michael BALCAEN , modifié à
L'équipe de France a chuté mercredi à Moenchengladbach en demi-finale de la Coupe du monde face aux Etats-Unis (1-3). Un revers qui n'occulte ni le joli parcours des Bleues ni la prestation réalisée face aux numéros 1 mondiales. Etre ainsi capable de produire du jeu face aux numéros 1 mondiales peut représenter une sorte de révélation à des Françaises qui n'ont plus aucun complexe à faire.

L'équipe de France a chuté mercredi à Moenchengladbach en demi-finale de la Coupe du monde face aux Etats-Unis (1-3). Un revers qui n'occulte ni le joli parcours des Bleues ni la prestation réalisée face aux numéros 1 mondiales. Etre ainsi capable de produire du jeu face aux numéros 1 mondiales peut représenter une sorte de révélation à des Françaises qui n'ont plus aucun complexe à faire. De la frustration, des regrets et quelques visages fermés. Les Françaises avaient évidemment un petit peu de mal à accepter leur défaite face aux Américaines. Ce n'est pas tant de s'incliner en demi-finale d'une Coupe du monde, elles auraient toutes rêvé de cela il y a encore un mois, mais bien la manière et le sentiment d'être passé à côté de quelque chose qui prédominait dans les couloirs du Borussia Park. Difficile d'analyser autrement une rencontre qu'elles auront tenu entre leurs mains... De la 20e minute environ jusqu'au deuxième but américain (79e) il n'y a eu qu'une équipe sur le terrain et c'était l'équipe de France. Abby Wambach, élue joueuse du match, ne s'y est pas trompée. A l'heure de recevoir son trophée les premiers mots auront été pour les Bleues: "Je voudrais d'abord féliciter la France, ses joueuses et son entraîneur, c'est l'une des meilleures équipes, avec l'une des meilleures lignes d'attaque, c'était un match fantastique à regarder." Les Françaises en avaient autant pour elle... L'attaquante américaine a été décisive, et c'est justement ce qui a manqué aux Françaises. Parmi les joueuses les plus marquées, Louisa Necib n'a pas hésité à répéter à plusieurs reprises: "Je pense qu'on a été meilleures qu'elles." Un sentiment qui attise évidemment les regrets tricolores. "Ça nous laisse des regrets mais aussi plein d'espoir parce que le travail paye, c'est aussi ce qu'il faut retenir", tente de tempérer Laura Georges. La finition n'était pas au rendez-vous Un point de vue partagé par Bruno Bini qui considère effectivement que ce genre de prestation peut grandement aider son équipe dans un avenir proche. Savoir qu'elles peuvent réaliser ce type de prestation, comme cela avait été le cas en deuxième période face à l'Allemagne, ça comptera forcément dans l'optique des prochains grands rendez-vous. Mais il reste tout de même des points précis à travailler. La finition sur le plan offensif et le jeu aérien en font partie. "On a fait un super match mais on n'a pas tué le match assez vite quand on est revenues à 1-1. On aurait pu marquer le 2e but qui nous aurait libérées, c'est décevant car je pense qu'on a fait une grande prestation. On a eu la balle quasiment tout le temps, on a posé notre jeu face à une équipe championne du monde et championne olympique", concède Gaëtane Thiney, consciente que ce n'est pas donné à tout le monde. Elles ont effectivement réussi à empêcher les Américaines d'imposer leur jeu et frappé 25 fois au but contre 11 fois pour leurs adversaires. Si l'on y ajoute une possession de 55% pour les Tricolores. Clair, net et précis. "C'est dommage de perdre 3-1 alors qu'on a été meilleures dans le jeu. Mais voilà, on a manqué d'efficacité", résume Eugénie Le Sommer, qui a remplacé une Marie-Laure Delie victime d'une contracture et qui ne devrait pas jouer le dernier match du Mondial. Un axe de progrès indéniable pour des Tricolores qui n'ont pas encore dit leur dernier mot. Transformer la frustration pour finir sur une bonne note face aux Suédoises, voilà une feuille de route qui leur conviendra à merveille. A défaut d'expérience du très haut niveau, elles ont de la fraîcheur et de l'envie à revendre. Voilà qui les aidera certainement à rebondir très vite.