Fifa : un rival de plus pour Platini

Chung Moon-Joon devrait être l'un des adversaires de Michel Platini pour la présidence de la Fifa. Jung Yeaon-Je/AFP
Chung Moon-Joon devrait être l'un des adversaires de Michel Platini pour la présidence de la Fifa. © Jung Yeaon-Je/AFP
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avec AFP , modifié à
CAMPAGNE - Le candidat déclaré à la présidence de la Fifa pourrait affronter en mai 2016 le Sud-Coréen Chung Mong-joon, qui manque néanmoins de soutien.

L'officialisation de la candidature de Michel Platini à la présidence de la Fifa a réveillé les appétits de certains. Mercredi, quelques heures seulement après le message du président de l'UEFA, le prince Ali, candidat battu par Sepp Blatter en mai dernier, a publié un communiqué très dur envers le dirigeant français, laissant entendre qu'il pourrait se présenter contre lui. Jeudi, c'est cette fois le Sud-Coréen Chung Mong-joon qui monte au front et qui révèle qu'il sera candidat.

"Platini ? Un produit de l'actuel système Fifa." Lui aussi méconnu du grand public, Chung Mong-joon est une personnalité incontournable du football asiatique. Ancien vice-président de la Fifa, il est également président d'honneur de la Fédération sud-coréenne de football. "Platini est bon pour le football, mais peut-il être aussi un bon président de la Fifa ? Je ne le pense pas. Il est un produit de l'actuel système Fifa", a taclé d'emblée le dirigeant asiatique.

Les adversaires de Platini ont déjà rôdé leur argumentaire : ils pointeront le fait que "Platoche" est membre du comité exécutif de la Fifa depuis 2002 mais aussi qu'il a été par le passé un proche de Blatter, dont il a soutenu la candidature en 1998. "Il y a plusieurs questions que nous pouvons nous poser pour savoir si Platini peut symboliser une nouvelle ère pour la Fifa, ou s'il est simplement un protégé de Blatter", souligne d'ailleurs Chung Mong-joon.

Un opposant "historique" à Blatter. Le président démissionnaire de la Fifa en prend lui aussi pour son grade. "Le président Blatter est comme un cannibale, qui mange ses parents et se plaint ensuite d'être orphelin. Il tente de rendre tout le monde responsable, excepté lui", a-t-il ainsi regretté.

En 2002, le Sud-Coréen, membre de la famille propriétaire du constructeur automobile Hyundai, avait été l'un des plus fervents opposants à Blatter, soutenant le Camerounais Issa Hayatou et accusant le président de la Fifa d'une mauvaise utilisation des fonds. En 2011, le dirigeant asiatique s'était une fois de plus opposé à Blatter en soutenant le Qatarien Mohamed Bin Hammam, par la suite banni à vie par la Fifa pour des achats de voix lors de la campagne...

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La confédération asiatique ne le soutient pas. Evidemment, Chung Mong-joon tait cet épisode-là et préfère mettre en avant son discours... anti-corruption. "Au cours de ces quatre années, j'espère que je pourrai réaliser mon programme, faire de la Fifa une véritable ONG sportive : ouverte, transparente, morale, éthique, et vraiment mondiale", a insisté le milliardaire, âgé de 54 ans, lors d'un entretien réalisé à Séoul. Quelques heures seulement après la déclaration d'intention deChung Mong-joon, la Confédération asiatique (AFC) a indiqué qu'elle apportait son soutien à... Michel Platini. "Nous avons bien entendu pris note de la décision de Michel Platini de se présenter et il est sans aucun doute un candidat remarquable qui amènerait de la stabilité et permettrait une transition en douceur vers un fonctionnement normal de la Fifa, dans cette situation difficile", a estimé dans un communiqué le président de l'AFC, le Sheikh Salman Bin Ibrahim Al Khalifa, qui appelé les 47 nations membres de l'AFC à "rester aussi unies que possible derrière le meilleur candidat".

Cette prise de position réduit de facto les chances de réussite de Chung Mong-joon, alors que Platini semble d'ores et déjà assuré d'obtenir un large soutien des fédérations européennes. Les 209 fédérations membres de la Fifa éliront le prochain président de la Fifa le 26 février 2016.