Freire réhabilite le sprint à Tours

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Yannick SAGORIN , modifié à
Après deux années de règne du puncher belge Philippe Gilbert, la classique automnale Paris-Tours s'est de nouveau offerte à un sprinter, dimanche, en la personne d'Oscar Freire. Comptant parmi les grands déçus du Championnat du monde la semaine passée, le coureur espagnol s'est adjugé la victoire devant Angelo Furlan et Gert Steegmans sur la mythique avenue de Grammont. Mention spéciale à Geoffroy Lequatre, repris à quelques encablures du but.

Après deux années de règne du puncher belge Philippe Gilbert, la classique automnale Paris-Tours s'est de nouveau offerte à un sprinter, dimanche, en la personne d'Oscar Freire. Comptant parmi les grands déçus du Championnat du monde la semaine passée, le coureur espagnol s'est adjugé la victoire devant Angelo Furlan et Gert Steegmans sur la mythique avenue de Grammont. Mention spéciale à Geoffroy Lequatre, repris à quelques encablures du but. "Paris Tours ? C'est l'Alpe-d'Huez des sprinters", avait un beau jour d'automne déclaré Tom Boonen. Oscar Freire ne prétendra pas le contraire, lui qui a dû batailler ferme 233 km durant et franchir nombre d'ascensions - certes modestes - pour s'offrir enfin un triomphe sur la déjà regrettée avenue de Grammont, laquelle s'effacera bientôt du parcours de l'épreuve pour laisser place au tramway tourangeau. Après onze tentatives et une persévérance saluée par trois podiums notamment, l'Espagnol a touché au but ce dimanche. Avec panache. Sevré de succès depuis sa troisième étoile décrochée sur Milan-San Remo en mars dernier, Freire a en quelque sorte bouclé la boucle ce week-end, s'imposant aux boyaux et aux guidons d'Angelo Furlan et Gert Steegmans au terme d'un sprint certes orphelin de ses plus farouches adeptes, les Hushovd, Cavendish, Farrar et autre Greipel, tous absents pour de plus ou moins bonnes raisons. Une jolie revanche alors que l'intéressé avait vu l'objectif de sa saison se dérober sous ses roues une semaine plus tôt en Australie, théâtre du Championnat du monde sur route. Trois ans après un certain Alessandro Petacchi, voici donc un sprinter distingué sur Paris-Tours - une rareté paradoxalement sur la classique dite des feuilles mortes puisqu'à y regarder de plus près, seul Zabel dans la famille pouvait se targuer d'avoir connu pareil honneur, en 2003 et 2005, sur la décennie écoulée. En leur temps, les Tafi (2000), Virenque (2001), Piil (2002), Dekker (2004), Guesdon (2006) et Gilbert, vainqueur des deux éditions précédentes, s'étaient eux imposés en baroudeurs ou en punchers, bref en costauds. Costaud, Geoffroy Lequatre l'a été ce dimanche, mais a finalement vu la gagne lui échapper à quelques dizaines de mètres de la ligne d'arrivée. Revenu en compagnie de Roy, Hinault et Vachon à hauteur des ultimes échappés au long cours du jour (Saramotins, Flecha, Maes et Geschke) à 15 kilomètres du verdict, le coureur de la RadioShack a ensuite semé tout ce beau monde dans la côte de Beau-Soleil avant de franchir seul les côtes de l'Epan et du Petit Pas d'Ane, dernières difficultés de ce 104e Paris-Tours. Ses 18 secondes d'avance sur un peloton glouton au moment de bifurquer sur l'avenue de Grammont n'auront cependant pas suffi à son bonheur. A cet instant, à 2700 mètres du but, la machine Rabobank est en branle. Avec le résultat que l'on sait...